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Tout finira où ça a débuté

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Message par Kadaj Ven 13 Avr - 0:11

Voilà une histoire que je dois bien travailler depuis plus de 2 ans.
C'était au départ une fic de Kh, mais j'ai remplacé ce qui venait de Kh afin d'en faire une œuvre originale.

Tout finira où ça a débuté


Prologue

Les gens sont parfois ignorants… voir stupides… Ou peut-être est-ce de l’égocentrisme? Ils croient que leur monde est le seul dans l’immensité. Ils pensent à tord que tout se limite à ce qu’ils connaissent, qu’il n’y a rien d’autre. Comme si la vie n’aurait jamais pu fleurir ailleurs…
Et si vu de près, chaque étoile était le soleil de d’autres mondes?

Des milliers de mondes, tous plus différents les uns des autres… Certains les qualifieraient de planètes, ce qui est aussi exact. Des planètes assemblées en systèmes autour d’étoiles. Ayant pour certaines des interactions dans leurs mouvements. Et beaucoup de celles-ci renfermant la vie, à divers stades d’évolutions…
Cependant, rares sont les contacts entre les habitants des mondes, puisque très peu savent qu’il existe autre chose que l’environnement où ils ont toujours vécu.

Mais il y a parfois des personnes qui apprennent ce fait. Puis, peu à peu, ils découvrent de plus en plus de trucs jusqu’à ce qu’ils tentent de résoudre les nombreux mystères de la vie… Qu’ils tentent de manipuler des choses aussi fragile que l’âme… ce n’est parfois que par simple curiosité, mais d’autres fois, c’est pour gagner en puissance... Comme si les connaissances acquissent donnaient tous les droits.
Quand ces recherches finissent par être trop poussées, il arrive des accidents, qui peuvent alors avoir des répercutions sur l’ensemble de l’univers.

C’est ainsi que des personnes non-concernées se retrouvent parmi des machinations qui les dépassent.

Toute cette histoire avait commencé il y avait bien longtemps, mais pour une jeune femme tout a commencé dans son monde natal, alors qu’elle ignorait tout de l’extérieur.
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Message par Kadaj Ven 13 Avr - 0:25

Chapitre 1 : La guerre qui n’en finit plus

Tout commence et finit avec cette guerre, cette guerre qui dure depuis si longtemps, que je crois que plus personne ne sait pourquoi elle a commencé. Oh il y avait surement quelqu’un quelque part qui le savait, mais il semblait que les simples citoyens étaient tenu dans l’ignorance, ce qui évidement n’encourageait que peu de gens à se battre…

Malgré ce fait, les deux nations à la base de ce conflit n’étaient toujours pas prêtes à ranger les armes, car maintenant, ce n’est plus qu’une question de vengeance; si un fait sauter les entrepôts de l’autre, ce dernier doit immédiatement répliquer en faisant de même et plus, puis la première recommençait en faisant plus de dégâts, ainsi de suite… les carnages étaient toujours plus gros de jour en jour…

Il y avait parfois des trêves, la dernière avait duré presque dix-neuf ans, mais un attentat avait brisé la maigre quiétude dont nous jouissions. Des images terribles nous parvenaient du front, des choses inimaginables pour moi qui n’avais jamais vécu en temps de guerre, juste le mot me remplissait d’effroi… Car je savais qu’à cause de cette horreur, je n’avais pas de père.
Ma mère m’avait dit un jour, qu’il avait été le dernier mort de la dernière vague, si l’arrêt avait été signé un jour plus tôt, il serait avec nous… Il aurait été là pour ma naissance, quelques mois plus tard… il aurait pu me voir grandir… être fier de moi lorsque j’ai décroché mon diplôme de santé animale… Me féliciter de mes fiançailles avec Hans… Sa présence me manquait tant, bien sur, mon beau-père, de son vivant, avait essayé de le remplacer, ce qu’il avait réussi, jusqu’à ce que la maladie l’emporte il y a quelques années, me privant de nouveau d’un père.

Ma mère, Hannah, avait choisit de garder la ferme familiale. Avec mon demi-frère, Marc-Alexandre, âgé de quatorze ans, nous l’aidions de notre mieux, ce qui était heureusement suffisant après avoir réduit le nombre de vaches à traire.

Cela paraissait sûrement sans cœur à dire, mais les combats se déroulant à l’autre bout du monde n’avaient pas eut de réels effets sur notre vie, nous poursuivions notre travail à la ferme et j’allais travailler dans la petite clinique vétérinaire, comme si rien n’était… Il n’y avait que ces images, pour nous montrer que quelque chose d’affreux se passait… mais nous savions que nous serions atteint tôt ou tard, que ce soit par des privations de matériel et de vivre, ou quelque chose du genre… Nous ne faisions pas parti des peuples en guerre, mais de rumeurs d’alliances circulaient…

En regardant le journal télévisé, un matin, nos doutes furent confirmé : nous apprîmes que notre pays avait décidé d’engager les combats aux côtés de notre allié… Pourquoi ne se retirait-il pas? Pourquoi personne ne comprenait que ce conflit ne nous concernait pas?

Un peu plus tard, l’annonce du recrutement circula : Tout homme et femme non marié et sans enfant serait embarqué. Je me crus à l’abri, dans mon coin de campagne reculée, mais lorsque mes amis vivant dans des régions semblables se firent emmener, je pris peur.

J’arrêtai d’aller travailler et de sortir. Ma mère et mon demi-frère taisaient ma présence, ne faisant confiance à personne, les rapporteurs étaient partout. Malgré toutes nos précautions, malgré le fait que j’étais un enfant illégitime, conçu hors des liens du mariage, il subsistait des traces de mes études dans les registres. Je savais qu’un jour, ils me trouveraient.

Et ce fameux jour arriva, bien trop tôt à mon goût…
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Message par Kadaj Jeu 19 Avr - 1:07

Chapitre 2 : De mal en pire

Un matin, alors que je démêlais ma longue tignasse brune emmêlée devant le miroir, tout en regardant les cernes sous mes yeux bruns, j’entendis le cri de ma mère :

- Aïssa! Ils arrivent!

Je ne compris pas immédiatement que ce que je redoutais le plus arrivait. Puis j’entendis une voix dure, qui s’adressait à ma mère :

- Où est-elle? Nous savons qu’une jeune femme habite ici! Diplômée de santé animale, il y a un mois.

Il était hors de question que je les suive docilement, hors de question que je laisse ma mère seule pour s’occuper de la ferme et de mon demi-frère. Je sortis par la porte de la salle de lavage, donnant sur le côté de la maison. La galerie de ciment, chauffée par le soleil, brûlait mes pieds nus. Jetant un coup d’œil vers le devant de la maison, je vis un soldat me tournant le dos. Je choisis donc de descendre de la galerie, pour me cacher avec les deux chiens sous celle-ci.

C’était le meilleur plan, puisqu’il n’y avait pas d’autres endroit pour se caché, le garage était trop loin, les arbustes top maigrichons… Sinon, ce n’était que de l’espace à découvert. Sous la galerie, il faisait sombre et je pourrais me glisser derrière les deux énormes tas de poils, en espérant qu’ils y soient… trop paresseux pour allez voir les « visiteurs ».

Me retournant pour exécuter ce plan, je tombai face à face avec un autre soldat. Je décidai de sauter de la galerie, le sol était plus bas à cet endroit, je risquais de me casser quelque chose, ils seraient alors obligés de me laisser ici… Mais à peine un mouvement amorcé, il m’attrapa par les poignets :

- Oh! Tu ne t’échapperas pas si facilement.

Les larmes me montèrent aux yeux, il me faisait mal. J’étais désespérée.

- Hé les gars! Je l’ai!

L’homme me traina vers l’avant de la maison, je me débattis, hurlai, tentai de le mordre. Un autre vint l’aider à m’emmener. J’entendis des aboiements, des coups et des gémissements. Ces salauds! Ils avaient fait du mal aux braves bêtes qui tentaient de me défendre!

J’entendis ma mère leur dire que j’avais un handicap, et que j’étais supposée être exemptée, puis la réplique cinglante :

- Si elle a une bonne raison, alors pourquoi a-t-elle tenté de s’enfuir? Je ne vois rien chez elle qui laisse penser à un quelconque problème physique.

Elle tenta de leur expliquer, de leur dire qu’on pouvait le prouver, mais ils ne voulaient rien entendre…
Puis, ils durent sans doute m’assommer, puisque je ne me rappelais pas être montée dans le camion, sans parler du mal qui me vrillait le crâne. Levant les yeux sur les autres occupants du véhicule, j’eu mal au cœur : Je les connaissais tous, et nous allions tous vers des souffrances de toutes sortes, si ce n’était pas la mort elle-même.
Je reconnus deux amis d’enfance que j’avais à peine vus depuis des années, un voisin et deux lointains cousins de la tenancière du petit pub du village voisin.

- On peut dire que tu leur auras donné du fil à retorde à ces gars! Déclara Ian, le plus petit de mes amis.

Les yeux bleus, cheveux bruns, Ian était devenu un homme au visage bienveillant. Je posai mon regard sur la grande silhouette châtaine à sa gauche : Jamie me regardait de ses grands yeux bruns, pleins de mélancolie. Il ne disait mot, en fait il ne parlait plus depuis qu’il s’était fait couper la langue lors d’une sombre histoire de règlement de compte.

J’essayais de sourire courageusement à sa remarque, mais je ne parvins qu’à faire couler les larmes sur mes joues. J’étais morte de peur, j’étais déjà tourmentée parce que Hans se trouvait là-bas, mais la possibilité de tomber face à son corps inerte me fit frissonner.

Le brun vint s’assoir près de moi, me passant un bras autour des épaules. C’était en quelque sorte étrange, bien qu’il y avait plusieurs années que nous ne nous étions pas vus, il me consolait comme lorsque je m’étais pris cette plonge à vélo, comme lorsque mon beau-père était mort, comme à chaque autre fois où j’avais eu de la peine étant jeune…

- Je ne croyais pas qu’ils iraient jusque là, murmura-t-il. Ils emmènent presque tout le monde, même ceux avec des handicaps légers… Comme le grand Tobi, tu sais celui à qui il manque deux doigts, ben ils lui ont dit que ça ne l’empêcherait pas de charger les canons…

Cela m’horrifia davantage. Cherchant du réconfort, je me blottis dans les bras de mon ami. Au fond de moi, je savais que je ne serais pas envoyée au front, avec mes connaissances je serais soit à la clinique vétérinaire, soit reconvertie en infirmière. Mais je ne voulais pas voir les atrocités que la guerre réserverait aux autres, ceux devant aller se battre pour un autre pays, pour une cause que personne ne connaissait…

- C’est ton anniversaire dans une semaine si je ne me trompe?

J’acquiesçai, mais c’était loin de me rendre heureuse : Je serais loin de tout ceux que j’aime, ma famille, mon amoureux et mes amis, probablement les deux bras plongé dans un corps ensanglanté…

J’avais l’impression d’être une loque : En temps normal, on disait de moi que j’étais débordante d’énergie, positive et pleine d’imagination. Dans ma tête j’étais une ado attardée, mais là je me sentais comme une enfant qu’on obligeait à vieillir trop vite.

