[RP] La Chute

Jack manqua de tomber dans les escaliers. Il était tellement bouleversé par ce qu'il venait de trouver qu'il ne faisait presque plus attention à ce qu'il faisait. Par chance pour lui, le bâtiment était désert et sa maladresse n'allait pas le faire repérer par des punkpilleurs, des paysans psychotiques ou, pire, une bande de rats mutants.

Le jeune homme se trouvait dans ce qui avait été la préfecture du Nord, rue Jean sans Peur à Lille. Aujourd'hui, ce n'était plus qu'un vieux bâtiment désaffecté en ruine. Jack était rentré dans l'espoir de trouver du matériel intéressant, notamment du papier, des stylos (le sien ne marchait plus depuis des semaines), de la nourriture, des boissons, peut être des indices sur l'emplacement de réserves de vivres, et surtout des piles pour son walkman. Au lieu de ça, il était tombé, sur un bureau, sur un vieux document officiel d'avant guerre (il était littéralement tombé sur le bureau, sur le document, en trébuchant sur une machine à écrire). La "liste des citoyens affectés à l'abri anti-atomique de Béthune". Dans la liste, une certaine Mélanie Easley-Parras, 23 ans, étudiante en communication. La mère de Jack.

Sa mère avait vécu dans un abri atomique, 13 ans avant sa naissance. Pouvait-il s'agir d'une piste ? Pourrait-il retrouver sa mère grâce à ce maigre élément d'information ? Il voulait y croire. Il voulait retrouver ce parent qu'il n'avait jamais connu. S'accrocher à cet espoir. Un espoir qui l'avait quitté au décès de son père.

Ce bout de papier l'aidait plus que son père ne l'avait jamais fait. Ce dernier refusait systématiquement de lui parler de sa mère. Tout ce qu'il savait d'elle, c'est que son père l'avait rencontrée à un concert des Stooges, qu'elle aimait le chocolat et que son père et elle s'étaient maintes fois séparés et remis ensemble. Plutôt maigre. Mais là, il tenait un élément concret qui allait l'aider à retrouver Mélanie Easley-Parras.

Le jeune homme descendit les escaliers, traversa le hall du bâtiment et retourna à l'extérieur, dans cet amas de débris et de briques descellées qui était, il y a 30 ans, la belle ville de Lille. Il se dirigea vers sa voiture, une vieille Mini noire dans un état lamentable. Dans ses mains, deux petits jerricans d'essence trouvés dans la cave de la préfecture.

Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le coffre de la voiture pour y mettre les jerricans, une balle fusa à quelques mètres de lui. Il courut se réfugier derrière un tas de débris non loin qui faisait figure de barricade improvisée. Il flippait grave.

Lorsque son père rendit son dernier souffle, Eric put alors faire ce qu'il avait à faire... Il prit le cadavre de son père et le mena dehors....

Il lui fallut plusieurs minutes pour creuser une tombe convenable et reboucher le trou après y avoir mis son père. Une fois cela fait, il avait besoin de réfléchir....Et d'un whisky !

Il prit un verre à moutarde et se le servit à rabord. Le whisky était sans doute le dernier truc encore bon dans ce putain de monde....La guerre avait pris sa mère et maintenant son père. Tout en buvant son verre, Eric se mit à réfléchir : Que faire de cette soeur dont il venait d'apprendre l'existence... C'était son dernier parent, et elle était en sécurité... La rejoindre équivaudrait à parcourir la France de long en large... Il avait entendu des rumeurs au sujet de la Suisse, mais rien de précis..... Après avoir pris le fusil sniper AWP de son père ainsi qu'un revolver que son arrière grand-père avait acheté lors d'un voyage aux états-unis avant la seconde guerre mondiale et un couteau, et préparer son sac de voyage, Eric se mit en route....

La ville la plus proche était Lille, en y allant, Eric espérait y trouver des ressources complémentaires et un véhicule car il sentait que son voyage allait être long... Après avoir pillé un commissariat de ses munitions et pris quelques provisions, dont deux bouteilles de 2 litres de Whisky, Eric se mit à la recherche d'autres ressources lorsqu'il vit une voiture.... Une vieille Mini noire dans un état lamentable mais qui avait l'air de pouvoir rouler. Eric prépara son fusil car il n'était pas rare de croiser des punkpillers dans les véhicules. Il s'approcha du véhicule et ne vit personne. Pourtant, en tatant le capot, il sentit que le moteur était encore chaud et qu'il avait donc servi il y a peu de temps. Eric décida alors de prendre un point de tir pas loin de la voiture et à couvert au cas où et attenda patiemment le retour du propriétaire, le fusil chargé. Il s'aperçut alors qu'il avait oublié de prendre des calmants pour éviter de trembler....Qu'à cela ne tienne, il déboucha une des bouteilles et s'envoya de grosses gorgées, faisant tomber le quart de la bouteille...

