On a échangé nos univers

Je reconnais qu'une bonne partie de ce chapitre est honteusement pompée sur Crimson ! (Je t'autorise à venir te venger)

***

Parfois, on est un peu ailleurs. On se lève à 13h et demie du matin, la tête profondément enfouie là où le soleil ne brille jamais. On ouvre la lumière et on éteint la porte. On mange les croquettes du chat qui, lui, se demande ce qu’il fiche avec des corn flakes dans sa gamelle. On met les chaussettes sales au frigo, on se brosse les dents avec du gel douche.
Parfois, aussi, en un geste malencontreux, on renverse tous les pots de la grande étagère du salon.
Autant de petits moments d’égarement a priori sans conséquence…

Sauf quand on est un dieu.

***

Yann se réveilla en sursaut. Au plus profond d’un lit qu’il semblait connaître comme le sien. Mais qui n’était pas le sien.

- " Bien dormi ?
- Daaah !

Il n’avait pu retenir un cri de surprise en voyant devant ses yeux… Ashe.
LA Ashe. Ashelia B’nargin Dalmasca, héritière du trône de Dalmasca. Le jeune homme commença à se demander si c’était vraiment du sucre qu’il avait mis dans ses crêpes, la veille.

" - Y a-t-il un souci, chéri ? Tu es tout pâle… "

Yann se pinça. Plus fort. Encore plus fort. Il se frappa violemment le crâne contre le dessus de lit finement ouvragé. Rien n’y fit. Il ne rêvait donc pas… Qu’est ce qu’il fichait dans son jeu préféré, et qui plus est, dans le lit de son personnage préféré ?

" Tu as perdu la tête, Ian ? Allons, viens prendre un petit-déjeuner… Et essaye de ne pas trop traîner, on a une inauguration dans quelques heures !

- Petit-déjeuner. "

Yann s’exécuta, sans sourciller. Il paniquerait plus tard. Comme toujours chez lui, l’estomac primait sur le cerveau. Il se rua sur le plateau déjeuner que quatre servantes portaient à grand peine, et mangea pour trois.

Basch se réveilla en sursaut. Au plus profond d’un lit minuscule, inconfortable et relativement sale. Ce n’était certainement pas son lit. Encore moins sa chambre. D’ailleurs, sa femme manquait à l’appel. On frappa à la porte.

" Mon chéri ! Tu vas être en retard au lycée !

- Daaaah ! "

Il se leva d’un bond. D’un rapide coup d’œil, il examina la chambre exigüe dans laquelle il se trouvait. De nombreuses affiches au mur. Un bureau si mal rangé qu’on distinguait à grand peine le meuble sous les piles de disques, feuilles, livres et de ce qu’il identifia, sans se l’expliquer, à du matériel informatique. Une guitare et un ampli traînaient dans un coin.
Un miroir sur le seul mur à ne pas être recouvert de posters. Un coup d’œil.

Basch avait rajeuni de 15 ans.

La femme censée être sa mère beugla une fois de plus :

- « Dépêche-toi, Max ! Tu vas finir par rater ton bus ! »

Basch enfila un vieux jean élimé, un tee shirt portant l’étrange mention « RAMONES », une paire de Converse noires, et descendit dans la cuisine pour avaler une tartine en quatrième vitesse. Il était déjà 6h30 ; le bus passait dans 20 minutes. Il agissait instinctivement, tandis qu’une partie de lui-même s’interrogeait toujours sur le pourquoi du comment.
« Qu’est ce que je fous là ? Où je suis, d’ailleurs ? Où est Ashe ? C’est quoi cette histoire de lycée ? Et merde, où est-ce que maman a encore foutu le Nutella ? »

- "MAMAAAAAN !!! QU'EST CE QUE T'AS FOUTU DE CE PUTAIN DE POT DE NUTELLA ???"

***

Confortablement installé vers le fond du bus, Basch-Max écoutait tranquillement les Sex Pistols (en pensant à une fille, avec une pointe de tristesse) quand un visage plus que familier monta dans le bus. Le jeune homme faillit s’étrangler de surprise.

La jeune femme blonde qui montait dans le bus pouvait, d’un simple coup d’œil, être classée dans la catégorie « fille sympa mais un peu trop dérangée dans sa tête pour qu’on la fréquente », ses relations amoureuses aussi nombreuses que désastreuses en étant la preuve indiscutable.

Essayer de la comprendre était aussi simple que de faire un puzzle 7500 pièces dans le noir avec la langue.
Question fringues, elle faisait figure de mélange des genres vivant : parfois simple robe légère, parfois ensemble jean-T-shirt-manteau noir accompagné de ses colliers et bracelets à piques.
Quelques fois, elle était même venue au lycée avec : keffieh, t-shirt arc-en-ciel (auquel elle avait rajouté la charmante mention "Bisexual women f*ck you" au marqueur), veste léopard bardée d’épingles à nourrice, jean troué à l’extrême et Rangers. Aujourd’hui, elle avait simplement opté pour un t-shirt rayé rouge et blanc et un jean noir qui montraient son côté "fan des White Stripes".
Dans son baladeur : Billie Holiday, Daft Punk, Nightwish et Reflets d'Acide. Quand on lui demandait quel était son style, elle répondait généralement « riot grrrl néo-jazzy-punk arty », ou quelque chose du genre, pour faire fuir les curieux. C’est à ce moment là que les curieux précités la rangeaient dans la catégorie des gentilles psychotiques.

Max n’était pas homme à s’embarrasser de préjugés, et se contenta bien vite de la ranger dans la catégorie « Meilleure amie ». Mais Max était ailleurs en ce moment.

Basch, lui, regarda avec étonnement la jeune femme à l’accoutrement étrange s’asseoir en face de lui et lui sourire de toutes ses dents. Son visage lui était familier, et il lui fallut de longues secondes pour mettre un nom sur cette jeune fille avec laquelle il avait voyagé à travers le monde.

- « P… Penelo ?

La jeune femme éclata de rire. Face à l’incompréhension de son ami, elle finit par lui jeter un regard noir, assorti d’un index accusateur digne de ceux fourni dans le pack pour belles-mères sadiques.

- Max, je parie que tu as encore passé ta nuit sur FF XII ! On atterrit, jeune homme ! Moi pas Penelo de FF XII ! Moi Céline ! Oh, tu m’entends ?

L’intéressé lui répondit par un regard vide. Sa tête le faisait souffrir…

- Allez, on se réveille !

Une petite baffe. Une seconde. Et puis, tiens, une troisième pour la route, il sera bien réveillé comme ça.

- Euuaaaah ! Hé, arrête ! Putain, Cély, t’es malade ! Arrête ça ! C’EST FINI OUI ?!
- Ah, enfin on reprend ses esprits, monsieur Je-fais-des-nuits-blanches-et-je-suis-à-l’ouest-le-lendemain ! Qu’est ce qui te prend ?
- Euh, désolé, j’ai eu… une absence.
- Ben tiens ! Continue comme ça, et la seule absence que tu auras, c’est la mienne !

Céline avait vraiment l’air furax. Mais il la connaissait bien ; ça n’était qu’une humeur passagère, elle changeait d’humeur comme on change de fond d’écran : en quelques secondes (mais sans cliquer nulle part : d'ailleurs, elle n'apprécierait certainement pas qu'on essaye de lui cliquer dessus).