Ma vie était maintenant chamboulée…
Il faut dire qu’avant le début de la guerre, nous vivions dans un monde paisible, la plupart des familles possédaient une voiture, toutes dans des teintes sombres, bruyantes pour la plupart… et surement très pollueuses… Les gens fortunés prenaient des billets d’avions voyageant jusqu’à l’autre continent. Un voyage de plusieurs heures entre notre pays natal, Nêtidu et Lyait, notre allié… Voyage que je voulais faire, jusqu’à tout récemment… J’aurais bien aimé aussi visité Rynagme, mais dans la situation actuelle, il ce n’était pas une bonne idée de vouloir aller voir du côté de notre ennemi… Bien que je n’avais pas choisis cet ennemi…
Les politiciens avaient choisi pour nous. Ils avaient pris le partit de Lyait, comme toujours à ce qu’il semblerait… Un vieil accord selon les rumeurs. Il était difficile d’avoir accès à l’information, on nous en cache une partie, on la transforme, on l’oublie…

C’est dans une sorte d’état second que je vécus les évènements suivants : Notre arrivée à l’aéroport, l’embarquement et la traversée de l’océan. Ce fut long, ce qui me permis de m’inquiéter encore plus sur cette horrible situation qui me terrifiait…

Une fois atterris, je trouvai que finalement le voyage de plusieurs heures avait été trop court… Après une autre promenade en camion, nous arrivâmes au camp… Un endroit froid, composé de plusieurs bâtiments de briques grises, dont quelque uns auraient bien eut besoin de réparations… Il semblait que ce camp avait surement déjà du servir il y avait une vingtaine d’années.

Je me souviens vaguement m’être accrochée à Ian lorsqu’ils nous ont assigné nos postes, puis les mains qui m’ont traînée jusqu’à la salle d’habillage. Où on me donna mon uniforme : blouse, jupe et souliers blancs, même accoutrement ridicule que les infirmières, sauf qu’au lieu d’avoir une croix rouge sur mon chapeau, j’avais une patte de chien.

Regardant avec dégoût la jupe, je ne pus m’empêcher de commenter :

- Pourquoi une jupe? C’est ridicule… comment peut-on bien travailler dans ce genre d’habit?

- C’est le moins coûteux à produire, les seules femmes qui ont droit à des pantalons sont celles sur le terrain…

Cette révélation m’enleva tout envie de protester. On me conduisit ensuite à mon lieu de travail, j’eus droit à dix minutes de briefing et je commençai à bander les plaies, appliquer des onguents et retirer des corps étrangers logés un peu partout sur mes patients. Jamais je n’avais vu autant d’animaux en si mauvais état : les chiens à trois pattes étaient nombreux, les chevaux ayant perdu un voir les deux yeux aussi. La plupart des pigeons et rongeurs étaient achevés plutôt que rapportés, sauf s’ils avaient accompli quelque chose d’héroïque… Ces derniers servaient soit de messagers ou de détecteurs à pièges… Une triste et courte existence.

Les jours s’écoulèrent, toujours plus ensanglantés que les précédents, jusqu’à la veille de mon anniversaire. Lorsque je sortis du dortoir, Ian m’attendait :

- Tu as une mine affreuse, remarqua-t-il.

- Je dors à peine une heure par nuit. J’ai si peur… Que fais-tu ici?

- Nous partons en mission de reconnaissance, car il semblerait que nos ennemis ont une nouvelle arme… alors je suis venu pour te souhaiter un joyeux anniversaire, puisque demain je ne serai pas là…

Il me donna une petite fleur blanche. Cette attention me fit chaud au cœur, me donnant un peu de courage. Je ne savais pas quoi lui dire, je me contentai de sourire qui avait sans doute l’air triste. Il me reprit délicatement la fleur des mains pour la placer dans mes cheveux. Je fermai les yeux, appréciant ce petit moment, me surprenant à espérer qu… à espérer quoi au juste de lui? J’étais fiancée à Hans, que j’aimais… Toute cette inquiétude me faisait perdre la tête…

Il s’en alla, me laissant seule. Je dus aller travailler, poussée par ma supérieure qui passait par-là.

Je donnais le diner aux chevaux, lorsque la sirène retentit dans le campement. Sortant de l’écurie de fortune, je levai les yeux pour apercevoir une bombe qui tombait, larguée par un avion. Il y avait quelque chose d’étrange avec l’obus, sans que je sache quoi exactement… Reprenant mes esprits, je courus de toutes mes forces pour m’éloigner du point d’impact.
Puis vint l’explosion, les bruits cessèrent, la lumière s’éteignit. Le vide.
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Message par Kadaj Lun 30 Avr - 21:55

Chapitre 3 : Il n’y a pas que le climat qui soit froid

Dans la pénombre d’un grand bureau, seulement éclairé par la lune, deux hommes de forte taille se toisaient. Le premier avait le teint mât, de courts cheveux bruns parsemés de gris, coupés en brosse, ce qui lui donnait un air militaire, tout comme l’uniforme vert kaki qu’il portait. De son regard vert sévère, il dévisageait le second homme. Ce dernier avait de longs cheveux noirs lui arrivant au milieu du dos. De ses yeux gris, sans émotions, il observait l’autre. Il se racla la gorge avant de prendre la parole, où une pointe d’exaspération pointait :

- Et pourquoi c’est moi qui dois y aller? Une fillette… on n’a qu’à laisser les bêtes sauvages s’en occuper, ils n’en feront qu’une bouchée… Plutôt que de s’encombrer d’un autre boulet…

- Et si un de nos ennemis s’en empare? Il en apprendrait trop sur nous, ça pourrait nous être fatal! Je la veux seulement pour garder le contrôle sur tous les êtres dans notre condition. Mais si elle a un talent quelconque, nous l’exploiterons comme il se doit.

- Mais…

- Pas de mais! Et Oslar, fait attention, elle aura surement peur. Ce n’est pas tout, elle viendrait peut-être de ce monde…

L’homme acquiesça tout en laissant transparaître sa mauvaise humeur. N’ayant pas le choix, il prit les coordonnées de la position de la future recrue et se mit en marche, descendant au garage, question de se trouver un moyen de transport.

Cela lui prit tout de même un certain temps, car le bâtiment était plutôt grand, sans compter qu’il faisait plusieurs étages de haut. Il devait descendre du bureau jusqu’au niveau du sol. Une fois à destination, il prit sa moto, un engin du genre futuriste, gris et noir.

Il démarra après avoir entré les coordonnées dans le petit écran sur le tableau de bord, où une petite carte apparue avec deux points, un jaune et un bleu, le premier indiquait sa destination et le second sa position. L’homme sorti du bâtiment, humant l’air froid, il traversa la ville déserte, jetant à peine un œil aux bâtiments qu’il avait vu tant de fois. Pour une fois, il ne pleuvait pas dans ce triste endroit…

C’était un monde étrange, séparé en trois parties, il y avait tout d’abord la ville au centre, où il pleuvait presque toujours. D’un côté, elle était bordée par un désert sablonneux et de l’autre par une montagne enneigée.
Il n’y avait jamais de soleil, seule la lune éclairait ce morceau de terre et de glace perdu au fond de l’univers, où il ne faisait jamais chaud.

L’homme déboucha dans un paysage complètement blanc. Un endroit froid et inhospitalier où son véhicule avait de la difficulté à avancer… Oslar grogna un peu, puis appuya donc sur un bouton, la moto se modifia légèrement afin de pouvoir mieux progresser dans la neige, et ainsi gravir la montagne sans trop de difficultés. Il s’immobilisa avec un soupir de mécontentement un peu avant l’endroit indiqué, finissant le trajet à pied, question de ne pas signaler sa présence prématurément à la recrue potentielle. Maintenant, il devait la trouver, le problème ne sera pas pour savoir que c’était elle, mais pour la dénicher dans cette immensité bleuté où le vent rugissait sans cesse.

Oslar avança lentement scrutant les alentours. Puis un mouvement attira son attention près d’un rocher. L’homme s’approcha doucement, essayant de prendre une voix douce :

- Bonjour, Je m’appelle Oslar, je suis là pour t’aider…

Il finit par la voir : une jeune femme, plus âgée que ce que son supérieur lui avait laissé croire, petite, roulée en boule pour tenter de se réchauffer. Elle portait une sorte d’uniforme blanc, fait pour des températures plus clémentes. Dans ses longs cheveux bruns était logée une fleur blanche, tout près d’un bonnet estampé d’une empreinte de patte de chien.

- Où suis-je? Demanda-t-elle en levant sur l’homme un regard brun où l’incompréhension brillait. La guerre est finie?

Voyant que la jeune femme était frigorifiée, il prit une décision :

- Nous devrions allez dans un meilleur endroit pour discuter, où tu pourras te réchauffer.

- Mais si Hans ou Ian me cherchent? Ils ne sauront pas où je suis!

- Tu n’es plus dans le même monde qu’eux…

- Quoi?! Mais… mais…

- Viens, je vais tout t’expliquer.

Il l’aida à se lever. Puis il l’emmena jusqu’à son véhicule, qu’il enfourcha en lui faisant signe de monter derrière lui. Voyant qu’elle hésitait, l’homme lui demanda avec une pointe d’impatience quel était le problème…

- Je ne vais pas monter avec vous, je ne vous connais pas…

- Tu préfère peut-être rester ici et mourir de froid ou dévoré par les bêtes sauvages? Tu as le chois, mais si tu veux vivre accroche-toi à moi et je t’emmènerais dans un endroit plus sécuritaire.

Elle Prit donc place et se cramponna à lui, comme à une bouée de sauvetage. Cela agaça fortement Oslar, mais il ne dit mot, Le chef lui avait clairement demandé de ne pas l’effrayer. Donc il était coincé avec une peureuse ignorante… une femme qui agissait comme une enfant… Comme s’ils n’avaient pas déjà assez de problèmes avec les dernières recrues…

-o-O-o-

J’étais frigorifiée.
Je ne comprenais rien.
J’avais peur de cet homme, mais que pouvais-je faire d’autre que le suivre? Il voulait m’aider, c’était ça le plus important. Je m’accrochais à lui, alors que je ne connaissais que son nom.

Je me sentais un peu vide… sans que je puisse l’expliquer… il me manquait quelque chose. Mais quoi? Je ne me sentais pas comme avant. C’était difficile à expliquer. J’avais peur, mais ce que je ressentais était moins fort que ce que j’aurai du ressentir… Mais peut-être était-ce du à la fatigue ou au froid… ou à cette situation irréelle… Je devais être en train de rêver! Cependant, les sensations étaient trop vraies : le froid mordant de la neige, le vent sur mon visage et dans mes cheveux, la chaleur du corps de l’inconnu…

Peu à peu, la montagne enneigée fit place à une ville glauque. Il faisait sombre, les rues étaient à peine éclairées par quelques réverbères. Tout semblait abandonné… un endroit mort… Nous arrivâmes sur un air dégagé devant un édifice haut d’une dizaine d’étage.
À notre approche, une porte s’ouvrit et nous entrâmes dans l’édifice. C’était un garage où plusieurs autres véhicules se trouvaient ainsi que deux vaisseaux volant. Du moins c’est ce que je croyais que ces deux engins pouvaient être.