Après quelques minutes d'attente, il commença à sentir les effets néfastes de l'alcool et avait du mal à viser. Tout à coup, il vit une ombre sortir du bâtiment et s'approcher de la voiture. Alors que sa cible allait ouvrir le coffre, Eric tira...Et rata sa cible qui se planqua derrière un tas de débris. Pestant de rage, Eric commença à se lever...Et retomba lamentablement. Il lui fallu une séance de vomissement et dix bonnes minutes pour se relever et marcher correctement et discrètement jusqu'à l'abri de sa cible, malgré la gueule de bois qui s'ensuivit. Il rangea son fusil et prit son revolver, plus efficace pour les attaques à courtes portées....

Dès qu'il fut arrivé, avant que le propriétaire de la voiture puisse faire quoi que ce soit, Eric se jeta sur lui et lui colla le canon du revolver contre le menton :

-Bouge pas !!!!

Il s'aperçut alors avec stupeur qu'il s'agissait d'un ado tellement chétif, qu'on aurait presque dit un gosse. Eric fut pris alors d'un doute....Il allait quand même pas tuer un jeune...Il prit alors la décision de prendre le véhicule en douceur :

-Les clés....File moi les clés de la bagnole !!!

Maria, après s'être fait exilée de la Suisse, avait parcouru la France dans le but de retrouver un endroit plutôt calme pour pouvoir revivre un peu comme avant. Mais elle avait beau chercher, elle ne trouvait rien, à son plus grand découragement.

Elle avait parcouru des milles à pieds ou en vélo, arrivant jusqu'à ce qui restait de la ville d'Amiens. Évitant sans grand mal les punkpillers qui se trouvaient dans un coin de la ville (leur servant sans doute de quartier général), elle se réfugia dans une maison qui n'était pas trop en mauvais état, seule la toiture était morte, les murs porteurs encore debout.
Entrant, elle se mit à fouiller, et sachant qu'elle était seule, à chantonner un peu. Elle ne trouva rien de bien intéressant au premier étage, complètement détruit par la chute des tuiles, mais en redescendant, elle entreprit de fouiller ce qu'il restait du salon.
Elle pila un peu devant de vieux dessins d'enfants encore accrochés aux murs, se demandant un instant ce qu'ils étaient devenu avant de secouer la tête pour recommencer les recherches.
Puis son regard se tourna vers la vieille commode, recouverte de papiers en tout genre et d'un vieux cadre photo vide.
Tout en se demandant si elle trouverait par hasard quelque feuille encore vierges et des crayons, elle eut la joie de tomber sur un paquet de crayon de couleurs.
Ni une ni deux, ils disparurent dans son sac, bientôt suivi de quelques feuilles. Mais un papier plié en quatre retint alors son attention. La jeune fille le prit et l'ouvrit, voyant qu'il s'agissait d'une lettre. Lettre qui annonçait à la famille qu'elle avait sa place dans à l'abri anti-atomique de Béthune.

Un abri anti-atomique... ça c'était un endroit où elle pourrait aller, avec un peu de chance, elle pourrait s'installer là-bas...
Heureuse de sa trouvaille, elle garda la lettre et fouilla le reste de la maison, il n'y avait malheureusement plus rien dans la cuisine, mais elle sauta littéralement de joie en trouvant un vieux vélo dans la cave. Après un rapide examen, elle découvrit qu'il était en état de marche, mais sans selle et avec les freins morts.
Haussant les épaules, elle le prit quand même, c'est pas dans cette région plate qu'elle aurait besoin de freins.

Sortant de la maison, elle regarda autour d'elle. Tout était calme et aucun danger ne semblait poindre.
Enfourchant son vélo, elle rejoignit le reste de route qui rejoignait le nord, et se mit à pédaler en direction de Béthune.