Ils discutèrent de leurs vacances respectives pendant le reste du trajet. Max avait toujours un mal de crâne affreux, mais retrouver Céline après 15 jours de séparation lui fit du bien.

***

Basch : liste mentale des choses à faire

- Comprendre ce qui se passe :

• Savoir où je suis
  
• Comprendre pourquoi j’ai des absences
  
• Comprendre ce que Penelo fait là elle aussi, et pourquoi elle a perdu la mémoire et s’habille aussi bizarrement
  
• Se renseigner sur ce « FF XII » dans lequel elle semble figurer
  

***

/ C’est dur d’écrire du point de vue d’un schizo. >< /

Presque entièrement dissimulé derrière l’immense plateau de fruits que la servante venait d’apporter, Yann mangeait. Encore et encore. Ce faisant, il commença à envisager la situation avec pragmatisme.
Il était à Rabanastre, dans le palais, dans la chambre de la reine, enfin de la princesse, enfin, peu importe. Comment était-il arrivé là ? Pourquoi ? Que devait-il faire pour revenir ? Courait-il un danger ? Ou bien était-ce Ivalice elle-même qui courait un danger ? Son esprit était assailli de questions, et le jeune homme brûlait d’envie de les poser.
Cependant, il semblait faire partie intégrante de ce monde, il y avait une place (et pas des moindres, il était apparemment roi… Ou prince… Enfin, peu importe) et poser des questions « bêtes » du genre « Où suis-je ? » était très risqué. Avec Ashe notamment, il allait falloir jouer serré. Très serré. Après quelques bouchées supplémentaires, il se lança, prudemment.

« Quelles sont les nouvelles du jour ? Et le programme de la journée ? »

Elle le regarda avec un air étonné. Ca commence mal, se disait-il.

« Décidément, Ian, cette chute de chocobo a l’air d’avoir causé de sérieux dégâts… Tu as vraiment oublié le programme de la journée ?

- Eh bien, euh… Oui, j’ai oublié… Enfin, tout à l’heure, vous, euh, tu as parlé d’une inauguration…

- Evidemment ! Aujourd’hui, nous inaugurons la nouvelle statue de la place des trois portes !

Le « mari » d’Ashe lui répondit par un regard vide.

- La statue de Basch ! Ne me dis pas que tu as oublié !

C’était le moment le plus important, celui où le jeu se devait d’être irréprochable. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Yann prit son plus bel air étonné.

« La… La statue de Basch ? Mais… Pourquoi une statue ? Qu’est ce que… Qu’est ce qui s’est passé ? »

- Tu as oublié ? Tu as oublié jusqu’au décès de ton meilleur ami ?

- Basch ? Décédé ?

- Tombé au combat contre Archadia, mort en héros, voilà presque un an et demi… Comment as-tu pu oublier cela ?

- Basch…

Il reposa le morceau de pain qu’il avait commencé à grignoter et se prit la tête dans les mains.

« Je… J’ai mal à la tête… Je ne comprends rien… Je suis perdu… »

Il se leva « péniblement » et s’allongea sur le lit. Ashe, paniquée, fit mander un mage blanc et se précipita au chevet de son mari.

Du fond du cœur, Yann remercia un chocobo qu’il n’avait jamais connu.

***

En attendant que le bus arrive au lycée, Max et Céline se racontèrent leurs « aventures » de vacances.
Max avait profité de son temps libre pour enchaîner les concerts, la plupart en spectateur, certains en tant que guitariste au sein de son groupe de punk rock récemment formé, Lady And The Whip. C’est Céline, fan n°1 du groupe depuis sa création (et même avant) qui avait proposé ce nom, adopté à l’unanimité par le groupe.
La jeune femme, de son côté, n’avait malheureusement pas pu assister aux concerts à cause des répétitions de la troupe de théâtre dont elle faisait partie. C’est au sein de cette formation théâtrale que les deux jeunes gens s’étaient connus. Max avait arrêté le théâtre cette année pour se consacrer à la musique, mais Céline, passionnée par les planches, ne pouvait se résoudre à suivre le même chemin.

Après quelques minutes de bavardages autour de leurs vacances, le jeune guitariste s’attaqua au sujet qui fâche.

« Alors, et les amours ? »

La blonde lui lança un regard noir qui signifiait : « Dans quelques instants, c'est-à-dire quand j’aurai commencé à graver un pentacle sur tes yeux avec mes ongles acérés avant de t’arracher les parties génitales à coups de dents, tu vas regretter d’avoir posé cette question stupide ».

Basch se contentait d’observer, sans jamais agir. Il avait fini par comprendre que la ressemblance entre Penelo et cette Céline était uniquement physique, à moins qu’elle ait subi de graves dommages au niveau mental. Elle était cependant son seul point de repère dans ce monde inconnu, et il était bien décidé à comprendre pourquoi ils étaient tous les deux là. Basch ne croyait pas aux coïncidences.

***

Dans un autre plan, un jeune homme distrait s'affairait à ramasser du sable.

A Ivalice....

Yann continuait à jouer le jeu du roi (ou du prince... enfin peu importe), bien qu'il ne comprenait rien à ce bordel. Pour l'instant, il savait qu'il était marié à Ashe, ce qui ne manquait pas de lui provoquer un battement de coeur à 2000 à l'heure quand il y pensait trop, il régnait sur Dalmasca et donc sur Rabanastre. Il avait Basch comme meilleur ami et celui-ci était décédé....

.......

Yann : Eh ben, chuis pas dans la merde, moi !

Tout à coup, des serviteurs entrèrent dans la chambre, portant des tissus et diverses parures dorées :

Serviteur : Majesté, nous vous avons apporté votre tenue pour l'inauguration de la statue de Basch Von Rosenburg...

Yann : Hein ? Ah, euh...Euh, oui, très bien, merci...

Serviteur : Si votre altesse veut bien se lever pour que l'on puisse l'habiller...

Yann : Hein ?!!!

Après quelques minutes durant lesquelles Yann dut subir les assauts d'une armée de serviteurs qui l'habillèrent avec des vêtements dignes d'un roi et des parures qui faillirent faire s'écrouler Yann tellement elles étaient lourdes, un autre serviteur lui apporta sur un coussin un objet inattendu :

Serviteur : Votre épée, sire !

Yann n'y croyait pas ses yeux. C'était l'Epée des Rois ! L'épée qui avait servi au groupe, dans le jeu, à détruire les nihilites divins qu'utilisait Archadia. Les yeux ébahis devant l'arme resplendissante, Yann voulut la prendre d'une main...Avant de se rappeler qu'elle était extrêmement lourde. Alors que Yann mit l'épée à sa ceinture, les portes s'ouvrirent, laissant entrer Ashe en tenue de cérémonie. Yann ne put s'empêcher d'admirer la beauté qui émanait de son "épouse" et resta l'air hébété. Remarquant cela, Ashe prit un air soucieux :

Ashe : Quelque chose ne va pas ?

Yann : Non...Euh, si...Enfin, je veux dire, vous...Tu es resplendissante !

Ashe ne put s'empêcher d'être gênée :

Ashe : Allez viens, on va louper l'inauguration !