Oslar laissa sa moto là et il me fit signe de le suivre. Nous montâmes un escalier pour nous retrouver dans un grand couloir, où il me fit entrer dans une pièce aux murs bleus poudre, vide, excepté une table et deux chaises, noires. Il me fit signe de m’asseoir, ce que je fis docilement, prête à entendre ses explications :

- Tout d’abord, tu dois savoir qu’il existe plusieurs mondes, le tien, celui-ci… Il y en a plus qu’il n’y a d’étoiles. Par contre, il y en a qui ne peuvent être visités, étant mourants ou leur climat non-propice aux humains…

Plusieurs mondes?! J’étais tout simplement ébahie… Jamais je n’avais entendu parler qu’il existait d’autres lieux que ma planète natale…

- Ensuite, tu dois savoir qu’il y a différentes créatures, les normales, ou les vivantes dont font partie les humains. Mais parfois, lorsque des humains meurent, ils se séparent en deux, l’âme s’envole, parfois elle est attrapée par ce qu’on appelle un Voleur d’Âme, finalement il y a le corps.

Je ne comprenais pas où il voulait en venir avec ses histoires de créatures étranges… Cela du paraître sur mon visage.

- Lorsque l’envie de vivre est assez forte, le corps ne meurt pas, il a l’apparence d’un humain, excepté qu’il lui manque son âme…

Ma respiration s’accéléra, tout comme les battements de mon cœur. Comment savoir si tout cela n’était pas un canular? C’est vrai comment prouver que mon âme n’était plus là? C’était assez dur à avaler sans preuves…

- Je vois que tu ne me crois pas… N’as tu pas remarquer qu’aucune condensation ne se formait tout à l’heure dans la montagne lorsque tu parlais? Si tu ne me crois pas, souffle dans ce miroir, la buée se forme grâce à la chaleur de l’âme… c’est le seul moyen d’être certain qu’une personne a perdu la sienne.

Je m’exécutais, pour m’apercevoir qu’il n’y avait pas de condensation, le miroir continuait de me refléter mon image, sans aucune perturbation… Cette fois je commençai à paniquer. Il avait donc raison? Je tremblais, j’avais des sueurs…

- Calme-toi… Tu n’es pas seule, nous sommes plusieurs dans la même situation, ensemble, nous formons un groupe de recherche qui essai de trouver une solution pour récupérer leur âme.

- Je… je… suis morte?

Lorsqu’il me le confirma, je ne pus retenir mes larmes Je réussis à me rappeler vaguement : La guerre, le sang, la bombe qui m’avait soit disant tuée… Je l’entendis marmonner quelque chose avant de sortir de la pièce, mais quoi? Je n’en avais pas grand-chose à faire…

-o-O-o-

Oslar sortit de la pièce, lâchant un soupir… Quelle corvée…

- Alors? Interrogea une voix narquoise.

Celui qui avait parlé était mince, ses cheveux blancs étaient noués en catogan. Son unique œil noir brillait de malice, l’autre étant caché sous un bandeau.

- Pourquoi ça t’intéresse? Tu veux t’en occuper Crisah?

- Non, je suis juste curieux…

- Tu pourrais aller lui chercher quelque chose à manger? Je dois aller voir Amnor…

Le borgne grogna, mais partit tout de même en direction de la cuisine. Tandis que son supérieur allait rencontrer leur chef. Une fois arrivé dans son bureau, il ne se retint pas pour montrer sa colère :

- Quelle perte de temps! Ça se voit tout de suite qu’il n’y a pas la moindre once de combattante en elle! Si vous y tenez tant que ça, pourquoi pas laisser un autre membre moins important s’en occuper?

- Parce qu’il y a des traîtres, et que je ne veux pas leur laisser l’éducation d’une créature si fragile…

- Vous pourriez diviser l’enseignement et l’entraînement entre les membres de confiance, lorsqu’ils ont du temps…

Le brun prit un instant de réflexion, ce que son bras droit lui disait n’était pas dénué de sens, mais il détestait qu’on discute ses ordres.

- Voila ce que nous allons faire, je suis d’accord pour qu’elle s’entraîne avec plusieurs, mais tu resteras son tuteur attitré. Puis lorsqu’elle nous sera vraiment dévouée, elle pourra espionner les traitres potentiels… maintenant, quel est son nom?

- Je ne sais pas…

- Je vais aller la rencontrer et lui en trouver un alors… Après tout, je dois bien voir de quoi cette nouvelle membre à l’air…

-o-O-o-

J’attendais… quoi exactement? Je ne le savais pas… J’eus l’envie de sortir, mais si cela entrainait la colère de l’homme aux cheveux noirs? Si je croisais des personnes ou des créatures pas nettes?

La porte s’ouvrit, me faisant sursauter. Un homme avec un bandeau de pirate entra, portant une assiette contenant quelques sandwichs. Je trouvai son aspect effrayant, peut-être à cause de l’œil noir qu’il posa sur moi, ou à cause de ce point commun, que seule moi avais remarqué...

- Tu as faim? Grogna-t-il en déposant le plat devant moi.

- Ou... Oui… Merci… bégayai-je en attrapant un morceau.

Je mangeai avec appétit, comme si ce casse-croute était la meilleure chose au monde. La porte s’ouvrit à nouveau, cette fois, ce fut un homme brun qui entra, suivi d’Oslar… Le premier fit signe au borgne de sortir.

- Bonjour, je suis Amnor, le chef d’Eguorp. Si tu veux intégrer notre groupe, tu dois changer de prénom. Comment tu te nomme?

- Mais pourquoi? J’aime bien celui que j’ai.

- Parce que tu n’es plus la même. Et puis afin de remplacer symboliquement ton âme perdue, nous y ajouterons une lettre… Alors? Ton prénom?

- Aïssa, monsieur…

Il fit apparaitre une boule de verre dans sa main. Elle était venue de nulle part, comme si seulement la volonté de l’homme avait suffit pour l’amenée dans cette pièce. Mon prénom apparu dans une espèce de brume grisâtre, puis un X noir vint percuter les autres lettres, elles tourbillonnèrent un instant avant de s’immobiliser enfin pour écrire un nouveau nom.

- Bienvenue parmi nous, Xiassa.
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Message par Kadaj Lun 30 Avr - 21:56

Chapitre 4 : Les autres membres

Amnor ordonna à Oslar de m’amener à ma chambre, pour que je me repose avant de rencontrer le reste du groupe. Je le suivis donc dans le dédale de couloirs, puis d’escaliers et encore de couloirs, essayant de mémoriser le chemin. Il marchait beaucoup plus vite que moi, et je ne vis pas qu’il s’était arrêté, emportée dans mon élan, je fus projetée vers l’arrière après avoir percuté son dos. L’homme m’attrapa par le bras, m’empêchant de m’étaler sur le sol, tout en me fusillant du regard :

- Regarde où tu vas…

- Je suis désolée…

- Voilà ta chambre.

Il me montrait une porte avec une petite plaque gravée : «12» Je passai les doigts sur l’inscription, murmurant avec interrogation le nombre.

- Nos chambres sont toutes numéroté selon notre ordre d’arrivé, c’est plus simple.

Jetant un coup d’œil, je vis les plaques sur les autres portes. Sur un pan de mur, elles allaient de 1 jusqu’à 8 et de l’autre de 9 à 12. Avec quatre portes non-identifiées vers la droite.

- Laquelle est votre chambre?

Il me désigna la deuxième porte.

- Maintenant je te laisse, je reviendrai plus tard te voir, il y a des vêtements qui t’attendent.

Il repartit, me laissant découvrir ma chambre seule. J’entrai dans la pièce, refermant la porte doucement. La pièce était spacieuse, blanche, étrangement vide malgré les meubles : Un lit aux draps gris où reposait quelques vêtements, un bureau de travail et une armoire, tout deux noirs. Une fenêtre donnait sur un petit jardin en contrebas. Il y avait une salle de bain, blanche. Regardant du coin de l’œil le bain et la douche, je m’approchai du miroir au dessus du lavabo, à côté de la toilette.

M’observant, je remarquai que la fleur blanche était toujours dans mes cheveux. Je l’enlevai délicatement, ne voulant pas animer ce souvenir d’Ian, de ma vie. Par contre, je lançai le bonnet sur le sol, je fis de même avec le reste de mon uniforme, qui représentait la cause de ma mort, ainsi que la peur, la confusion…

Je pris un bain chaud, pour me détendre, mais je n’arrêtais pas de penser à Hans… Savait-il que j’étais morte? Si oui, comment lui avait-on appris? Mais était-il toujours en vie? Et Ian? Sa mission s’était-elle bien déroulée? Et ma mère? Je ne pus retenir mes larmes plus longtemps, penser que je ne reverrais plus ma mère m’était insupportable, j’avais cette impression de l’avoir abandonnée…
Plus jamais je ne pourrais voir son visage souriant et ses longs cheveux roux brillants au soleil… plus de biscuits chaud sortant du four, plus de soirée tranquilles au coin du feu…

Je me séchai, puis je choisi un pantalon noir, un chandail vert et une veste sans manche brune qui descendait jusqu’aux genoux. Je pris aussi une paire de gants noirs dont il manquait les extrémités des doigts, sauf pour le pouce.

M’étendant sur le lit, je ne pus faire autre chose que penser, ce qui me m’aidait pas à aller mieux… je me sentais si ridicule, faible, impuissante…

Des coups frappés à la porte me forcèrent à me ressaisir avant d’aller ouvrir. Je croyais que c’était Oslar qui venait me chercher, mais il n’en était rien : Un homme aux cheveux noirs, juste assez long pour cacher ses oreilles, ayant une fine moustache et un bouc taillé court se tenait devant moi, me dévisageant de ses yeux bleus. Il prit la parole d’une voix grave et chaleureuse :

- Bonsoir, je me présente : Zanteh, pour te servir. Je suis désolé de te déranger, mais j’avais trop envie de te rencontrer. Quel est ton nom?

- Aïs… heu… Xiassa…

- C’est vraiment un plaisir de te rencontrer.

- Zanteh! Qu’est-ce que tu fais ici?

Je vis Oslar qui s’approchait, visiblement mécontent, mais je ne savais pourquoi…

- Je suis venu saluer notre nouvelle membre, répondit l’interpellé d’un ton sec.

- Va rejoindre les autres dans la salle de réunion.

- Bon d’accord. À plus tard, Xiassa.

- À plus tard…

L’homme me poussa à l’intérieur de ma chambre. Puis il m’observa un instant.

- Tu es prête?

- Laissez-moi un instant.

J’allais dans la salle de bain me coiffer. Je me fis un chignon serré, à la base duquel je plaçai la petite fleur blanche, après une certaine hésitation. Je me regardai quelques secondes de plus dans le miroir. J’étais prête à rencontrer les autres, physiquement du moins, car j’étais terriblement nerveuse… Et s’ils ressemblaient tous à Oslar? Bon, il y en avait au moins un qui semblait plus sympathique… Peut-être que je m’entendrais bien avec ce Zanteh?

- Parfais. Tu pourras te procurer de nouveaux vêtements et accessoires bientôt, lorsque tu auras un peu travaillé.