- Les clés....File moi les clés de la bagnole !!!

Une espèce de taré qui sentait l'alcool à quinze pieds lui fourrait un revolver sous le menton, et il allait devoir garder son sang-froid s'il voulait s'en sortir vivant et, de préférence, garder sa caisse.

"Attends, attends, on peut s'arranger ! Pas besoin de me menacer, déjà ! Regarde, je pose mes armes !"

Avec une pointe d'inquiétude, il posa aux pieds de l'inconnu son Beretta et son couteau. L'inconnu en question ne bougea pas son arme.

"Bon, maintenant que je t'ai prouvé ma bonne volonté, on pourrait peut-être reprendre la conversation entre gens civilisés ? Si tu as besoin d'une bagnole, on peut faire équipe quelque temps... Je dois aller à Béthune, dans un vieil abri... Alors, voilà ce que je te propose... Tu ne me tues pas, tu me laisses mes clés de bagnole, et en échange, tu pourras prendre tout ce que tu trouveras en route et dans l'abri... Ça... Ça te va ?"

Jack déglutit péniblement. Il se voyait déjà par terre dans une mare de sang.

Un abri.... Le jeune avait parlé d'un abri... Sans doute le même que celui dans lequel était sa soeur et il lui proposait de faire équipe..... Après une réflexion un peu longue à cause de la gueule de bois, Eric se disait qu'après tout, il aurait plus de chances d'atteindre l'abri avec un allié plutôt que seul. Il baissa son arme et le rangea dans son étui et tendit la main à l'ado :

-Eric....Eric Resses, c'est mon nom....

Le jeune n'eut pas le temps de répondre la politesse que des bruits inquiétants se firent entendre. Eric prit alors son fusil et regarda dans la lunette l'endroit où le bruit était le plus proche. Il faillit crier quand il vit à l'autre bout de la rue, une créature humanoide avec des lames sortants des paumes de sa main, rapidement suivis par d'autres :

-Des slashers....

Il était devenu commun de voir des slashers. Il devait y avoir un nid pas loin et le bruit du fusil avait du attiré leur attention. Il fallait agir vite, le bruit du fusil allait sans doute en attirer d'autres, mais les slashers étaient beaucoup plus faciles à tuer de loin que de près :

-Dépêche-toi de remplir ta bagnole et de mettre les gaz !

Eric s'agenouilla, se mit en position de visée avec son fusil..... Et commença à dégommer les slashers un par un....

Maria était sur l'autoroute, pédalant plutôt tranquillement, car la plaine lui permettait de voir de loin si un danger approchait. Elle était obligée de faire quelques pauses de temps en temps, car le vélo la fatiguait vite, à devoir resté debout dessus.

Elle continuait tranquillement sa route, se cachant parfois dans un des rares buissons en entendant un bruit qui lui paraissait suspect, mais jamais rien de bien dangereux.
Elle avait de la chance tout de même, n'ayant encore jamais été vraiment confronté à des créatures dangereuses, juste parfois des habitants un peu fous. (comme certains savoyards qui en reconnaissant son accent voulait l'obliger à les faire passer en Suisse)

S'arrêtant pour une courte pause, elle s'autorisa une gorgée d'eau et se posa dans ce qui restait du bord de la route. (Donc de la caillasse, un peu de verdure et quelques buissons complètement ratatinés)

-Allez... Encore à peu près 20 kilomètres...

Cela faisait plusieurs jours que Katelyne parcourait la ville. Il n'y avait très peu de punkpilleur et le peu qu'il y avait n'osait guère se frotter à elle après qu'elle ai vaincu une partie de leur bande seule.
Depuis lors la jeune femme s'était établie dans le château des Brias qui était relativement en bon état. Enfin "bon" était relatif, y avait un toit pas trop troué, les murs tenaient encore debout et les lits étaient relativement confortable quoiqu'un peu petit pour elle..

Katelyne faisait des rondes régulièrement pas particulièrement qu'elle craignait quelque chose, d'ailleurs elle ne craignait jamais rien ni personne. Mais elle préférait garder la ville sûr le temps qu'elle y serait car elle trouvait ça agaçant d'être dérangé à n'importe quelle heure. De plus la jeune femme préférait savoir qui était dans cette ville, enfin, plutôt le nombre de ses habitants...