Quelques minutes plus tard, Yann et Ashe se retrouvèrent sur la plateforme d'un vaisseau. Voyant la foule l'acclamer, Yann ne put s'empêcher de saluer la population d'Ivalice (enfin, disons qu'il levait timidement sa main en faisant "coucou, les gens !"). Arrivés à la Place des trois portes, une immense place où se tenait une fontaine et avec une porte à laquelle on accédait en descendant des escaliers, les portes Est et Ouest menant au Désert de Dalmasca et la porte sud aux Plaines de Giza. Une scène avec un pupitre avait été installée pour l'occasion. A côté de la fontaine, se trouvait un objet d'environ 3 mètres de haut et couvert d'une toile blanche. Yann devinait qu'en dessous, se tenait la fameuse statue de Basch Von Rosenburg. Sur la scène, un Hiérophante N'Moh venu spécialement du sanctuaire de Bur-Omisace pour l'occasion, se tenait devant le pupitre, aidé d'une chaise pour s'y installer. Yann et Ashe s'installèrent sur des chaises derrière le pupitre, rejoint par d'autres personnalités dont Al-Cid de Rozarria et Larsa d'Archadia. Une fois tous les nobles confortablement installés, le N'Moh, après s'être éclairci la voix, commença son discours :

Hiérophante : Dalmascans, dalmascanes ! Aujourd'hui, nous inaugurons la statue représentant le héros national de cette patrie. Basch Von Rosenburg, qui nous a quitté il y a de cela un an et demi à Archadia, mort en héros sur le champ de bataille ! Et pour rendre hommage à l'héroïsme de Basch Von Rosenburg, qui mieux que son meilleur ami, roi de Dalmasca et époux de la reine Ashelia B'nargin Dalmasca, notre seigneur Ian Dorenzo Darissa !!

La foule se mit à acclamer tandis que le N'Moh descendit de la chaise et du pupitre. Ne comprenant pas sur le moment, Yann entendit Ashelia lui glissait à l'oreille :

Ashe : Qu'est-ce que tu attends ? Va faire ton discours !

Yann : Hein ?! De quoi ?!!

Ashe : Bah oui, ton discours... Ne me dis pas que tu en as pas préparé ?!!

Yann : Euh...Si, si, bien sûr, tu me connais, héhé...Euh....Bon, bah, je vais faire mon discours...Un superbe discours, tu verras...Un discours...

Ashe : Oui, bon ça va, j'ai compris, vas-y maintenant !!

Dans son corps tout ce qui pouvait communiquer avec les nerfs chez Yann était en pétard. Déjà que d'habitude, il détestait faire des exposés ou des citations devant une vingtaine d'élèves, là, il devait faire un discours devant toute une foule de dalmascans en délire qui scandait son nom. N'ayant pas le choix, Yann se dirigea lentement vers le pupitre, voyant sa vie défiler devant ses yeux. Il se voyait déjà se faire huer et détester par tous, surtout par Ashe. Il n'eut pas le temps de s'en rendre compte qu'il était déjà devant le pupitre, et la foule se tut, attentif à ce qu'allait dire le souverain...

.........

Yann : Euh...Humhum...Salutations, je, euh....

Tout à coup, Yann revit toutes les heures qu'il avait passées à jouer à FF XII défiler devant ses yeux. Ce défilé de cinématiques 3D, de monstres tués, de contrats remplis, de scènes épiques et de boss coriaces lui donna alors une inspiration qui arriva aussi vite qu'une nymphomane végétarienne voulant attraper la carotte d'un bonhomme de neige :

Yann : Même en tant que meilleur ami, je n'aurai jamais le mot adéquat pour définir Basch Von Rosenburg. Certains le disent courageux, d'autres vaillant, certains diraient que Basch Von Rosenburg plaçait l'honneur par dessus tout...Ces gens auraient raison de dire cela mais ce n'est rien comparé à ce qu'il était réellement... Honnêtement, je crois que le mot qui définirait le mieux Basch serait... Espoir !! Car même dans des situations où certains auraient abandonné, lui se battait ! Même quand Nabudis fut tombée et que le prince Rasler fut tué, Basch a continué la lutte ! Même quand il fut accusé à tort d'avoir assassiné le roi Raminas, et dut subir par le fait, la haine du peuple dalmascan, il a continué ! Même torturé impitoyablement par son propre frère dans les cachots de Nalbina, il a continué !....Je pourrais citer des heures et des heures durant des exemples faisant preuve de sa détermination, de son courage et de son honneur...Et même après un an et demi depuis sa mort, je sais qu'il est encore parmi nous, que sa force est encore parmi nous...

D'un geste de la main, Yann ordonna à ce qu'on retire la toile, dévoilant ainsi ladite statue. C'était une statue de bronze noir, représentait Basch qui tenait une fière allure. Il était représenté avec les deux mains sur une épée plantée dans le sol, regardant droit devant lui :

Yann : ...Basch...Le peuple de Dalmasca est fier de t'avoir comme héros...Comme dans ce bronze, tu resteras à jamais gravé dans nos cœurs et nos mémoires ! Basch....Merci !!

.......

Un applaudissement...Puis deux...Puis une dizaine....Petit à petit, le peuple se mit à applaudir et à faire une ovation à son souverain. Yann, quand à lui, dut serrer les bords du pupitre pour ne pas s'évanouir. Lorsqu'il se sentit prêt, il alla rejoindre Ashe. Manifestement, la reine était fière du discours de son mari :

Ashe : Bravo pour ton discours...C'était magnifique !

Yann : Merci, c'était....

Yann n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Ashe lui donna un doux baiser. Doux peut-être pour elle, mais ce baiser donna l'impression à Yann que tout le sang qu'il avait dans son corps remonta dans son cerveau et allait faire péter la boîte crânienne....

Quelques minutes plus tard....

Un buffet fut organisé en l'honneur de l'inauguration de la statue. Afin de pouvoir gérer le mixage chaotique d'émotions qui remplaçait son état mental, Yann se fit servir une énorme coupe de vin rabanastrien et se l'envoya derrière la cravate. Il entendit Ashe l'appeler et la rejoignit. Elle était en compagnie de vieilles connaissances :

Ashe : je n'ai pas besoin de te les présenter, tu les connais n'est-ce pas ?

Bien sûr que Yann les connaissait vu le nombre de fois où il a recommencé des parties de Final Fantasy XII. Fran, Penelo, Balthier et Vaan, sans doute venus discuter avec leur amie :

Balthier : Chapeau, ton discours, tout à l'heure, j'espère que tu en feras de même pour moi !

Penelo : Oui, c'était fantastique !!

Vaan : J'ai reconnu Basch dans tout ce que tu as dit !

.........

Fran : Pas mal...

Yann reconnaissait bien là le stoïcisme habituel de la viéra. Passant le reste de la journée à discuter avec ces connaissances, Yann n'osait pas trop parler, profitant plutôt d'essayer de savoir ce qu'était devenu chacun d'entre eux....

Plus tard...

Yann était un peu vidé de la soirée lorsque lui et Ashe rentrèrent au palais. Les serviteurs mirent le couple dans des tenus toujours nobles mais plus à l'aise :

Ashe : Tu vas te coucher ?

Yann : Euh...Non, pas tout de suite...J'ai envie de marcher un peu...

Ashe : Tu es sûr que tu n'es pas souffrant ? Tu n'as pas été très bavard aujourd'hui....

Yann : Bah, forcément, je savais pas ce qu'ils étaient devenus après la fin du jeu...

Ashe : Hein ?!

Yann : Euh...Je veux dire, ça fait tellement longtemps qu'on les avait pas vus....

Ashe : Ah...Tu as raison...Enfin, vu nos obligations, on a plus trop le temps de faire le tour du monde...

Yann : Eh oui... Dommage...