Après que j’eus acquiescé, il m’entraina de nouveau dans le grand bâtiment, descendant des escaliers, puis parcourant un grand couloir, il s’arrêta devant une porte. La poussant, nous nous retrouvâmes dans une grande pièce, où une table ronde trônait au centre, entourés de onze chaises qui avaient été déplacé pour faire face à l’entré… une seule était libre, attendant Oslar. Il laissa la porte se refermer, puis me poussa vers les autres.

- Présente-toi, nouvelle recrue, demanda le chef.

- Je suis Xiassa.

- Tu dois en dire plus, car en tant que nouvelle, tu ne dois pas avoir de secrets pour les autres membres, mais eux n’ont pas à te parler d’eux… chuchota Oslar.

- Je viens d’un monde où la guerre fait rage, j’y suis d’ailleurs mor…

Le terrible mot ne pu sortir de ma gorge serrée. Le penser était une chose, mais le dire en était une autre… Je poursuivis ma présentation :

- Je suis, enfin j’étais technicienne en santé animale… J’aidais les vétérinaires…

Ne sachant que dire de plus, je me tus.

- Comme tu le sais, je suis Amnor, le chef et le premier créateur du groupe.

- Comme tu le sais, je suis Oslar, second de Amnor.

- Crisah, je suis aussi un créateur se présenta le borgne de plus tôt.

À sa gauche se tenait une jeune femme aux cheveux rose pâle noués en une queue de cheval ébouriffée. Sur ses vêtements, une longue jupe noire et un chemisier vert, elle portait un sarrau blanc. Elle me dévisageait de ses yeux bleus. Un petit rictus déforma son visage alors qu’elle parla :

- Je suis Yatek, la scientifique du groupe… et experte médicale bien malgré moi…

- Umtta.

Celui qui venait de parler semblait avoir une forte carrure. Il avait des yeux noisette et des cheveux bruns noué en une queue de cheval. Il avait un visage dur.
Vint ensuite un jeune homme blond d’une vingtaine d’année. Il semblait petit pour son âge. Derrières ses lunettes brillaient des yeux pers qui semblaient manifester une grande intelligence :

- Je suis Irclak, dernier des créateurs et responsable de la bibliothèque.

Le garçon suivant était un adolescent à la peau foncée, ces cheveux noirs frisés formaient un « afro ». Il portait une tunique dont le rabat rouge délimité par une bande jaune à côté des boutons était boutonné sur sa droite, sur la moitié bleue. Il portait un pantalon bleu avec une bande jaune de chaque côté.

- Salut, je suis Ejnoh, Le premier de ceux considéré comme les nouveaux membres, pour te servir charmante demoiselle. Et fait attention à celui-là.

Il m’indiquait un homme roux. Des petites tresses apparaissaient à certains endroits dans sa longue chevelure. Ces yeux verts lançaient des éclairs à l’autre. En fait il était sur le point de lui sauter dessus. Mais il se retint, reportant son attention sur moi :

- Je suis Levad… et ne fait pas attention à ce que cet imbécile dit, je ne suis qu’un danger pour lui en fait…

Zanteh se représenta pour la forme. Ensuite ce fut au tout d’une femme aux longs cheveux blond, vêtue d’un habit de cuir moulant qui s’attachait dans son cou, laissant es épaules dénudées. Elle avait des manches blanches bouffantes qui étaient maintenues en place grâce à deux anneaux noirs. Ces yeux verts m’exprimaient tout leur mépris sans que je sache pourquoi… Elle s’appelait Ninae.

C’était maintenant le tour de la dernière membre, je lui donnais à peine quinze ans. Je lisais dans ses yeux bruns un certain égarement, qui était tout à fait compréhensible. Ces cheveux roux aux épaules et des taches de rousseur plein le visage semblaient flamboyant en comparaison à sa peau pâle. Elle était vêtue d’une robe couleur crème à une manche, portant un ruban rose dans ses cheveux et un à chaque bras.

- Je suis Pzeyo.

Les présentations étaient enfin terminées, ce n’était pas trop tôt. Il faut dire que j’étais loin de me sentir à l’aise, là, devant tous ces inconnus. Un court silence s’installa avant qu’Amnor ne reprenne la parole :

- Xiassa, ton entrainement commencera demain matin.

Je me figeai, un entrainement? Mais pour quoi faire? Je réalisai que je n’avais aucune idée de leurs activités… Moi qui détestais être laissée dans l’inconnu…

Pendant que Oslar me raccompagnait, il m’expliqua brièvement que devrais apprendre à me battre afin d’arriver à me défendre en cas d’attaque lors de nos mission. Il faudrait que je sois capable de me débarrasser de créatures et bêtes nuisibles… Moi? Tuer des créatures? Pourquoi avais-je l’impression que ça ne serait pas une tâche facile?

- En quoi consistent les missions?

- Ça dépend, parfois, il y a des expérimentations sur le terrain ou de la recherche à notre compte… Mais nous devons parfois accomplir des missions pour d’autres gens afin d’obtenir des informations, du matériel et d’acheter la paix… en quelque sorte…

Il me laissa donc devant ma porte, seule avec mes interrogations et mes appréhensions…

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Message par Kadaj Dim 20 Mai - 12:08

Chapitre 5 : L’entrainement

Je dormis très peu cette nuit-là, rêvant d’explosions et de contrées glacées.
Me levant malgré l’heure matinale, je m’habillai et me coiffai comme la veille. Ne sachant que faire, je m’assis sur mon lit, tripotant les gants, avant de les ranger dans une poche de mon manteau.

Le temps passa, puis finalement quelqu’un frappa à ma porte : C’était Oslar, venu me chercher pour le petit déjeuner. Ne disant pas un mot, il me fit signe de le suivre, ce que je m’empressai de faire en silence.

La salle à manger était une grande pièce blanche, occupée en son centre par une longue table noire et douze chaises de cette même teinte. Je vis que d’autres membres étaient déjà attablés et les reconnus comme étant Levad, Ejnoh et Pzeyo. Zanteh entra par une autre porte, portant un bol de céréales, me voyant il me salua :

- Bon matin Xiassa! Comment ça va? Tu as bien dormi?

- Ça va… Et vous?

- Très bien… Tu as envi d’une petite balade?

- Pas le temps, coupa mon accompagnateur. Nous avons un entrainement tout de suite après avoir mangé.

- Ça sera pour une autre fois alors…

Oslar me traina dans la pièce d’où l’autre était sorti, qui se révéla être la cuisine.

- Ici, il y a tout ce qu’il faut pour te préparer un petit déjeuner et un déjeuner qui ont du bon sens. Pour le diner, nous le préparons chacun notre tour, sauf pour certains qui en sont exemptés, c’est servi à 20h, si tu n’es pas là à ce moment là, tu te débrouilles…

- Pour quelle raison quelqu’un peut être exempté?

- Mission, grosse charge de travail… risque d’empoisonnement…

Je n’arrivais pas à voir s’il était sérieux ou pas pour le dernier point…

Pour me changer les idées, je me préparai un bol de céréales que j’allai manger avec les autres, pendant que l’homme se faisait rôtir jambon et œufs dans une poêle.
Une fois près de la table, je ne su pas où m’assoir. Avaient-ils des places assignées? Les trois jeunes discutaient toujours, ne me portant pas la moindre attention, alors que le Zanteh faisait de même avec Ninae plus loin. Je choisis de me placer discrètement entre les deux groupes, me concentrant sur mon repas.
Oslar vint rapidement me rejoindre. Nous mangeâmes en silence, puis nous allâmes nettoyer notre vaisselle dans l’évier, avant de tout ranger.

Puis nous nous rendîmes à la salle d’entrainement, une pièce circulaire immense, il y avait une autre porte, face à l’entrée, une troisième permettait d’accéder aux gradins se trouvant en hauteur. Je suivis l’homme dans la pièce adjacente. Sur les murs de cette petite salle, il y avait des armes de toutes sortes accrochées, épée, arcs, javelots et autres…. Il se dirigea vers une table où reposaient diverses formes en métal.

- Ce sont des spectres d’armes, faits dans des métaux différents, mais tous aussi solides. Prends les un à un, lorsqu’un d’eux te choisira, il prendra sa forme définitive.

- Et si aucun ne le fait?


Il sembla exaspéré par ma question, à croire que je racontais n’importe quoi… J’attrapai donc la première arme potentielle sous son air mauvais. L’objet me faisait penser à une hache. Je le tins un instant, mais rien ne se passa. Je pris ce qui ressemblait à une flèche, sans plus de résultats…
Je devais avoir essayé la moitié des armes avant que je me retrouve avec un bâton entre les mains. Je poussai un petit cri lorsqu’il s’illumina d’une lumière verte. Je me retrouvais avec un bâton gris-blanc se terminant par une bille vert forêt presque aussi grosse que mon poing. Arrivant à la hauteur de mon épaule, l’arme n’était pas trop lourde ou légère. Elle me semblait maniable, mais ce n’était qu’une impression, puisque je n’avais jamais tenu ce genre d’objet, excepté des branches d’arbres…

- Il est temps de commencer, grogna mon mentor avant de sortir de la pièce.

De retour dans l’arène, il sortit une grosse bille noire de sa poche. Il la sera dans son poing et aussitôt elle laissa sa place à une arme, plus précisément une hache au manche noir et à la double lame argenté. Elle devait faire un bon mètre de longueur. Après m’avoir laissé quelques instants de contemplation, il me donna ses instructions.

- Maintenant avance vers moi et tente de me toucher, je vais me contenter de te bloquer…

Moi? Attaquer un homme de sa stature? Il devait bien avoir au moins une tête de plus que moi, sans parler qu’il était musclé, très large d’épaules… autrement dit : je n’avais aucune chance…

- Tout de suite… j’ai pas toute la journée…

Je m’avançai, plus hésitante que jamais, tout en me demandant comment l’atteindre, si cela était réellement possible…

- Si tu t’avances aussi lentement tes ennemis vont te voir venir de loin… Aller, frappe que je vois ce que ça donne…

Je le frappai de toutes mes forces, mais comme je me doutais, il bloqua mon arme sans problème. Recommençant avec un autre angle, le résultat fut le même. Je le refis, encore et encore, mais il bloqua tout, en bougeant à peine…

- Si tu n’es pas plus stratégique, tu ne réussiras pas à toucher quoi que ce soit… Bouge, feinte… Tes adversaires seront rapides, plusieurs seront très intelligents…

Je fis ce qu’il me dit, tentant de feinter, mais il parait tout si aisément… Puis il repoussa plus violemment une de mes attaques, ce qui me déséquilibra. D’une chiquenaude sur le front, il me fit tomber sur le derrière.

- Il est temps d’accélérer le rythme. Relève-toi.

Une fois debout, je m’élançai vers mon opposant, qui me repoussa d’un simple coup qui m’envoya sur le dos. Le choc me coupa le souffle. Cherchant de l’air, je ne le vis que trop tard s’approcher et placer son arme au-dessus de moi :

- Si ça avait été un vrai combat, tu serais morte… Les bestioles et autres ennemis te sauteront dessus aussitôt que tu montreras la moindre faiblesse.