Et c'est ainsi qu'elle parcourait les alentours de la ville dans son pick-up.
Katelyne regardait dans les alentours et alors qu'elle commençait à revenir, elle vit quelque chose au loin, semblant s'assoire au coin de la route. Elle s'y dirigea et tomba sur une jeune fille toute maigrelette mais à la chevelure flamboyante. Katelyne arrêta le pick-up juste devant la petite et bondit or de celui-ci juste face à elle.

-Qui es-tu? Et que viens-tu faire ici?

Alors que la rousse était toujours assise, elle vit arrivé un pick-up dans sa direction. Elle n'eut pas le temps de se lever que le véhicule était déjà à quelques mètres d'elle.
Pestant contre son manque de vigilance, elle se leva et prit son sac, calculant ses chances de fuites... Découvrant très vite qu'elles étaient proche du zéro.

Tremblante, elle vit sortir ce qui ressemblait à une femme, (avec 120 kilos de muscles et une musculature à faire pâlir un gorille de jalousie en plus) Et elle retient difficilement un cri de terreur.

-Qui es-tu? Et que viens-tu faire ici?

-Je m... m'appelle Maria et je... Je suis en route p...pour une autre ville... Répondit difficilement la jeune fille, espérant qu'elle la laisse partir, même si pour cela elle devait y laisser quelques affaires.

Elle n'était pas bête au point de sortir ses armes, surtout en voyant celles que l'autre possédait. Elle essayait de réfléchir pour trouver un moyen de rester en vie, se demandant si une telle ''créature'' pourrait faire preuve d'un tout petit peu de pitié, même si elle était devenu très rare...

Katelyne regarda la petite créature tremblant de peur. Elle avait bien vu que la jeune fille était armée mais celle-ci ne semblait vraiment pas être une menace. D'ailleurs même si elle agissait agressivement Katelyne n'aurait aucun mal à la maîtriser.

Elle regarda la petite pendant un moment et vit son corps absolument minuscule de son point de vu ainsi que le vieux vélo pourri sur lequel elle semblait voyager.

-C'est quand la dernière fois que tu as mangé? Et tu vas où? Et pourquoi?

Maria fut étonnée de la question, mais elle y répondit tout de même.

-Heuuuu... La dernière fois que j'ai mangé bon, c'était y'a plus de deux semaines... Mais je grignote de temps en temps...

Elle hésita encore un moment, se demandant si la femme était vraiment en train d'essayer de lui faire une conversation.
Si oui, il valait mieux lui répondre sans la faire attendre...

-Je... Je dois aller à Béthune...

Décidant de jouer franc jeu, elle dit la vérité, entre mourir et mentir, elle avait fais son choix, la situation étant rabotue.

-Il... y a un abri anti-atomique là-bas... Et je veux y aller...

Elle ne pouvait empêcher sa voix de trembler, se demandant franchement si elle allait partir en un seul morceau.

Katelyne regarda la jeune fille, la détaillant du regard.

-T'es toute seule? Y'a personne avec toi?

Maria baissa un peu la tête, répondant en balbutiant.

-Et... Et bien... Non. Je suis seule...

Katelyne souleva un sourcil interrogateur en regardant le vélo rouillé.

-Et tu voyages là dessus?

La rousse regarda le vélo, puis se retourna vers la femme. Bah il était très bien son vélo. Du moins, c'est mieux que de voyager à pied...

-Bah... oui...

La jeune femme regarda à nouveau la petite devant elle et lui montra le pick-up avec son pouce par dessus son épaule.

-Aller monte, tu vas pas faire long feu ici toute seule.

Maria eut un petit sursaut en pensant aux punkpilleurs. Entre une femme qui lui proposait de l'amener à Béthume et des pilleurs qui la tuerais sans hésitation...
Même si elle ressemblait pratiquement à un monstre, le choix était vite fait...

-Heu... D'accord alors...

Katelyne regarda le vélo.

-Tu le prends?

Maria hausse les épaules. Il valait peut être mieux le garder, sait on jamais.

-Oui, je voudrais le garder.

-Ok...

La jeune femme prit alors le vélo dans une main et le mit dans le pick-up, puis elle se mit derrière la rousse et la prit sur son épaule.

-Allez hop.

Maria poussa un cri de surprise en se sentant soulevée. Elle se demanda tout de même si elle avait vraiment fait le bon choix...