Ashe : Bon...Je vais aller me coucher...

Ashe donna un autre baiser, plus passionné celui là, ce qui repassa les émotions de Yann au mixer. Lorsqu'elle arrêta le baiser, Yann resta hébété tandis que Ashe lui lança un sourire qui en disait long :

Ashe : Tarde pas trop... Il ne faudrait pas louper ton autre devoir conjugal !

C'est ainsi qu'Ashe s'en alla, quittant un Yann qui resta hébété durant quelques secondes avant qu'une chose que venait de dire Ashe lui percuta l'esprit :

Yann : Euh...Devoir conjugal ?....Ça veut dire que...

...............

Un cri résonna dans Rabanastre.

Yann se sentait entraîné dans un véritable torrent de questions :

Yann : Coucher avec Ashe !! Mon personnage préféré dans le jeu !! Personnage dont j'ai gardé l'image d'une sainte !! Elle, moi, dans le lit en train de...Non....Non, je peux pas, je peux vraiment pas !!! Quoique j'ai toujours rêvé d'un truc de ce genre au final... Dah !! Mais qu'est-ce que je raconte, moi !!! Faut pas rester là !!! Faut que je me casse de cette dimension ou je ne sais quoi !!!

Yann eut alors l'idée d'aller voir à la bibliothèque du palais de Dalmasca pour voir si certains manuscrits faisaient mention du voyage interdimensionnel. Il n'osa même pas passer devant la porte de la chambre, qui se situait dans un couloir permettant un accès rapide à la bibliothèque. Après quelques minutes de détours et de pertes de chemin, Yann parvint à la bibliothèque. Malheureusement, aucune rubrique n'était vraiment explicite au sujet de dimensions parallèles. Le jeune misa alors tous ses efforts sur la rubrique "Phénomènes inexpliqués". Au bout de quelques minutes de recherches, Yann ne trouva toujours rien mais était effrayé à l'idée d'aller dans la chambre...Tout à coup, un bruit se fit entendre dehors et une secousse suivit juste après :

Yann : Dah ! Mais...Mais c'est quoi ce bordel ?!!

Tout à coup, un chef de garde du palais entra, paniqué :

Chef de Garde : Seigneur Ian !! On nous attaque !! Des vaisseaux Valefore nous attaque !!

Yann : Quoi ?!!!

Yann sortit de la bibliothèque, suivant le garde. A la fenêtre, on pouvait voir effectivement des vaisseaux d'assez petite taille (pour des vaisseaux) bombarder la ville :

Chef de Garde : Majesté ! Que faisons-nous ??

Yann ne savait pas quoi faire. Il n'était roi que depuis une journée et devait déjà faire face à une bataille. Cherchant une solution, Yann fut une nouvelle fois interpellé :

Garde : Sire ! Regardez là bas !!

Sur ces mots, le garde tendit une longue vue. Yann prit l'objet et regarda dedans. Il constata alors qu'une armée titanesque allait se déverser sur Rabanastre. Mais ce qui l'effraya le plus, ce fut les blasons qui ornaient les étendards. En les voyant, Yann espérait de tout cœur que ce n'était pas ceux qu'il croyait. Car s'il s'agissait bel et bien de ces blasons-là, alors il allait devoir faire face à la fois à l'armée archadienne et à l'armée rozarrienne...

Le bus s’arrêta pour prendre les derniers passagers, laissant à Max tout le loisir d’admirer le soleil de septembre se lever sur la ville encore endormie. Céline lui faisait relativement la gueule, chose fréquente lorsque l’on abordait les questions de couple, et se contentait de regarder par la fenêtre sans rien dire. Elle n’avait plus envie de parler.
Entre célibataires, ils pouvaient se comprendre, mais Céline était visiblement moins disposée à parler de ses déboires sentimentaux qu’à l’accoutumée. Il faudrait sûrement lui laisser du temps avant qu’elle soit prête à se confier. Céline, sous ses airs de rebelle endurcie, était une jeune femme sensible et extrêmement émotive. Chaque séparation, chaque coup dur, chaque épisode de sa vie sentimentale aux airs de montagnes russes la fragilisait et la plongeait dans un état de profonde tristesse pendant des semaines entières, bien qu’elle s’efforçait de ne pas le montrer. Max était l’une des rares personnes à qui la jeune fille acceptait de se confier. Il repensa au nombre incalculable de fois où elle s’était effondrée en pleurs dans ses bras.
Alors qu’il était perdu dans ses souvenirs, Max se sentit soudain paniquer, sans raison apparente. Il se sentait en danger. Ou plus exactement, une part de lui dont il n’avait pas réellement conscience sentit un danger.

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Basch ne comprenait pas d’où venait cette peur soudaine qu’il éprouvait. Son environnement actuel ne présentait aucun danger imminent, à moins que l’un des jeunes hommes à bord ne cache une arme sous son manteau. Estimant cette hypothèse peu raisonnable, Basch finit par déduire que le danger était ailleurs. Etait-il à Ivalice ? Serait-il possible que son esprit ait gardé une sorte de lien avec son monde ? Cette perspective le rassurait et l’effrayait à la fois. D’une part, l’existence de ce lien confirmerait qu’Ivalice existe toujours et qu’il est possible de communiquer avec, voire de s’y rendre. Mais cela signifierait alors que la peur qu’il venait d’éprouver était liée à son monde natal… Se pourrait-il que la paix de Dalmasca soit à nouveau menacée ? "Le plus inquiétant, se dit-il, c’est de n’avoir aucune information exacte sur la nature de ces troubles… Ou alors, je me plante complètement et c'est juste une sensation ridicule qui m'amène à me faire des films."

Basch était malgré tout déterminé. Il devait, en plus de comprendre pourquoi un sosie de Penelo lui faisait actuellement la gueule, trouver au plus vite un moyen de retourner dans son monde natal.
Son corps d’emprunt bougea contre sa volonté. Le bus venait d’arriver au lycée. Basch comprit que le plus difficile ne serait pas de retourner chez lui, mais bien de cohabiter avec le propriétaire de ce corps.

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Max et Céline descendirent du bus sans entrain. Ils n’étaient pas vraiment pressés de retourner sur les bancs du lycée. Sans surprise, leurs amis les attendaient à l’arrêt de bus.

Un jeune homme mince et brun, aux cheveux longs coiffés d’un bonnet rouge, vert et jaune faisait des avances plutôt maladroites à une jeune fille de passage qui finit malgré tout par lui laisser son numéro. Vêtu de son éternel ensemble t-shirt/baggy, un sourire un peu niais constamment accroché au visage, ce qui ne le connaissaient pas se l’imaginaient généralement avec un joint, pour compléter le tableau quasi-caricatural. Ceux qui le connaissaient aussi. Se rendant compte de la présence de ses deux amis, le dénommé Raphaël s’approcha d’eux en appelant ses trois autres camarades.

Premier à réagir, Adrien leva le nez de son livre et alla saluer Max et Céline sans attendre. Ce petit brun à lunettes et cheveux courts, le plus jeune de la bande, devait se mettre sur la pointe des pieds pour faire la bise à Céline. L’intellectuel de service maudissait sans arrêt son mètre cinquante-cinq (et demie).Malgré ce problème de taille et ses capacités intellectuelles unanimement reconnues (par ses amis comme par ses professeurs), Adrien n’a quasiment jamais subi de brimades de la part des autres élèves, grâce à un sens de la répartie redoutable. Ou peut être grâce à son excellent niveau d’aïkido.
Adrien balança un léger coup de pied à un jeune blond aux cheveux mi-longs et au teint pâle assis sur le banc d’à côté. Alex leva le nez de sa PSP et se rendit compte que Max et Céline étaient arrivés.