Nous recommençâmes, encore et encore, mais ça finissait toujours avec moi sur le dos, cherchant de l’air. Puis il mit fin à l’entraînement, il était plus que temps : J’avais mal partout. Il m’apprit à transformer mon arme en bille, afin qu’elle ne m’encombre pas. C’est avec une certaine fierté que je rangeais une magnifique bille vert forêt dans ma poche.
Puis, l’homme me laissa retourner à ma chambre, question de prendre une douche, pendant que lui allait régler certains trucs.

Je croyais pouvoir retrouver mon chemin, mais il s’avéra rapidement que j’étais perdue. Je ne savais plus par où aller, ni où je m’étais trompée dans le trajet du retour…

- Serais-tu perdue? Demanda quelqu’un.

Me retournant, je reconnus Pzeyo.

- Oui, je voulais retourner à ma chambre… Je suis vraiment nulle…

- C’est normal au début, crois-moi. Ça ne fait pas longtemps que je suis ici, alors je sais ce que c’est de se perdre sans arrêt… Tu verras, on finit par se diriger seule.

Elle m’accompagna jusqu’au couloir des chambres, avant de repartir vaquer à ses occupations. Je ne manquai pas de la remercier de sa gentillesse avant d’entrer dans mon antre, tout en réfléchissant à la bouille d’ange qu’avait l’adolescente. J’aurai bien aimé qu’elle reste un peu plus longtemps à mes côtés.

-o-O-o-

Oslar rejoignit le chef d’Eguorp pour lui faire un rapport sur la nouvelle recrue :

- C’est une perte de temps. Elle est pathétique, c’est encore pire que ce que je pensais… Comment une créature si faible peut-elle avoir vu le jour? Je serais plus utile à faire autre chose…

- Ça ne peut pas être si pire que ce que tu prétends… Et puis, si elle n’a pas d’aptitudes au combat, nous exploiterons ses autres capacités…

- Si elle en a…

- Nous verrons… Elle a des connaissances médicales, du moins, c’est ce que son emploi laisse présager, elle pourrait peut-être assister Yatek…

- Je ne crois pas qu’elle veuille d’aide, surtout pas d’une petite nouvelle…

- Nous verrons aussi cela plus tard, mais pour l’instant arrête de te plaindre. Continue l’entraînement pour la prochaine semaine, puis nous déciderons de la suite. Pour le reste de son éducation, tu peux la confier à Irclak, ça lui permettra de consigner les informations sur le monde d’où elle vient.

Le second approuva avant de sortir du bureau. Prenant la direction des chambres, il prit son temps avant d’arriver devant la porte de la dernière recrue. Ce qu’il détestait devoir faire le baby-sitter…

Il frappa, sans obtenir de réponse, à sa deuxième tentative, il y eut un cri de douleur, puis la chute d’un corps. Il ouvrit la porte à la volée pour aller voir ce qui ce passait dans la chambre de la jeune femme.
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Message par Kadaj Lun 28 Mai - 19:31

Chapitre 6 : Des mystères

Dans une pièce blanche, occupée par des malades et des mourants, Ian faisait les cents pas d’un air furieux :

- Imbécile! Si tu l’avais épousée au lieu de faire le chien à la botte du gouvernement, elle serait en sécurité, au lieu d’être dans le coma!

Il regarda la jeune femme inconsciente, installée dans un lit, en attendant de voir si elle se réveillerait… Il leva les yeux vers l’homme qui se tenait de l’autre côté de la couchette, grand, blond, Hans promenait son regard gris sur ce qui l’entourait, prenant son temps pour répondre :

- Et toi? Tu n’as rien fait. Oh oui! Tu t’es terré dans ton trou. Aïssa servait notre pays. Elle peut en être fière.

- Elle ne croyait pas en ça! Elle en était morte de peur! Et maintenant on ne sait même pas si elle va se réveiller! Tu as l’air si… si indifférent! C’est à se demander si tu l’aimais vraiment. Pourquoi tu lui as laissé croire que tu risquais ta vie? Alors que tu étais installé confortablement dans les bureaux?

- Qu’est-ce que ça peut bien te faire? À ma connaissance tu t’étais éloigné depuis ces dernières années… Alors pour qui tu te prends pour me sermonner de la sorte?

Ian enrageait. Il ne voulait pas avoir à expliquer à ce gosse de riches qu’il n’avait rien à offrir à Aïssa, sauf sa propre personne. Il ne voulait pas dire qu’il n’avait rien tenté, de peur d’être rejeté. Il s’était éloigné dans le but d’arrêter de souffrir de son impuissance.

-o-O-o-

Je prenais une douche lorsque je commençai à entendre des voix se disputant. Je ne comprenais pas leurs paroles, mais c’étaient deux hommes. Ça me donnait mal à la tête, terriblement mal. Peut-être jusqu’au point d’en hurler, mais je n’en étais pas certaine. Plus rien n’était clair, jusqu’à ce que j’entende une voix :

- Xiassa? Qu’est-ce qui s’est passé?

J’étais dans le fond de la douche, enroulée dans le rideau déchiré. Un homme, Oslar, me souleva pour me conduire à mon lit.

- Xiassa? Tu m’entends?

- Ou… oui…

Il me glissa sous les couvertures, puis retira le rideau après m’avoir couverte. Il passa la tête dans le couloir pour s’adresser à quelqu’un. Puis j’entendis des pas s’éloignant.
L’homme tira la chaise près du lit et s’y assis, ne disant rien. J’aurais aimé qu’il parle, qu’il dise quelque chose, n’importe quoi… Je ne supportais pas le silence qui nous entourait, j’avais toujours eu horreur du silence…

Puis quelqu’un frappa avant d’entrer, c’était Yatek :

- Pourquoi m’interromps-tu dans mes recherches?

- La nouvelle, elle a eu un malaise dans la douche.

La femme me dévisagea avant de s’approcher :

- Que s’est-il passé?

- J’ai entendu des voix se disputant dans ma tête, murmurai-je.

- Pourquoi as-tu crié? M’interrogea sévèrement mon mentor.

- Leur voix me donnaient mal à la tête… Puis tout est devenu flou…

- Elle a aussi perdu conscience, continua-t-il.

- Étrange… Je vais lui faire un bilan de santé… Puis nous verrons…

- Si vous ne terminez pas trop tard, amène la voir Irclak à la bibliothèque.

Oslar sortit, me laissant seule avec la scientifique, ce qui ne me rassura pas…

- Mes instruments sont à l’infirmerie, nous allons donc aller là-bas.

Voyant que je ne bougeais pas, elle me lança un regard blasé :

- Tu viens? Je n’ai pas que ça à faire, m’occuper des jeunes…

- Pourriez-vous… sortir… pour que je puisse m’habiller…

Elle sortit, à mon grand soulagement. Une fois habillée, j’allai la rejoindre dans le couloir, où elle était occupée à faire la morale à Levad. Je ne sus pas pour quelle raison, seulement que le roux n’en avait rien à faire… En fait, il semblait avoir l’habitude de se faire remonter les bretelles par la dame…
La scientifique s’en détourna et me demanda de la suivre, sous le regard intrigué du jeune homme et d’Ejnoh, qui venait de sortir la tête dans le couloir.

Une fois dans l’infirmerie, elle me fit asseoir sur une table d’examen. Puis commença à me faire passer des tests sans un mot. Cette femme était froide, faisant tout sans quitter son sourire inquiétant, tordu, sans joie. Elle agissait presque comme si elle m’en voulait, surement parce qu’elle devait avoir mieux à faire…

Yatek observa mes réflexes, qu’elle déclara lents, mais acceptables. Elle me posa aussi des tonnes de questions, afin de savoir entre autres si cela m’était déjà arrivé lorsque j’étais vivante. J’avais déjà eu des pertes de connaissance, mais entendre des voix dans ma tête, c’était une première.

Lorsqu’elle sortit un ophtalmoscope, je me demandai si je devais lui dire… puis je pris la décision de me taire, pour voir si la femme pourrait s’en rendre compte. Elle ne remarqua rien, ce qui me fit rire intérieurement. Mais bon, elle n’était surement pas un spécialiste…

Lorsque ce fut enfin terminé, elle me déclara que je n’avais rien de particulier, mais qu’il faudrait peut-être faire des tests plus poussés… Génial.
La femme me reconduisit ensuite à la bibliothèque, où elle me laissa seule devant la porte après un trajet ponctué d’un lourd silence... C’est avec un certain soulagement que je la regardai s’éloigner dans le couloir.

Prenant une grande respiration, j’entrai dans la pièce du savoir. La lumière était tamisée, le seul occupant, Irclak, s’éclairait d’une lampe de table. Confortablement installé dans un fauteuil de velours bleu, il me salua tout en me faisant signe de prendre le siège près de lui, ce que je fis en lui rendant sa politesse.

- Aujourd’hui, nous allons consigner les renseignements du monde dont tu es originaire. Enfin, ce que tu te rappelle.

Je passai un bon moment à lui raconter ce que je savais, c'est-à-dire peu de chose. Je m’en excusai, mais il me dit que c’en était déjà beaucoup.

- Il est maintenant temps de commencer les enseignements. Malheureusement, nous ne disposons que d’informations incomplètes sur certains sujets, notre groupe cherche justement à trouver les réponses…

Il prit une pause, cherchant surement par quel sujet commencer.

- Nous ne disposons presque que de théories concernant notre état. Mais une chose est certaine : Il faut des circonstances exceptionnelles, puisque ce n’est pas tout le monde qui survit à leur propre mort. Il faut de la volonté, une raison de vivre ou quelque chose nous rattachant à la vie. Mais cela ne suffit pas, il faut de la magie, ou que des manipulations aient eut lieux, ou encore qu’un voleur d’âmes soit dans le coin pour que le phénomène se produise.

C’était beaucoup d’informations à assimiler et comprendre, sans parler que ça m’amenait de nouvelles interrogations. Je choisi le silence, car j’avais encore des trucs à apprendre.

- Ces créatures peuvent prendre toute sorte de formes, elles sont difficiles à repérer. Ont ne connaît pas encore tout leurs agissement, ni leur nombre, mais nous savons qu’elles tuent parfois des gens et se nourrissent de leur âme, ce qui crée de temps à autre des enveloppes vides, nous. D’autres fois, ils volent l’âme encore chaude d’un mourant.

- Ils doivent aimer les champs de batailles alors…

- Oui. Ensuite, les personnes qui survivent apparaissent dans ce monde, probablement parce qu’il est lui-même mort… L’absence de l’âme nous différencie des humains, car l’âme est liée au cœur et aux sentiments… Tu auras sans doute l’impression d’avoir des émotions, mais tout cela n’est que factice, une sorte de résidu pour nous rappeler que nous ne sommes que de pâles imitations…

Il semblait un peu triste… je dois dire que moi aussi… Un silence s’installa. Je le brisai après un moment :

- Est-il possible de retrouver son âme?

- C’est ce que nous étudions.

- Mais ne vaudrait-il pas mieux de retourner dans nos mondes d’origines? Il y aurait plus de chances de la retrouver ainsi?

- Ce n’est pas ce que la majorité des créateurs croient. Ensemble ici, nous sommes plus forts que séparés… N’oublie jamais qu’il faut écouter Amnor, une désobéissance se paie par la vie.