-Heuuu... J... Je peux marcher... balbutia-t-elle en tremblant un peu.

Katelyne rit, se remonta d'un coup dans le pick-up et posa la jeune fille sur le siège à côté d'elle.

-Marcher oui, mais t'es si petite que je doutais que tu allais réussir à monter!

Maria haussa un sourcil et s'assit correctement sur le siège.

-Je sais que je suis petite... Mais quand même...

La jeune femme haussa les épaules.

-Désolée.

Elle montra les mitrailleuses sur les côtés.

-Si tu vois un truc suspect qui bouge, tu le descends.

Puis elle démarra alors.

-Au fait, je m'appelle Katelyne. Katelyne Stavner.

Maria regarda les mitrailleuses avec un air bizarre avant de se tourner vers Katelyne.

-Enchantée...

Elle hésita encore un moment, avant d'ajouter.

-Et... Pourquoi vous ... m'aidez?

Katelyne se tourna vers la jeune fille en souriant mais gardant un oeil sur la route.

-Pourquoi? Pour être franche je sais pas trop. Mais je pense que c'est parce que je m'ennuie. J'ai absolument rien à faire à part attendre que la vie passe. Et bon tu as l'air un peu paumée sans parler que tu m'as l'air assez fragile. On pourrait dire que j'ai eu pitié bien que ce n'est pas vraiment ça.

Maria la regarda étrangement. Une sorte de pitié? Cette femme n'était donc plus gentille qu'elle en avait l'air, ou alors elle cachait bien son jeu. Maria étant incapable de déceler le mensonge, elle décida de donner un peu de sa confiance à la jeune femme.

-Merci alors...

Katelyne conduisit tout en regardant bien la route en parlant toujours.

-Si tu as faim il y a de la nourriture à l'arrière. Je vais passée vite fait là où je dors pour le moment pour prendre des vivres et des munitions. Ensuite on ira vers Béthune.

Maria jeta un coup d'œil derrière, découvrant de la nourriture. Elle en prit un peu, l'examinant tout de même avant de goûter, pour ensuite se mettre à manger assez vite, se remplissant un estomac vide depuis près de deux jours.

La blonde arriva rapidement au château en ruine et arrêta le pick-up devant.

-Voilà où je vis pour le moment. Je vais charger le pick-up. Repose-toi en attendant et si y a un truc qui va pas, tu hurles et j'arrive.

Elle s'exécuta alors et entra dans les ruines

Maria resta donc dans la voiture, continuant de manger. Pour une fois qu'elle pouvait ne pas se priver, elle n'avait pas souvent aussi bien manger.
Elle regardait tout de même autour d'elle, à l'extérieur, mais tout paraissait calme.

Pendant ce temps Katelyne ramassa rapidement ses affaires, il n'y avait pas grands chose à part des munitions et de la bouffe principalement. Elle ne savait pas trop pourquoi elle avait voulu prendre cette fille avec elle mais bon c'était fait et elle ne comptait pas revenir sur ses paroles.
La jeune femme revint alors au Pick-up les bras chargés. Elle vit alors la maigrelette en train de manger et semblant s'en donner à cœur joie ce qui la fit rire en arrivant.

-Hé bien! T'avais faim toi! Vas-y t'inquiète, fais toi plaisir, je suis obligée d'en avoir beaucoup même si parfois c'est pas simple.

Maria la regarda, se disant qu'avec un allié pareil, elle allait peut être être un peu plus tranquille que seule..

-Merci pour la nourriture.

Elle arrêta de manger pour ne pas se faire mal au ventre, regardant Katelyne qui entreposait ses affaires dans le coffre.

La plus vieille claqua le coffre et remonta d'un bond dans le véhicule.

-De rien, je ne sais que trop bien ce que c'est d'avoir faim. Aller, en route pour Béthune.

Sur ces mots la conductrice démarra en direction de l'abri anti-nucléaire.

Pendant ce temps, à Lille...

***

-Dépêche-toi de remplir ta bagnole et de mettre les gaz !

Jack se hâta de ramasser son flingue et son couteau. Il ne tenait pas à finir découpé par une bande de slashers. Attrapant au passage les deux jerricans récupérés dans les locaux de la préfecture, il se rua vers le coffre de la Mini et actionna l'ouverture... sans succès.

"Ah putain, comme si c'était le moment ! Tu vas t'ouvrir saloperie ???"