Ce genre de comportement était fréquent chez Alex : le geek de la bande passait un temps effrayant collé devant un écran, à tel point qu’il en oubliait parfois (mais tout de même assez rarement) de manger, de dormir ou d’aller en cours. Il n’était pas des plus sociables, mais ceux qui avaient appris à le connaître avaient appris à apprécier sa gentillesse et sa disponibilité (sauf en cas d’event sur WoW).

Voyant que les autres étaient déjà tous ensemble à discuter et qu’on n’attendait plus que lui, Vincent se décida à se lever. Il écrasa sa clope par terre et rejoignit le reste du groupe.
Vincent était le plus étrange du groupe. Connu dans tout le lycée (et même au-delà) pour son caractère iconoclaste, son look plus ou moins punk et ses prestations scéniques furieuses, le bassiste-chanteur de Lady And The Whip n’était pas des plus bavards et beaucoup étaient rebutés par son apparente froideur. Ses détracteurs l’accusaient d’entretenir son look de musicien sombre et mystérieux, ou pour reprendre leurs propres mots, de « se la jouer grave ». En vérité, Vincent était, comme Céline dont il se sentait très proche, un être complexe et torturé qui ne se souciait vraiment pas de son image.

Le grand gaillard au blouson noir serra la main de ses amis en esquissant un sourire, chose qu’il faisait peu souvent. Enfin, il fit la bise à Céline.
Lorsque ses lèvres entrèrent en contact avec la joue de la jeune femme, tous deux eurent une étrange sensation, une sorte de sueur froide. Ils s’écartèrent l’un de l’autre avec un léger malaise.
Max les regardait. On lisait une étrange colère dans ses yeux.

De son côté, Basch était tout à fait étonné de voir devant lui d’autres sosies de ses anciens compagnons. Il ne put s’empêcher de penser qu’Al-Cid semblait franchement bizarre avec un bonnet, que le blouson de cuir ne convenait pas à Balthier et que Larsa était finalement plutôt convenable dans son style « jeune intello propre sur lui ». Il se retint également de sermonner Vaan sur son temps passé devant les jeux vidéo. De toute façon, il avait trop de mal à se faire à l’idée que ce monde était peuplé de sosies de personnes d’Ivalice.

Il chercha autour de lui un hypothétique chocobo ou un mog vendeur de cartes, sans succès.

A Ivalice...

Chef de garde : Sire !!! Que faisons-nous ?!!

Yann fut abasourdi devant l'immensité de l'armée qui s'avançait sur Rabanastre. Des hauts gradés rejoignirent celui qu'ils pensaient être le roi (ou le prince... enfin, peu importe) :

Amiral : Sire, nous attendons vos ordres !

Colonel : Dépêchez-vous !!

Yann : Euh...Je...

Ashe : Ian !!!

Ashe arriva, habillée pour le combat. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Ashe donna des ordres aux gradés qu'ils exécutèrent :

Ashe : Ian, il faut organiser la défense !! On ne tiendra pas une minute sans les boucliers !!

Ian : Mais...Mais qu'est-ce qu'on attend pour les activer ?!!

Ashe : Mais enfin, tu sais qu'il faut du temps pour activer les boucliers !! Et avec les Valefore qui nous attaquent, les mages n'arrivent pas à se concen...

Tout à coup, Ashe fut interrompue par des secousses provoqués par le vaisseau, ce qui les déséquilibra. Paniquant, Yann voulut prendre les jambes à son cou. Tout à coup, le pseudo-roi se mit à luire d'une lueur vert fluorescente. En dessous de lui, apparut un symbole que Ian reconnaissait :

Yann : Mais qu'est-ce que...

Ashe : Attention !!!

Un vaisseau Valefore tira dans le bâtiment. Ashelia, propulsée par le choc, traversa plusieurs murs. Lorsqu'elle se releva, elle vit avec horreur que des morceaux de bâtiments étaient tombés là où était Yann :

Ashe : Non...Non !!!

Désespérée, la princesse se jeta sur les pierres et essaya de creuser en vain. Tout à coup, les ruines explosèrent et on put voir Yann recroquevillé en dessous d'une créature draconique verte et cuivre aux yeux flamboyants qui émanait des éclairs de toute part...

En relevant la tête, Yann vit Addramelech qui, visiblement, le protégeait...Le jeune ne pouvait y croire...Sans le faire exprès, il avait invoqué un éon. Il n'eut pas le temps de s'extasier que des vaisseaux continuaient l'attaque. Yann eut alors une idée et pointa les vaisseaux du doigt :

Yann : Défonce-les !!!

Obéissant tout de suite, Addramelech s'envola et attaqua par ses éclairs les vaisseaux Valefore. Les vaisseaux qui tentaient de répliquer furent rapidement détruits un par un. Au bout de quelques minutes, les vaisseaux ennemis n'eurent d'autre choix que de se replier. Après avoir poussé un rugissement à en faire pâlir plus d'un, Addramelech fonça sur les troupes attaquantes avant de s'envoler dans les nuages. Quelques secondes après, d'innombrables éclairs s'abattirent sur les troupes, provoquant une confusion et une désorganisation qui leur causa de nombreuses pertes...

Ne croyant toujours pas à ce qu'il venait de faire ou de voir, Yann fut surpris par l’arrivée de Ashe qui se jeta dans ses bras et le serra fort contre elle :

Ashe : Ian...J'ai eu si peur pour toi !!

Yann : Ce...Ce n'est rien...

Yann étouffait sous l'étreinte de Ashe et se dégagea délicatement afin de ne rien en laisser paraître :

Yann : Bon...Quand les boucliers vont être mis en place ?!

Tout à coup, une pellicule bleue marine apparut, entourant petit à petit Rabanastre...Yann affichait un air émerveillé devant ce spectacle qui était de toute beauté, ce qui n'échappa pas à Ashe :

Ashe : Ca ne va pas ?

Yann : Hein ?! Euh...Si, si....Euh, bon, réunion d’État-major !!! Il faut préparer notre défense !!!

Ashe : Très bien, je vais convoquer les membres, attends-les à la salle de réunion !

Avant que Yann puisse dire quoi que ce soit, Ashe s'en alla...Ne sachant pas où aller, Yann interpella deux gardes :

Yann : Euh...Vous là !!

Garde : Sire ?

Yann : Conduisez-moi...Euh non, je veux dire...Escortez-moi jusqu'à la salle de réunion !!

Les deux gardes obéirent tandis que Yann, l'air de rien, les suivit en se repérant...

Une fois à la salle de réunion (une grande salle avec une carte du monde au centre et de la paperasse envahissant les étagères placées contre les murs), Yann demanda aux gardes d'aller chercher les documents qui faisaient référence aux phénomènes inexpliqués. Devant l'étonnement des gardes, Yann dut insister sur le fait que c'était un ordre. Une fois les gardes partis, Yann profita qu'il soit seul pour paniquer :

Yann : Putain de bordel de merde !!! Je suis roi depuis à peine une journée et j'ai dû faire un discours devant toute une ville, failli coucher avec un personnage de jeu vidéo et gérer une attaque à l'improviste, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce que je fous là ?!!!