Je déglutie avec difficulté. Ça me semblait vraiment exagéré… mais d’un autre côté, je n’étais plus dans mon monde, ici, les règles étaient très différentes… et effrayantes.

- Ça suffira pour aujourd’hui, le diner va bientôt être servi.
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Message par Kadaj Sam 14 Juil - 13:33

Chapitre 7 : Promenade nocturne

C’était peut-être stupide, mais ce diner me rendait nerveuse, c’était tout de même le premier avec Eguorp. Mon estomac en profita pour me signaler que je n’avais rien mangé depuis le petit déjeuner… Heureusement, il resta tout de même discret et Irclak ne s’en aperçut pas.

- Est-ce qu’il y a des places d’assignées? Demandai-je à ce dernier alors que nous nous rendions dans la salle à manger.

- Pas officiellement, sauf pour la place au bout, c’est Amnor qui s’y assoit, à sa droite c’est Oslar et de l’autre côté c’est Crisah. Ensuite viennent les autres créateurs, qui changent parfois de place entre eux, mais le plus souvent ils sont dans l’ordre. Les derniers membres prennent place en désordre sur le reste de la table.

- Donc je dois aller avec eux?

- Pas nécessairement, tu pourras t’asseoir à côté de moi s’ils ne sont pas arrivés, ainsi tu seras entre les deux groupes.

Au final, je me retrouvais entre l’intellectuel et Levad, qui avait littéralement sauté sur la chaise à côté de moi. Ejnoh me fit face, il s’amusait avec une bille tout en discutant avec Pzeyo en attendant que le repas soit servi.

Il ne manquait plus que notre chef, qui apparut soudainement à sa place, saluant tout le monde. Mais comment il avait fait ce tour?

- Amnor peut se téléporter, me glissa le blond.

Un peu partout autour de la table, les conversations allaient bon train. J’écoutai silencieusement le roux qui racontait une anecdote de mission.

- Je paris que tu raconte n’importe quoi, le mad, déclara mon voisin d’en face.

- Mais t’arrête de me traiter de fou! Je déteste ce jeu de mots avec mon prénom!

Il s’interrompit lorsque l’entrée, un potage aux légumes, fut servie. C’est alors qu’il se tourna vers moi :

- Alors Xia, tu permets que je t’appelle Xia? Tu te plais ici?

Je m’étouffai légèrement à la question, ce qui entraina silence gêné qui tomba autour de nous, pour finalement mener au silence total dans la pièce. Je me sentis terriblement mal, ne sachant que répondre alors que tous écoutaient. Tentant de reprendre un peu de contenance, je réussis enfin à articuler :

- C’est plutôt grand, mais je vais finir par m’habituer… et réussir à retrouver mon chemin seule.

Il sourit, recommençant son interrogatoire aussitôt. Heureusement, les autres ne nous portaient plus attention, ayant repris le cours de leur discussion.

- Et Oslar n’est pas trop méchant pendant les entrainements?

- Je ne peux pas comparer, c’est la première fois que j’en ai…

- Et c’est quoi ton arme? Et ton pouvoir?

- J’ai un bâton… et mon pouvoir? Je ne sais pas…

- Ah, tu n’en a pas encore, mais bientôt il se révélera… Moi, ça n’a pas pris beaucoup de temps et j’ai failli tout faire sauter!

- Tout faire sauter?

- Ouais, j’ai le pouvoir de créer des explosions.

Il posa un doigt sur la table, créant une petite détonation J’étais bouche bée, c’était si merveilleux… et mystérieux… Comment pouvait-il arriver à faire cela? C’était comme… magique!

- Levad! Cria la scientifique. Combien de fois faudra-t-il te répéter de ne pas jouer à faire des explosions à table!

- Au moins une fois de plus, répondit le concerné avec un sourire moqueur.

Heureusement Amnor ramena les deux au calme.

Le reste du repas se déroula sans problèmes. Lorsque tous eurent terminé leur dessert, les membres commencèrent à quitter la table, retournant à leurs occupations.

- Nos soirées nous sont généralement réservées, lorsque nous avons finit les tâches nous étant assignées, m’expliqua Irclak. Alors tu peux faire ce qui te plaît. Je vais à la bibliothèque. À demain.

- Je peux venir avec vous? J’aimerais pouvoir lire un peu…

Je n’avais pas particulièrement envie de lire, mais je ne savais pas comment m’occuper autrement pour cette première soirée libre…
Le jeune homme eut presque un sourire lorsqu’il acquiesça à ma demande. Je pu donc le suivre jusqu’à la pièce du savoir, où une fois à destination, il me conseilla même quelques romans. J’en choisis un parmi ceux proposé, en le remerciant. Avant que je ne parte, il m’indiqua gentiment le chemin le plus simple pour retourner à ma chambre.

En chemin, je croisai Zanteh, qui me salua amicalement :

- Bonsoir Xiassa. Aurais-tu un peu de temps pour visiter la cours arrière?

Ne sachant que faire de toute façon, j’acceptai. Il m’emmena derrière le bâtiment, où il y avait plusieurs arbres, arbustes et fleurs de toutes sortes. Sous les rayons de la lune, il y avait quelque chose de féérique. Il faisait assez clair pour qu’on y voit bien tout en laissant une ambiance mystérieuse.

- Je savais que tu apprécierais, lorsque j’ai vu la fleur que tu porte dans tes cheveux.

Nous continuâmes à marcher un peu.

- J’ai entendu dire que tu avais eu un malaise plus tôt, j’espère que tout va bien…

Je dois avouer que j’étais un peu contente que quelqu’un me le demande. L’homme semblait s’inquiéter pour moi et ça me réchauffait le cœur.

- Ça va mieux, merci.

- J’en suis soulagé.

L’homme arrosa les plantes, mais il n’avait pas besoin d’arrosoir! Il dirigeait l’eau d’un petit bassin grâce à ses mains. J’étais captivée par ce phénomène, autant par le déplacement du liquide que par les mouvements gracieux de son maitre.

Lorsqu’il eut terminé, nous nous assîmes sur un banc, où il reprit la parole :

- Si tu as besoin de parler, je suis là, prêt à t’écouter.

- Merci, vous…

- Et tutoie-moi…

- D’accord… tu es bien gentil, mais je me sens fatiguée, si ça ne te dérange pas j’aimerais retourner à ma chambre.

- Mais bien sur, il n’y a pas de problème, après tout tu n’es là que depuis hier… La première journée est souvent difficile.

Il me raccompagna, ce que je trouvai plutôt galant et prévenant, puisqu’il était certain que seule, je me serais perdue… encore…
Une fois dans le couloir des chambres, Oslar déboula et vint se planter devant nous :

- Où étiez-vous passés?

- Du calme, j’avais amené cette charmante jeune femme esseulée visiter le jardin.

Pour une raison que je ne comprenais pas, il semblait vraiment en colère, m’ordonnant d’aller l’attendre dans ma chambre d’un ton sec. Je lui obéi à contre cœur faisant mine de refermer la porte, la laissant juste assez entrouverte pour entendre se qu’ils se disaient :

- Ne t’approche plus d’elle, menaça mon mentor.

- Mais pourquoi cela? Je n’ai pas le droit de vérifier qu’un autre membre se porte bien?

- Arrête ton petit jeu.

- Je ne joue pas. Je crois que tu as oublié comment ça peut être perturbant les premiers jours. J’essai d’aider.

- Justement, ton aide n’est pas requise.

Je me dépêchai de m’éloigner de la porte après l’avoir soigneusement fermée, commençant à me préparer pour une bonne nuit de repos, enlevant ma veste et mes souliers, puis détachant mes cheveux et les brossant.
Le deuxième membre frappa et entra aussitôt, s’approchant de moi :

- J’aimerais que tu te tiennes loin de Zanteh, il risquerait d’avoir une mauvaise influence sur toi.

- Mais… il est si gentil…

- Justement, ne lui fais pas confiance.

Il repartit immédiatement, me laissant avec tant de questions… En quoi cet homme pouvait-il être une mauvaise influence? J’aurais bien aimé avoir des informations plus complètes…

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Message par Kadaj Sam 11 Aoû - 13:11

Chapitre 8 : L’entrainement se poursuit

Toute la semaine suivante fut semblable à ma première journée : Entrainement le matin et étude l’après-midi. Ce qui changeait, c’était les instructeurs : Je dus combattre Crisah, Umtta et Levad, le reste du temps c’était encore contre Oslar.

Ce dernier m’expliqua que c’était pour que j’affronte d’autres types de combattants. Ou pour que je me fasse écraser différemment, selon moi… tout dépend de la façon de voir. Car j’étais bien loin de faire le poids contre eux. D’ailleurs, si ça se trouvait, ils avaient tous plusieurs années d’expérience dans le domaine, alors que j’en avais à peine une semaine…

Il était vrai qu’ils avaient tous des styles de combat différents, comme les armes…

Tout d’abord, l’homme aux cheveux blancs se battait avec une lance blanche, surmonté d’une lame grise, qu’il maniait avec rapidité et précision. Heureusement, il avait recouvert la pointe de plastique, afin d’évité les blessures, mais je fus tout de même couverte de bleus. Je fus aussi soulagée qu’il n’utilise pas son pouvoir contre moi : l’électricité
Ma défaite fut totale lorsqu’il me mit sa lance sur la gorge, après seulement deux minutes… Il m’entraina ensuite à bloquer les coups à l’aide de mon bâton, ce qui fut plus ou moins concluant… La plupart m’atteignaient, je manquais définitivement de technique…

Ma défaite contre Umtta fut bien plus humiliante : environ trente secondes… D’un simple coup d’épée, il m’avait fait perdre mon arme et d’un second, il m’avait plaquée au sol, m’immobilisant. Par chance, il avait utilisé son pouvoir de métamorphose pour transformer son arme en bois, ce qui m’évita des coupures. Il décida ensuite de m’apprendre à éviter les attaques, plutôt que de me les prendre en pleine figure, comme je l’avais fait. L’homme me fit aussi travailler ma vitesse d’exécution. Il m’encouragea aussi à trouver des moyens de retourner les attaques contre mes adversaires.

Avec Levad, ce fut un peu moins humiliant, mais pas beaucoup… Pour se battre, il utilisait cinq balles rouges, avec lesquelles il jonglait. Heureusement, il n’utilisa pas son pouvoir contre moi, se contentant de me balancer ses armes. Je me fis littéralement canarder…
Je réussis tout de même à lui asséner quelques faibles coups en me frayant un chemin. Mais je me pris des coups en plein dans l’estomac, ce qui me coupa le souffle. Il répéta plusieurs fois ce manège. J’avais beau essayer de le bloquer avec mon bâton, il envoyait ses balles trop vite, sans parler qu’il tournait autour de moi, se rapprochant, envoyant ses armes sur mes mains.
Le combat se termina lorsqu’il m’immobilisa d’un bras, plaquant une balle sur ma gorge.
Si ça avait été une arme blanche, le roux aurait pu me tuer sans problèmes, il m’encouragea à développer mon temps de réaction et mes réflexes.

Avec Oslar c’était comme au premier entrainement, il me faisait pratiquer mon attaque. Mais je ne semblais pas m’améliorer, malgré mes efforts. Mon manque de talents semblait l’exaspérer, ce qui me rendait de plus en plus nerveuse lors de nos entrainements.