Après de longues secondes de lutte intensive, Jack réussit à ouvrir le coffre. Il y jeta les bidons d'essence, claqua violemment la porte du coffre et se hâta d'entrer dans la voiture à la place conducteur. C'est une fois à l'intérieur, en regardant à travers le pare brise, qu'il réalisa le côté merdique de la situation. Les slashers étaient trop nombreux pour un tireur isolé, et malgré les talents d'Eric, ils finiraient par être submergés... Jack opta alors pour la seule solution qui lui semblait possible.
Il ouvrit la portière passager, appela Eric qui s'engouffra dans la Mini sans attendre. Démarra. Accéléra à fond en direction des slashers. Eric hurlait, à côté de lui :

"Dans le taaaaaaaaaas !"

***

"Les slashers sont les monstres les plus courants de ce monde, issus de la mutation génétique qu'ont entraîné les radiations; ils se déplacent en groupe de 4 ou 5 individus, mais peuvent être beaucoup plus nombreux si le nid se trouve à proximité. L'existence de groupes d'une quarantaine d'individus a déjà été rapportée. Ils peuvent découper un humain en armure complète d'un seul coup de lame et sont très rapides, mais très fragiles : une balle dans n'importe quel partie de leur corps peut leur être mortelle.

Le contact et les attaques à courte portée sont proscrites. Contre les slashers, la distance est votre meilleure alliée. Si vous êtes en situation d'infériorité numérique, préférez toujours la fuite à une charge frontale. "

Extrait du Guide de l'après-Guerre par Christian Arlame (1989)

***

Si Jack avait eu le temps de consulter l'exemplaire du Guide qui se trouvait dans son sac, il n'aurait jamais foncé à bride abattue sur un groupe de trente slashers. Il n'aurait pas abîmé sa Mini en renversant les créatures à lames. Et surtout, jamais ce slasher mort n'aurait roulé sur son capot, brisé son pare brise, et finalement transpercé son crâne, laissant le jeune homme mort au volant de sa Mini, le pied sur l'accélérateur, avec un passager à moitié bourré coincé dans une voiture roulant à fond et désormais sans conducteur.

***

Sur le toit d'un bâtiment proche, un vieux habillé bizarrement jouait approximativement une ballade. Sa six-cordes avait l'air aussi vieille que lui, et semblait elle aussi porter les stigmates de la guerre et de la survie. Lorsqu'il se rendit compte qu'un combat avait lieu dans la rue en bas, il nettoya rapidement ses lunettes, attrapa son sabre et se dirigea vers les escaliers en fredonnant :

"Well that'll be the day when you say goodbye
Yeah, yes that'll be the day when you make me cry
You say you're gonna leave me, you know it's a lie
'Cause that'll be the day when I die..."

La gueule de bois tambourinait le crâne d'Eric et il lui fallut le temps pour s'apercevoir que le gamin était mort. En voyant la mini foncer droit dans un bâtiment, Eric eut le réflexe de tourner le volant et de se laisser tomber sur la pédale de frein en dégageant le pied du mort. La voiture dérapa et percuta la bâtiment en question sur le côtés. Au moins, le moteur n'était pas touché, ce qui fait que la bagnole pourrait repartir. Il fallut de longues secondes à Eric pour se relever. Il vit alors alors les slashers restants avancer prudemment vers la voiture....

Il fallait faire vite, Eric rampa dans la voiture et baissa les deux fauteuils. Il attrappa les deux bidon de Jerrikan. Vut qu'il n'en avait plus besoin, Eric prit les affaires du môme et les fourra dans son sac. Il glissa le flingue dans son pantalon et le couteau dans sa poche.

Après avoir défoncé le pare brise à coups de pied, Eric grimpa sur le toit de la bagnole... En le voyant, les slashers se mirent à accélérer. Eric devait faire vite, il ouvrit le bouchon d'un des boutons de Jerrikan et en versa autour de la bagnole enfaisant gaffe qu'il n'y ait pas de goutte se rapprochant trop près de la bagnole afin qu'elle n'explose pas.