Par la suite, Yann attrapa sa main et la secoua comme si c'était Addramelech qu'il tenait par le col :

Yann : Et toi, hein ?!!! Qu'est-ce que tu fous dans mon corps ?!!! Bon, c'est vrai, t'as été utile, mais qui t'a autorisé à y entrer ?!!!

Tout à coup, les gardes entrèrent avec des cartons. Afin de ne pas paraître dingue, ce dont se doutait de plus en plus Yann, il plaqua la main qu'il secouait sur le menton et fit semblant de réfléchir...Ce qui, somme toute, n'était pas très convaincant :

Yann : Mmmh ? Oui ?

Garde : Euh, sire, nous vous apportons les archives demandées...

Yann : Ah ! Euh...Très bien...Posez ça sur la table et retournez à vos occupations...

Yann se rendit compte de la connerie qu'il venait de dire en voyant les visages atterrés des gardes :

Yann : Enfin, je veux dire...Allez aider les habitants !!

Garde : Ah d'accord ! Bien sire !!!

Les deux gardes obéirent et s'en allèrent. Yann se précipita et lut ce qu'il lui semblait ne pas encore avoir lu. Mais quelques secondes après, Yann entendit du bruit s'approchant de la salle. Paniquant encore plus, Yann rangea les archives et posa la caisse sur une étagère. Mal lui en prit puisque l'étagère céda sous ce nouveau poids et tous les documents qui étaient dessus s'écroulèrent sur Yann, qui essaya de se rattraper aux étagères d'en dessous qui croulèrent naturellement sous son poids.. si bien que lorsque l’État-Major et Ashe entrèrent, ils virent Yann sous des kilos de paperasse :

Amiral : Mais...Sire, que faites-vous ?

Yann : Eh bien, ça se voit, non ?!! J'étudie des documents qui pourraient nous être utiles !!! Il faudrait remplacer ces étagères, c'est un scandale !!!

Sur ces mots, Yann se dégagea et se releva. En voyant l'air consterné de l’État Major, Yann essaya de faire diversion :

Yann : Euh....Messieurs, laissons de côté cette étude de documentation...Et débutons la réunion, il faut préparer la défense et la contre attaque !!!

Se souvenant du pourquoi ils étaient venus, l’État-major s'assit autour de la table tandis que Yann s'installa au bout de la table. En prenant une bonne inspiration, Yann se sentit totalement dans son rôle :

Yann : Bon, euh...Quels sont les pertes engendrés par cette attaque ?!

Amiral : 43% des habitations ont été détruites par ces vaisseaux Valefore, Nous déplorons sur cent mille rabanastriens cinq cents morts et deux cents cinquante blessés dont une cinquantaine grièvement. Mais nous avons eu de la chance, les armements n'ont pas été touchés...

Yann : Bien...Euh, je veux dire, compris !! Estimation des effectifs ennemis !!

Amiral Vangaa : Les éclaireurs ont observés environ dix millions de soldats. Ils ont repérés une flotte d'une centaine de Valefores accompagné d'un croiseur lourd que l'ennemi n'a pas encore utilisé. Les éclaireurs sont formels : Il s'agit de l'Ifrit !! Selon les blasons, il s'agirait d'une attaque archadienne et rozarrienne !

Ashe : Pourquoi Larsa et Al-Cid nous attaquent ?!! Nous sommes en paix depuis environ deux ans, il n'y a aucune raison...

Yann : C'est un mystère à étudier plus tard...Rappelez-moi les effectifs de notre armée ?

Amiral : A l'intérieur de Rabanastre, nous avons une vingtaine de vaisseaux Ixion en plus de notre croiseur Marthym ainsi que des troupes de trente mille soldats ! Si nous arrivons à tenir jusqu'à l'arrivée des forces des villes avoisinantes, nous pourrions obtenir jusqu'à cinquante vaisseaux supplémentaires et cent mille soldats !

Yann pesta de colère :

Yann : Ça reste encore trop insuffisant...Il nous faudrait une grande influence pour faire reculer cette armée...

Ashe : une influence comme...Le grand Pontife de Bur-Omisace ?

Amiral : Excellente idée !! Le grand Pontife de Bur-Omisace a une influence religieuse et politique sans précédent. Si nous lui faisons part de notre situation, je suis certain que qu'il interviendra en notre faveur et que les empires n'oseront pas désobéir !

Balthier : Malheureusement, il est trop tard...

Tout le monde fut surpris par cette intervention et virent Balthier accompagné de Fran :

Amiral : Qu'est-ce que vous...

Yann : Laissez, c'est un ami !!!

Balthier : Salut, tous les deux...Beau paquet de pétards, n'est-il pas ?

Ashe : Que viens-tu de dire, Balthier ?! Qu'est-ce qui est trop tard ?!

Balthier : Tout simplement que ces mouvements de guerre ne sont pas les premiers....J'ai fait un détour par le sanctuaire et les armées l'ont envahi ! Ils y ont été sans pitié...

Fran : C'est comme si les deux empires n'avaient plus aucun respect pour quoi que ce soit...Ils ont attaqué tous les peuples, les Garifs, les mers de sables d'Ogir et Nam Yensa...Ils se sont même mis en conflit avec les viéras en commençant à détruire les jungles de Golmore...

Balthier : Une opération de destruction massive en somme...Nous avons essayé de contacter Larsa et Al-Cid, voir ce qu'il s'était passé dans leur tête, mais malheureusement, les communications externes aux empires ne sont quasiment plus autorisés...

Yann : Balthier...Que pouvons-nous faire ?

Balthier : Aucune chance qu'un monarque puisse les arrêter....Je crois que les seules options que tu as sont te rendre ou mourir...

Ashe : Balthier !!!

Balthier : Toutefois, ça, ce ne sont des solutions que pour un monarque... Maintenant, imaginons que tu te fasses passer pour quelqu'un de banal et que, discrètement, toi et Ashe veniez avec moi et Franne afin de dire deux mots à Al-Cid et Larsa...

........

Ashe : Attends..Tu nous proposes de déserter ?!!

Balthier : Pour la bonne cause !! La sauvegarde de ton peuple ! Tu n'as qu'à utiliser une doublure pour faire semblant de négocier qui te fera gagner du temps !

Yann sentit sa respiration se bloquer...Il ne pensait pas que ce séjour à Ivalice lui ferait rencontrer d'aussi gros dangers. D'ailleurs, il ne s'attendait à rien de ce que lui avait fait vivre Ivalice. Son cœur balançait entre l'excitation de ce voyage et la terreur qu'il éprouvait à cause de l'incompréhension totale qui habitait son cerveau :

Yann : Je...D'accord !!

Amiral : Majesté ?!

Yann : Quelqu'un prendra ma place pour faire durer les négociations...J'irai voir Al-cid et Larsa moi-même !!!

La cloche du lycée retentit pour annoncer la fin tant attendue des cours. Alex se rua hors de la salle de cours et rentra chez lui en courant sans même dire au revoir à ses amis. Ce départ précipité était dû à un raid organisé par sa guilde en fin d'après midi, raid qu'il ne pouvait apparemment manquer sous aucun prétexte.

Max, Adrien et Vincent regardèrent leur ami s'enfuir à toutes jambes. Ils savaient pertinemment que cette histoire de raid était une fausse excuse. Lady And The Whip donnait un concert dans un bar local, et toute la bande (même tout le lycée) savait pertinemment qu'Alex détestait les concerts et les rassemblements en général. Malgré toutes les tentatives de ses amis pour le faire sortir plus souvent, Alex était toujours réticent à se rendre dans des lieux très fréquentés. Il ne faisait d'exceptions que pour les salons du jeu vidéo.