Pour ce qui est des après-midis à la bibliothèque, c’était Irclak et Oslar qui s’en occupaient, et lorsque les deux étaient occupés, ils me laissaient de la lecture à faire seule.
J’aimais beaucoup passer du temps dans cette pièce, car ce genre d’endroit reste semblable, peu importe le monde où on se trouve, et peu importe notre condition. J’aimais aussi être dans ma chambre, mais elle était un peu froide, impersonnelle. Les jeunes membres me dirent un soir, qu’une fois que j’aurais des missions, je gagnerais de l’argent et qu’ainsi, je pourrais décorer mon antre comme je le voudrais.

Même si j’occupais mon temps libre par des activités, comme la lecture ou des conversations et jeux avec d’autres membres, je ne me sentais pas bien. Je ne pouvais oublier ma vie, mes amis mes parents et plein d’autres aspects s’y rattachant…
Je ne sais pas si le plus dur était de ne cesser d’y penser ou de n’avoir personne avec qui en parler… Zanteh s’était bien proposé à m’écouter, mais je n’avais pas le droit de lui parler. Cette interdiction m’écœurait… plus le temps passait et plus j’avais envie de désobéir… C’était donc un combat entre l’obéissance et l’ennui… Et je ne savais pas encore lequel gagnerait entre les deux…

-o-O-o-

Après une deuxième semaine, semblable à la première, Amnor convoqua ceux ayant entrainé et instruit la douzième membre. Ils commencèrent par parler de l’entrainement :

- Elle manque de rapidité, commença l’ainé. Elle ne bloque que très peu de coups.

- Réflexes lents, très peu imaginative, poursuivi l’homme à la queue de cheval.

- Sens de l’observation peu développé en combat, manque d’endurance, continua le roux.

- Manque d’agressivité, de précision et son pouvoir n’est toujours pas apparu, termina Oslar.

Le brun acquiesça malgré sa déception. Il aurait voulu qu’elle s’améliore, afin que son bras droit cesse de se plaindre, mais il semblait qu’il avait raison… Il se tourna vers l’intello :

- Et ses études?

- Elle a fourni des renseignements intéressants sur son monde d’origine. Elle est intelligente et je suis désolé de contredire, elle m’a semblé observatrice, mais peut-être est-ce seulement au calme?

Tout n’était donc pas perdu, s’ils n’arrivaient pas à faire d’elle une combattante potable, elle pourrait toujours faire des recherches ou consigner des données… Mais avant d’en arriver à cet extrême, il fallait la tester plus amplement.

- Cette semaine, elle ira en mission avec certains membres de confiance. Ce sera surement deux d’entre vous, car elle vous connait déjà.

Ce n’était pas que le chef tenait vraiment à ce que la jeune femme ressentait, mais plutôt qu’il ne voulait pas avoir de mauvais résultats en la mettant mal à l’aise.
La situation était corsée, il fallait qu’elle ait confiance en eux, qu’elle ne se tourne pas vers le traitre potentiel, qui lui tournait sans cesse autour… Il n’attendait qu’un moment où ils relâcheraient leur attention pour corrompre la jeune femme. Pas que ce serait une grosse perte, mais vaut mieux avoir le moins d’ennemis possibles, qu’ils soient forts ou non, car c’était toujours du temps de perdu lorsqu’il fallait les éliminer.
Il s’abstint de dire cette dernière pensée à voix haute, question d’éviter un autre débat avec son second, qui se serait encore plaint du temps qu’il perdait en entrainant la dernière recrue. Il ne comprenait pas qu’en fait cet entrainement lui servait à lui aussi, ça lui permettait de revoir ses bases…

Il leurs donna congé, leur disant qu’il leur communiquerait le lendemain les ordres de missions de la manière habituelle, c'est-à-dire que Oslar leur donnerait les explications après que le chef lui ai transmises…
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Message par Kadaj Mer 29 Aoû - 20:12

Chapitre 9 : Première mission périlleuse

Au petit-déjeuner, lorsque je demandai à Oslar avec qui je m’entrainerais cet avant-midi-là, je fus surprise de sa réponse :

- Pas d’entrainement, aujourd’hui, tu vas en mission.

Je n’arrivais pas à y croire! Une mission! Par contre, je n’étais pas certaine d’être prête. Mais je ferais de mon mieux! Je ne voulais pas les décevoir.

Je suivis le second qui distribua les ordres, attendant de savoir avec qui je partirais. Les gens quittaient aussitôt la pièce et bientôt il ne resta plus que Levad et moi-même.

- Le plus souvent, les missions se font par binôme, pour une question de sécurité. Il est rare que ce soit plus que deux puisque ce serait un gaspillage d’effectif, mais puisque c’est ta première sortie le chef a jugé plus sécuritaire de t’ajouter à un duo.

Je me contentai d’acquiescer, attendant qu’il continue, mais il se contenta de prendre la route du garage.
Nous nous engouffrâmes dans un vaisseau, où Oslar s’installa aux commandes pendant que je prenais place sur un siège à côté du roux.

- Pas trop nerveuse de participer à ta première mission?

- J’ai peur de ne pas être à la hauteur…

- Allons, ça va bien aller.

Je me demandais vraiment pourquoi les autres l’appelaient le fou… il était pourtant sympathique.

Le voyage se passa tranquillement, et malgré l’absence d’action, je ne pouvais détacher mon regard du hublot, l’espace me passionnait. Cette immensité semblant sans limite, peuplée d’un nombre d’étoiles incalculable, m’avait toujours intriguée, mais j’ignorait qu’il était possible d’y voyager… Il faut dire que dans mon monde, on venait à peine de découvrir que notre planète tournait autour du soleil… Les chercheurs avaient toujours été plus occupés par la guerre que par ce qui est extérieur…

Nous filâmes vers une étoile. Plus nous nous en approchions, plus je remarquais qu’elle était entourée de planètes. Nous nous approchâmes d’une d’entre elle, une qui ne me semblait pas très grosse, enfin, comparativement à mon monde et aux autres astres autour…

Nous atterrîmes dans une clairière au cœur d’une dense jungle. Les arbres ne semblaient pas laisser le moindre passage, étant tout aussi étouffant que l’air humide… il faisait chaud, trop chaud…

- Notre mission consiste à nous débarrasser d’un léopard semant la terreur dans le village plus loin, si nous le trouvons.

Éliminer, donc tuer un animal… Je détestais déjà cette mission qui commençait à peine… Au moins, il y avait des chances pour qu’on ai pas à le faire…

Nous nous mirent en marche, cherchant des indices pouvant indiquer que la bête était passée par-là… Ils finirent par trouver une piste, que nous suivîmes un moment, puis ils s’arrêtèrent. Il semblait que les traces s’arrêtaient là…

Soudain, Oslar se crispa :

- Il n’est pas loin.

Je compris immédiatement qu’il parlait du léopard. J’étais nerveuse et très inquiète, mais aussi curieuse, je n’en avais jamais vu un en vrai…

Je n’eu pas le temps de voir l’animal lorsqu’il attaqua, puisque Levad me plaqua dans un buisson. J’entendis les grognements de la bête, ses pas et ceux de l’autre homme. Je voulais aller l’aider mais le roux m’écrasait de tout son poids.

- Éloigne-toi doucement, tu n’as pas assez d’expérience dans le combat pour affronter un animal de ce genre. Observe-nous, mais reste loin.

Il se releva et s’avança vers les protagonistes, me laissant le champ libre pour voir ce qui se passait. La vue de la bête me paralysa : Il était musclé, des griffes prêtes à déchirer la chair, une mâchoire solide. Les motifs noirs sur son pelage fauve étaient magnifiques.

Sa hache en main, l’homme aux cheveux noirs décrivait des cercles avec le félin. Les deux se fixaient, espérant un faux mouvement de l’autre pour attaquer. Levad avait ses balles en mains, attendant surement qu’il se passe quelque chose pour se mêler au combat, il se tenait à quelques pas de moi.
C’était un spectacle hypnotisant… Le guerrier endurci et le fauve, se préparant au combat…

Alors que le temps semblait ralentir, le colosse fit une feinte rapide pour se détourner de son adversaire principal et se précipiter sur moi. Le roux s’interposa en lui envoyant ses balles qu’il fit exploser. Ne se laissant pas impressionner aussi facilement, le fauve se redirigea vers moi. Quelque chose me disait que mon bâton ne suffirait pas à le tenir à distance, mais je le pris tout de même en mains. Il s’élança d’un bond gracieux, qui fut interrompu par Oslar qui le plaqua. Ils roulèrent jusqu’à ce qu’ils heurtent un arbre violement, causant une chute de branches.

J’étais horrifiée, et voulu aller aider mon mentor, mais Levad m’en empêcha :

- Il va bien. Éloigne-toi, je vais essayer de m’en occuper.

Je fis donc ce qu’il me demandait, mais l’immense félin se dégagea des débris à ce moment. J’entendis le roux qui tentait de l’arrêter, mais la bête se mit tout de même à ma poursuite. Mais pourquoi était-il aussi intéressé par moi? Des brides de reportages me revinrent : La proie la plus faible… celle qui traine derrière le troupeau…
Trop concentrée sur ces réflexions et ma course, je ne vis pas les dénivellations du terrain, ni la racine sur laquelle je trébuchai. Je roulai jusqu’au bord d’une falaise, devant un pont suspendu.
Me relevant, je fis face au léopard qui m’avait suivie en brandissant mon arme. J’allais mourir, encore. Mais cette fois serait la dernière…

Il fallait que je m’enfuie, la seule voie semblait être ce pont. Mais je n’eu pas le temps de prendre mes jambes à mon coup puisque le léopard bondit de nouveau, mordant dans mon arme que je tenais à deux mains en tentant de l’intercepter. Je tombai sur le dos, sur le pont où quelques planches manquaient, écrasée sous son poids. Ses pattes postérieures labourèrent mes jambes, mais ce n’était pas le pire, sa masse s’appuyait d’une manière plus que douloureuse sur mon genou gauche. L’articulation, qui faisait le pont au dessus d’un des trous entre deux planches, se fractura dans une douleur insoutenable qui me fit hurler, sans qu’aucun son ne put sortir de ma bouche. Ma poitrine en partie écrasée sous le colosse m’en empêchait, tout comme j’arrivais à peine à respirer un peu…
Malgré cela, ma première occupation restait sa gueule, qui malgré le bâton, se rapprochait de mon cou. Si une de ses dents touchai ma jugulaire, je me viderais de mon sang et je ne serais plus que le repas du fauve…

Mes forces s’enfuyaient malgré l’adrénaline parcourant mes veines, la seule chose m’empêchant de perdre conscience… Je ne pus retenir mes larmes. Bien que je savais que je devais garder mes forces pour luter, mais je n’étais pas de taille… Le manque d’air et la douleur assombrirent ma vision alors que je sentais la gueule qui se rapprochait, la lutte était vaine. Tout cela avait duré quelques secondes alors que j’avais l’impression d’être là depuis des heures.