Un fois cela fait, Eric prit son revolver et tira dans la ligne. Les étincelles que produisirent l'impact de la balle enflamma l'essence et créa une barrière de feu qui, Eric l'espérait, protègerait la bagnole des slashers et couvrirait sa fuite. En utilisa le capot de toit de la bagnole, Eric se hissa à la fenêtre du 1er étage et explosa la vitre avec son revolver. Après s'être engouffré, Eric dut reprendre son souffle et ses esprits.Après s'être relevé, il prit la bouteille de whisky consommé et se posta à la fenêtre en surveillant la barrière de feu :

-A ta santé, petit gars...

Eric se mit à boire son whisky...Mais il n'eut pas le temps de boire grand chose, car un slasher avait réussi à franchir la ligne de feu. Eric flingua le monstre et attrappa le pistolet du gamin en pestant de rage. Tout à coup, les slashers se tournèrent et Eric voyait un viel homme avec un sabre. Plutôt que de s'en prendre à Eric, les slashers se dirigèrent vers cette proie qui avait l'air plus facile :

-Barrez-vous, putain !!!! Vous voulez crever ou quoi ?!!!

Buddy remarqua, en même temps que la meute de slashers qui se dirigeait vers lui, l'air paniqué du mercenaire fortement alcoolisé qui lui faisait de grands gestes pour lui indiquer de s'en aller.
Mais le guitariste avait un plan, et il n'était absolument pas inquiet pour sa propre sécurité. En 30 ans de vadrouille à travers la France et l'Angleterre, il connaissait le meilleur moyen de se débarrasser d'une meute de slashers...
Buddy dégoupilla sa grenade et la lança sur le groupe de monstres avec un timing savamment calculé. Les slashers volèrent en éclat.

Puis le silence. Pendant cinq secondes, rien.

Le son d'une bouteille de whisky roulant par terre brisa le silence. Buddy, ignorant le bruit, se dirigea vers la voiture qui, par chance, n'avait subi aucun dégât. L'alcoolique, quant à lui, ne semblait pas blessé, mais simplement un peu sonné par l'explosion. Le vieil homme ne se préoccupa pas de lui et se contenta d'examiner le cadavre du jeune homme sur le siège conducteur.

Il fallu à Eric, soufflé par l'explosion, un peu de temps avant de se remettre de la situation. L'alcool n'aidant pas, Eric chercha la bouteille consommé avant de la voir en bas.

Oubliant la distance qui séparait le 1er atage du sol, Eric tomba lamentablement sur le toit de la bagnole, puis par terre. Après s'être relevé en poussant des jurons, Eric ramassa la bouteille et se dirigea vers le vieillard. Il avait des cheveux courts et bruns ainsi que de grosses lunettes de vue. Il avait sur lui un sabre et un colt 45...Et une guitare :

-Eh, dis donc, ça va pas la tête ?!!! J'aurais pu crever, mo....

Sans un mot, le vieillard sortit son sabre et le pointa sur la gorge d'Eric. Celui-ci sentit alors que le vieux chnoque savait se servir de ce truc :

-Woh...Woh, du calme, ok ?

Le vieillard regarda Eric de manière indifférente. Après quelques secondes, il rabaissa son sabre et reporta son attention sur le cadavre de l'adolescent :

-C'était votre ami ?

-Hein ? Euh...Non, je venais à peine de le rencontrer...Mais je dois avouer que je m'ensuis sorti grâce à lui...

-C'est triste...Si jeune...

Le vieillard ouvrit la portière, trancha la lame du slasher et porta le garçon dans ses bras. Puis, il le posa par terre et alla cherher des cailloux :

-Eh ! Qu'est-ce que vous faîtes ?

-Il lui faut une sépulture décente à ce petit...

-Mais vous êtes dingue !! Ca vous a pas suffit, les slashers ?

-Juste empiler quelques cailloux pour lui faire une tombe...Vous lui devez bien ça !

Après quelques secondes d'hésitation, Eric se joignit au vieux, vu que de toute manière, les slashers étaient morts....

Une fois cela fait, Eric et le vieil homme se recueillèrent :

-Pour toi, petit, une chanson de ma composition !

Le vieil homme sortit sa guitare et joua une mélodie fort agréable et entraînante. Une fois finie, Eric ne pouvait s'empêcher d'admirer :

-La vache...C'est quoi comme musique ?

-C'est du rock'n roll ! Une musique qui sauvera le monde à commencer par cette terre ! Cette musique...C'est l'âme, l'espoir dont le monde a besoin !!

......

-Eric....Eric Resses ! C'est mon nom !

-James Newcombe...Mes amis m'appellent Buddy....