Une fois leurs affaires remballées, les trois jeunes quittèrent le cours de mathématiques désormais terminé afin de se rendre devant la salle 226. La salle 226 était la salle dans laquelle se tenaient la majorité des cours magistraux des Terminales L, la classe de Céline et Raphaël. C'était en quelque sorte le point de repère de la bande, leur lieu de rendez-vous habituel. Entre deux cours, lorsqu'ils n'avaient rien à faire ou que le temps était trop pourri pour rester dehors, ils avaient l'habitude de s'installer dans le couloir, devant la salle, voire carrément dans la salle lorsqu'un prof oubliait de la fermer à clé.

Tandis qu'ils déambulaient dans les couloirs, Adrien demanda soudain :

- Dites, vous l'avez pas trouvée changée, Céline, depuis la dernière fois ? Je veux dire, elle était pas comme ça avant les vacances...
- Euh ça dépend, qu'est ce que t'entends par... changée ? demanda Vincent.
- Si c'est la coupe de cheveux, je confirme, ils sont vachement plus longs... ajouta Max.
- Mais non, bande de cons ! Je parle pas du physique ! Elle est vachement plus repliée sur soi-même ! Déjà que d'habitude c'est pas la plus bavarde, en ce moment elle est carrément froide...
- Une bonne raison de se coller à elle, je crève de chaud en ce moment !
- Ta gueule Max ! dit Vincent sans fausse colère. Adrien a raison, elle a vraiment l'air mal en ce moment !
- Je le sais bien qu'elle va mal en ce moment, je le sais aussi bien que vous ! Je la connais depuis suffisamment longtemps pour voir quand elle n'est pas bien !

Max marqua une pause. Ils avaient beau être ses amis, ce dont il parlait avec Céline ne les concernait pas vraiment. Mais il était évident qu'elle souffrait et qu'ils pourraient lui être d'un grand secours...

- En fait... J'en suis pas sûr, elle ne m'en a pas parlé, mais j'ai eu comme une impression... J'ai peur que ce soit à cause de Guillaume...

Cette fois, tout le monde fut silencieux. Même les autres jeunes qui passaient dans le couloir et qui n'avaient absolument rien à voir avec la conversation se taisaient en passant devant les trois jeunes hommes à l'air grave. Et ils avaient de bonnes raisons d'avoir cet air grave.

Le Guillaume en question était bien connu en ville. Manipulateur notoire, connu pour être impliqué dans diverses affaires pas très nettes, Guillaume était surtout réputé pour être le petit ami actuel de Céline. Pas des plus sensationnels, ni des plus fidèles, à ce qu'on racontait. Max s'était toujours demandé ce qu'elle lui trouvait.

- Merde alors ! s'exclama Adrien. T'en es sûr ?
- Ben... Elle n'a pas voulu me parler de lui quand je lui ai demandé...
- Mouais, enfin, elle est jamais très bavarde sur sa vie de couple, tu sais bien... fit remarquer Vincent.
- Je sais, mais là elle m'a lancé un sale regard ! Genre « Je vais t'arracher la tête avec une pince à linge » !
- Euh, moi elle me lance souvent des regards comme ça... intervint Adrien.
- Ouais, mais c'est parce qu'elle t'aime pas ! répondirent en chœur les deux autres.

Après cet interruption relativement violente de la discussion, le groupe décida de continuer en silence vers la salle 226. Le groupe arriva juste à temps... pour voir Miss Tucker fermer la porte.

Laura-Mary Tucker, plus fréquemment appelée Miss Tucker, était la prof d'anglais de certaines classes de terminale, dont les Terminale L1 (la classe de Céline et Raphaël) et les S1 (la classe des quatre autres). Cette jeune femme de 24 ans faisait sa seconde rentrée au lycée, et avait déjà une réputation bien méritée d'enseignante la plus sexy du lycée. Nombre d'élèves s'étaient vantés d'avoir passé la nuit avec elle, et la rumeur était probablement vraie car l'an passé, elle avait été surprise plusieurs fois en compagnie d'un élève de Terminale. Le règlement interdisant à une enseignante de fréquenter un élève, seule une manifestation de la quasi-totalité des élèves avait alors pu la sauver du renvoi. Enseignante adorée et respectée, elle s'était rapidement mis à dos les trois quarts du corps enseignant. Surtout les femmes.

Ce n'est que lorsque Miss Tucker ouvrit la bouche pour leur parler (avec son accent qui les fait tous craquer) que les trois jeunes hommes sortirent de leur rêverie et la regardèrent enfin dans les yeux.

- Je peux vous aider ?
- Heu... Bah...
- On … Heu...
- Vous... faites quelque chose ce soir ? se risqua Max.
- Hmmm... Je ne crois pas, non ! Pourquoi ?
- Hé bien, heu... Notre groupe...
- Ah oui, j'en ai entendu parler ! Lady And The Whip, c'est ça ?

Max aimait bien le nom de son groupe, mais sorti de la bouche de Laura-Mary Tucker il sonnait incroyablement mieux.

- Oui, voilà, donc euh... On joue ce soir au Beercaster... Si vous voulez venir...
- Oh, un concert ! Lovely ! Quelle heure ?
- Euh, 20h15... Mais vous pouvez venir avant, on pourra discuter.. Enfin, si vous voulez...
- Pourquoi pas, j'essaierai ! A ce soir !
- Oui, à ce soir...

La jeune femme s'éloigna rapidement, non sans leur faire un petit sourire. Les trois jeunes étaient à deux doigts de baver. Vincent fut le premier à briser l'état de béatitude général :

- Max... Tu viens sérieusement d'inviter Miss Tucker à notre concert ?
- Bah.. On dirait bien, ouais...
- Mec, tu es mon dieu.
- Euh, les gars, on était venu pourquoi à la base ? les interrompit Adrien.
- Heu...
- Merde, j'sais plus...

15 minutes et trois baffes plus tard, le groupe était enfin réuni devant la grille du lycée.

Alors Céline, Raphaël, vous venez ce soir ? demanda Max.
- Bah, je sais pas... répondit Raphaël, visiblement embarrassé. Ma mère va sûrement vouloir que je reste à la maison pour l'aider à faire ses valises, elle part en Italie ce week-end...
- Dommage, Raph, tu vas manquer quelque chose...
- Bah tant pis, je me rattraperai au prochain concert... Désolé...
- C'est plutôt nous qui devrions être désolés pour toi, Rapha ! intervint Adrien.
- Hein ?
- Bah, rien ne dit que Tucker sera là la prochaine fois...
- De quoiiiiiii ? Notre sublimissime Laura-Mary Tucker vient pour le concert ?
- Hé ouais, Max l'a invitée !
- Oh putain ! Max, tu es mon Dieu ! hurla Raphaël.
- On me l'a déjà dit, oui... répondit l'intéressé , plutôt fier de son coup.
- Et toi Céline, tu viens ? demanda Vincent.
- Je viendrai, oui...

Céline semblait visiblement soucieuse. Elle marchait en fixant le sol et tirait nerveusement sur sa clope. Max le remarqua bien vite et tenta d'en savoir plus.