C’est à se moment que le poids qui m’écrasait disparut. Me redressant légèrement, j’aperçus Oslar qui se battait contre le félin. Ce dernier était maintenant debout, les pattes antérieures appuyées sur la hache, la mâchoire prête à mordre l’autre au visage. Je vis avec horreur une des pattes du léopard glisser pour atteindre le flanc de l’homme qui fléchit un peu avant de repousser la bête.
Une sorte d’aura sembla alors l’envelopper et je crus voir la fureur sur son visage. En fait c’est comme s’il ne voyait plus rien. Il commença à frapper la bête à répétition, puis abattre son arme, mais il le manqua. Par contre il ne manqua pas les poteaux du pont…

Dans sa colère, le sol commença à bouger en même temps que lui, faisant des vagues, des pics rocheux sortant par endroit pour atteindre l’animal, ce qui n’aida pas le pont, qui se fragilisa d’avantage.

Je tentais de m’accrocher aux planches alors que les secousses brisaient le pont, sans parler des cordes servant de rampes qui n’offraient plus aucun soutient. L’épuisement me faisait perdre prise, sans parler qu’une seule de mes jambes douloureuses pouvait me servir… Oslar vint me tendre une main pour m’aider et dès que je l’eus attrapée, je sus qu’il n’allait vraiment pas bien, avec cet effort, ces blessures, qui étaient plus graves que ce que je croyais, devaient le faire terriblement souffrir…

Il ne réussit pas à nous retenir, glissant lentement sans réussir à prendre prise et nous tombâmes.

-o-O-o-

Les instants de chute restaient plutôt flous, j’avais essayé de m’accrocher aux branches des arbres poussant au pied de la falaise, mais ça n’avait servi qu’à déchirer mes gants. Puis j’avais atterri dans un petit étang. Oslar était tout près, mais pas tout à fait conscient, il devait s’être cogné la tête en tombant. Je le trainai jusqu’au bord et le hissai en me laissant flotter, n’utilisant que mes bras pour y arriver. En fait, je ne pus que sortir la partie supérieur de son corps, il était trop lourd et mes jambes trop douloureuses. Je n’osai les regarder, surtout mon genou. Je restai dans l’eau, sachant que la douleur ne serait que pire si j’en sortais…

J’examinai son flanc, où du sang s’écoulait toujours. Il fallait contrôler l’hémorragie! J’y appuyai donc mes mains tout en cherchant un moyen de le soigner et de sortir de se pétrin. Il ne fallait pas qu’il meure, déjà qu’il était dans cet état par ma faute… Les larmes recommencèrent à couler, tout ça était trop pour moi…

Soudain, une lumière verte émana de mes mains et je vis avec stupéfaction les longues plaies se refermer. Il ouvrit presque aussitôt les yeux, surpris, avant de se reprendre pour me murmurer :

- Tout cela aura au moins servi à découvrir ton pouvoir.

Étourdie, épuisée et enveloppée par la douleur, je sombrai doucement dans l’inconscience d’un sommeil sans rêves.
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Message par Kadaj Lun 10 Sep - 20:09

Chapitre 10 : Une guérison laborieuse

Oslar attrapa la jeune femme avant qu’elle ne coule et se hissa hors de l’eau avec elle, puis jeta un regard affligé et coupable aux jambes de Xiassa. Il décida ensuite de la prendre dans ses bras et s’approcha de la falaise et utilisa son pouvoir sur le roc afin de remonter en usant de cet élément comme d’un ascenseur.
Une fois en haut il regarda les dégâts : les restes du pont, les arbres abimés et les traces d’explosions… Il y avait aussi des traces de sang, le sien, celui de Xiassa, du fauve et peut-être du roux…

D’ailleurs… où ces deux derniers étaient passé? Il entendit des voix, non loin. S’en approchant, l’homme reconnu celle de son coéquipier. Il semblait qu’il conversait avec les gens du village voisin.

Ils s’en allèrent et Levad vint les rejoindre :

- Mission accomplie… et payée.

Pointant la jeune femme il questionna sur son état.

- Première manifestation de son pouvoir, et surement une douleur trop intense pour elle…

Le maitre des explosifs acquiesça, ça arrivait parfois la première fois. Lui-même s’était senti très mal… chassant ce souvenir, il enchaina :

- Nous ferions mieux de rentrer maintenant. Elle est vraiment mal en point, vaut mieux qu’elle aille voir Yatek au plus vite… Au fait, c’est quoi son pouvoir?

- Guérison.

- J’espère qu’elle pourra s’en servir sur ses jambes, c’est pas du joli…

Ils retournèrent rapidement au vaisseau, où ils installèrent la brune avec précautions.

Une fois de retour à leur base, Oslar emmena la blessée à l’infirmerie pendant que le roux allait chercher la scientifique.

Cette dernière grommela contre la stupidité de la jeunesse pendant qu’elle soignait Xiassa. Elle replaça les os et l’articulation et plâtra le tout, puis elle banda l’autre jambe après application d’un onguent. Elle lui prépara ensuite une potion pour accélérer sa guérison, qui serait sans doute longue, et une autre contre la douleur.

- Il ne reste plus qu’à attendre qu’elle se réveille, mais j’ai peur qu’elle ne retrouve pas toutes ses capacités… les muscles, tendons et ligaments sont salement atteints, sans parler de son genou en morceaux... J’ai peur que certains nerfs soient également touchés, mais nous ne le saurons que plus tard. Et toi, où es-tu blessé?

- Que des égratignures, elle a guéri le plus important.

Yatek demanda à voir la blessure et l’autre lui obéit, enlevant sa chemise pour que la rosée puisse bien voir les fines cicatrices qu’avaient laissé les griffes.

- Intéressant… Peut-être réussira-t-elle à se guérir alors…

- Je vais aller voir Amnor, tu peux lui jeter un œil?

La femme acquiesça, car elle espérait que la brune se réveille pour qu’elle puisse lui poser des questions, voir même lui faire passer quelques tests… C’est qu’un nouveau pouvoir, c’était toujours intriguant…

Le second alla raconter la mission en détails au chef, en terminant par la découverte du pouvoir de la jeune femme.

- Voilà qui est une bonne nouvelle… commenta le brun. C’est dommage qu’il ait fallu que ça aille aussi mal pour qu’elle ait une première manifestation…

- Je suis bien d’accord, je me serais bien passé de tout cela… C’était trop dangereux…

- Mais elle t’a tout de même guéri… Alors elle peut être utile finalement…

- Si cette sale bête n’avait pas été après elle, ça ce serait passé différemment…

- Et tu la considérerais toujours comme une perte de temps, maintenant il est possible de savoir comment l’entrainer efficacement…

- Mais j’ai peur que ça prenne un moment…

Il rapporta les dires de la scientifique, ce qui ne plut évidement pas à l’autre, mais elle pourrait surement se guérir en partie. Même si elle ne récupérait pas toute sa maigre agilité, son pouvoir de guérison serait toujours là. Tout n’était pas perdu…

-o-O-o-

J’entendais encore ces voix qui se disputaient, j’avais l’impression de les connaitre, sans pouvoir les identifier. J’avais de nouveau mal à la tête. Les deux hommes se criaient des choses avec un ton semblable à la dernière fois. Je ne pouvais que distinguer quelques mots épars, ça et là…

- Arrêtez de crier…

- Personne ne crie ici… nous sommes seuls…

Réussissant à ouvrir les yeux, j’aperçus mon mentor qui me fixait de ses yeux gris. Il semblait aller mieux que la dernière fois que je l’avais vu. J’étais un peu confuse, mais je reconnus l’infirmerie. Lorsque l’homme me demanda comment je me sentais, je répondis seulement que j’avais mal… C’était bête comme réponse, mais c’était la seule chose que je ressentais, ou plutôt la moins compliquée à exprimer… car j’étais aussi confuse, honteuse, mal à l’aise…

Il me donna les potions que Yatek avait préparée pour le moment où je me réveillerai. Elles firent heureusement effet rapidement, ce qui me permis d’apprendre rapidement comment nous étions rentrés, puis ce que la scientifique lui avait dit sur mes blessures. C’était horrible, cette possibilité que je ne récupère jamais à 100%. Je ne pus empêcher les larmes de couler, malgré le regard sévère de l’homme.

- Arrête de pleurer comme une enfant, ça ne t’aidera pas à aller mieux.

Son ton froid me fit mal, comme une gifle. Bon, il avait raison, mais ce n’était pas une raison pour être si méchant… J’étais blessée et je ne retrouverais peut-être jamais toute la mobilité de ma jambe gauche… c’était dur à assimiler… difficile de chasser cela d’un mouvement en disant que tout irait bien…

-o-O-o-

Je passai les jours suivants à dormir une grande partie du temps, sauf quand j’avais de la visite, ce qui me permit d’apprendre à connaitre les jeunes membres. Ejnoh et Pzeyo étaient vraiment amusant, ils savaient comment faire oublier la douleur… surtout lorsque le premier se trouve face à Levad… Leur chamailleries étaient vraiment divertissantes…

Puis un matin, Yatek m’encouragea à essayer mes pouvoirs sur moi-même.

Bien que réparer mon genou était le plus attrayant, je savais que je ne devais pas viser trop haut pour cet essai, qui était comme le premier. Alors je plaçai mes mains sur les plaies de ma jambe droite après en avoir enlevé le bandage et me concentrai… Après ce qui me sembla un long moment, la lumière verte finit par apparaitre. Lorsque je retirai mes mains, je fus déçue par la bien trop maigre amélioration. Je ne pu m’empêcher de lever des yeux déçus vers la scientifique, me déclara :

- Il est normal que tu ne réussisses pas du premier coup parfaitement. Regarde bien, les blessures sont moins profondes, c’est donc un bon début.

- Pourtant, j’ai fait mieux avec Oslar.

- Il y avait l’adrénaline, tu étais en situation d’urgence et sans doute ton sentiment de culpabilité y a aussi été pour quelque chose…

- Comment je fais pour m’améliorer? Vous avez des trucs?

- L’entrainement. C’est la seule façon d’y arriver.

Peu à peu, elle avait repris son ton hautain, ce qui signifiait que j’étais peut-être mieux de ne plus l’embêter et travailler à ma guérison… Je recommençai donc mon traitement, qui eu sensiblement le même résultat, sauf que je me sentis un peu fatiguée. Plus je faisais de sorts et plus l’épuisement et les étourdissements me gagnaient, je dus donc arrêter, déçue de ne pas avoir fait mieux. Après tout, il ne fallait pas que je me rende malade à essayer de me soigner…

Je passai les jours suivant à essayer de réparer mon genou, mais les résultats étaient plus que décevants, et personne ne pouvait m’aider, sauf la rosée qui me donnait des potions analgésiantes afin de contrôler la douleur. Par contre, un soir où j’oubliai d’en prendre, je me réveillai en pleine nuit avec un mal atroce, qui m’empêchait de réfléchir clairement. Je sentais la pulsation de la douleur qui s’étirait de mes orteils jusqu’à mon bassin… Ne trouvant plus la potion, à cours d’idées, je plaquai mes mains sur mon genou, voulant de toutes mes forces faire disparaitre la douleur sous peine de devenir folle.

Cette fois je sentis qu’il y avait une réelle guérison, incomplète, mais déjà meilleure que tout ce que j’avais tenté précédemment. Par contre, cet effort me fit perdre conscience de nouveau.
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