-OK....Ecoutez Buddy, merci pour tout à l'heure....Le petit m'a dit qu'il y avait un refuge à Béthune, ça vous dirait d'y aller ?

-Merci, mais je suis un solitaire, et j'ai déjà un but...

-De quoi ? Mais vous allez vous faire tuer !!

-Ne vous inquiétez pas...Je dois montrer au monde entier la puissance salvatrice du rock'n roll, peu importe le temps que ça me prendra, c'est mon but....

-Mais...Mais attendez !! Il y a sans doute des gens qui voudront l'écouter votre musique !!

-Qu'est-ce que vous dîtes ?

-Ecoutez, on est surement pas les seuls survivants...Si vous allez dans ces abris, alors vous pourrez diffuser votre musique à travers le monde entier !!

.......

-Vous en êtes sûr ?

-Certain !

.......

-Très bien, Eric....Je vous accompagne !

Les deux hommes prirent la mini, Eric, avant de démarrer, termina sa bouteille de whisky.....

Sur la route, le duo formé s'approcha d'une ville :

-Bethuuuuune !! Là où doit être l'abri !!!

-Jespère que ce que vous m'avez dit est vrai...

-Dîtes, vous voudriez pas jouer un peu de votre musique pour détendre ?

-Avec plaisir....Mais vous êtes sûr de pouvoir conduire dans votre état ?

-Mais ouiiiii, allleeeeez !!!

Alors que Buddy chanta et joua de sa guitare, Eric, chantonnant en même temps, prit son revolver et tira en l'air au rythme de la musique....

Katelyne regardait la route silencieusement, jetant un petit coup d'oeil parfois à la petite personne qu'elle avait recueillit peu de temps avant. Elle sourit en se disant qu'elle devait faire au moins 3 fois sa taille, si ce n'est plus.

La route était calme, dommage pensa la blonde, mais bon, peut être que c'était mieux ainsi pour Maria?

-Dis moi Maria, comment ça se fait que tu sois là toute seule? C'est plutôt rare de voir des petites comme ça toute seule. La plupart du temps elles sont déjà dans les abris. Tu viens d'où?

Katelyne attendit la réponse de la jeune fille tout en regardant le paysage défiler lorsque soudain elle entendit des coups de feu venant de plus loin, elle vit alors une mini plus loin, d'où semblait venir les coups de feu.

-Maria, prends une tourelle. Je n'ai pas confiance, si tu sens ne serait-ce qu'un tir proche de nous, tu riposte.

Sur ces mots, Katelyne mit pieds au plancher pour rattraper ( et assez aisément à la mini d'où venait les tirs et fit un brusque tournant pour leur bloquer la route. Elle sortit alors son arme et les visa.

-Qui êtes-vous? Et que venez-vous faire ici?

L'alcool n'aidant pas, Eric dut se tapoter le crâne pour arrêter de voir trouble, et surtout pour éviter les réactions inutiles et dangereuses. En voyant le véhicule lourdement armé, Eric dégluttit : Serait-ce des punkpillers ?

Par prudence, même s'il savait que leur armement fit pas le poids face à ce véhicule, le mercenaire tendit son fusil à Buddy :

-Vous saurez vous servir de ce truc ?

.........

-Bon, euh.....C'est pas compliqué ! Vous chargez comme çi et visez le centre de la lunettes....

Après avoir fait quelques gestes pour montrer au musicien, le mercenaire sortit de la mini avec ses deux pistolets en main. Il ne voulait pas déclencher les hostilités, mais dans ce monde, quand quelqu'un vous vise d'une arme, c'est toujours bien de montrer qu'on a du répondant. Titubant à cause du whisky, Eric visa l'interlocu......Trice ? Teur ?

Bien que la voix était féminine, Eric fut abasourdi par la musculature imposante de la personne qu'il avait en face. Visiblement, il ne s'agissait pas de Punkpillers. Confiant, le mercenaire rangea ses pistolets et mit les mains en l'air :

-Du...Du calme....J'm'appelle Eric, Eric Resses et le monsieur à côté de moi, c'est Buddy....On est pas des punkpillers, on veut juste rejoindre Béthune afin d'atteindre un abri, monsieur....Euh.....Madame ? Monsieur ? Mad...Oh et puis merde !!! Voilà, quoi, on vous veut pas de mal !