- Y'a un souci ? Il faut passer te chercher ? Il faut dire à tes parents que tu sors pour aller voir un opéra ?
- Tu nous en veux encore pour tout à l'heure ? demanda Adrien.
- Non non, y'a pas de souci... Et pas besoin de passer me prendre, je viendrai avec Guillaume. C'est lui qui m'amène.

L'annonce jeta un froid. Adrien tenta de ramener le fun dans la conversation avec quelques anecdotes marrantes du lycée, mais plus personne n'avait envie de rire, et il n'y eut qu'un long silence gêné jusqu'à ce que chacun aie regagné sa maison.

Max se dépêcha de manger, se doucher, préparer tout le matos pour le concert et choisir une tenue cool. Après quelques hésitations, il opta pour un t-shirt Sex Pistols et un vieux jean.
Il se surprit à se demander si Laura-Mary aimait les Sex Pistols. Et si elle l'aimait bien, lui. Soudain, tout se bouscula dans sa tête. Il ne comprenait plus trop ce qui se passait, chose un peu trop fréquente ces derniers temps.
L'an dernier, Miss Tucker ne représentait rien de plus qu'une prof d'anglais mignonne avec un accent british très prononcé. Aujourd'hui, il s'imaginait à ses côtés, rejetant aussitôt cette idée qui paraissait absurde et hautement improbable. L'an dernier, il n'avait pas pensé une seule seconde à elle en dehors du cadre scolaire. Mais l'an dernier, c'était différent, il était avec Lisa.
Il ne savait plus que faire, où aller, qui aimer. Laura-Mary, Lisa, Céline, sa jolie voisine Émilie, la serveuse du Mac Do, tous les visages féminins se mélangeaient dans sa tête, lui faisaient des avances et lui susurraient des propositions indécentes.

- Il va bien falloir te décider, Max... Et rapidement...

Les images séduisantes s'évanouirent aussitôt. La voix qu'il venait d'entendre était une voix d'homme, une voix qu'il connaissait bien, mais une voix qui ne pouvait pas être réelle. Il se demanda si Penelo n'avait pas raison en lui disant de jouer moins souvent aux jeux vidéos.

...Penelo ?

Habillé par les serviteurs de vêtements sobres, ce qui le mettait plus à l'aise pour les mouvement, Après avoir enveloppé l'Epée des Rois dans une couverture, les serviteurs mirent l'arme légendaire dans le sac préparé qu'ils mirent sur le dos de Yann ce qui ne manquait pas de le faire légèrement flancher. Ashe le rejoignit, vêtue des vêtements que Yann reconnaissait comme les vêtements de FFXII et équippée d'une épée et d'un bouclier :

Yann : On...On y va ?

Ashe : Il faut attendre Balthier et Fran....Ca me fait bizarre de déserter une nouvelle fois ma fonction...

Amiral : C'est pour votre bien, Majesté...

Un amiral entra, accompagné des doublures remplaçant Ashe et Yann. Il s'approcha du couple royal et leur tendit un papier :

Amiral : je viens vous remettre un message de Monsieur Balthier....

Sur ces mots, Yann prit le papier et lut :

"Passez par les égoûts et trouvez un moyen de quitter la ville, nous nous rejoindrons à la Côte de Phon ! Balthier"

Ashe : Mais...Comment ?!! Si les armées de Rozarria et Archadia nous prennent des deux côtés, c'est impossible de passer !!

Yann : Les égoûts de Garamsythe peuvent nous emmener au passage de Barheim ! Une fois là-bas, on aura qu'à demander au village d'à côté de nous emmener à la rive nord du Nébra et nous pourrons rejoindre le Col du Mosphore !

.............

Yann : Heu....J'ai dit une bêtise ?

Ashe : Non mais...Comment sais-tu qu'il y a un accès au passage de Barheim à partir des égoûts de Garamsythe ?

Yann se rendit compte de sa boulette. Il ne pouvait évidemment pas dire qu'il avait emprunté ce passage dans FFXII après avoir poutré Ailes-de-Sang et Zaléra :

Yann : Euh...Je...Sur les plans !! Voilà !! En étudiant la documentation , je suis tombé sur ces plans !!

Ashe : Ah ? Bon, puisque tu as l'air sûr de toi, allons-y !

Yann : Euuuh...Avant, j'aimerais vérifier si j'ai rien oublier...Pour le voyage quoi !

Espérant être le plus crédible possible, les visages étonnés de ses interlocuteurs semblaient signifier que c'était mal engagé...

........

Ashe : Si...Si tu veux, oui...On se rejoint devant la maison de Dalan à la basse-ville !

Yann : D'accord !

Amiral : Je vous ai fait parvenir une escorte...Elle vous attendra avec sa majesté !

Yann : Très bien...

Le plus discrètement et le plus rapidement possible, Yann alla chercher les documents qu'il étudiait dans la salle de réunion. Emportant tout ce qu'il pouvait dans son sac, il espérait pouvoir l'étudier dans un moment de tranquilité....

Quelques minutes plus tard...

Yann rejoignit Ashe en se basant sur la mémoire des plans qu'il avait dans le jeu. Son "épouse" était accompagnée de quatres soldats dalmascans :

Ashe : Bon, nous pouvons allez aux Egouts de Garamsythe...Mais méfions-nous, selon des rumeurs, de terribles monstres occupent encore les endroits !

C'est ce que redoutait le plus Yann. Autant dans le jeu, il y avait les gambits qui permettaient de siroter tranquillement son coca et manger ses pépitos tout en admirant l'ennemi se faire défoncer, autant là, fallait sortir l'Epée des Rois et la manier ce qui ne rendrait pas le jeu du roi (ou du prince....Enfin, peu importe) crédible. Son air paniqué devait se voir parce que Ashe lui demanda :

Ashe : Ca va, chéri ?

Yann : Nihein ?! Euh...Oui, ça va...L'a...L'apréhension de l'aventure tu sais...Le danger, tout ça....

............

Ashe serra celui qu'elle prenait pour son époux contre elle, ce qui ne manqua pas de faire grimper la tension de Yann à une vitesse qui ferait passer une formule 1 pour un vieux tacot en panne d'essence :

Ashe : je comprends...Mais il faut s'accrocher d'accord ? Dès que nous résoudrons ce problème, nous pourrons nous assurer que Dalmasca et nous vivions en paix, d'accord ?

Yann : D'a...D'accord...

Ashe : Et puis...Nous pourrons enfin passer du temps..Tous les deux...

Voulant éviter de repasser ses émotions au mixer, Yann se dégagea le plus délicatement que son état actuel, proche de la laconie intempestive, lui permettait :

Yann : En...En avant !!

Yann se dirigea vers les égoûts en demandant intérieurement à son estomac d'arrêter de faire de la rumba...

Quelques minutes plus tard...

le groupe se faufilèrent dans les égoûts. Le peu de lumière, l'odeur nauséabonde et les bruits divers rendaient l'atmosphère insupportablement lourde. s'il en fallait plus pour mettre mal à l'aise Ashe ou les soldats, ce n'était pas le cas de Yann qui suffoquait et devait faire un effort incommensurable pour ne pas hurler de terreur à chaque bruit qui résonnait un peu fort. Au bout de quelques minutes de crapahutage, les groupe se retrouva en face d'un pont de fortune fait par une porte grillagée qui s'était dégondée. En dessous, une odeur encore plus pestilentielle émanait d'une cascade derrière une écluse qui empêchaît l'eau d'envahir la salle :

Ashe : En traversant ce pont, on devrait pouvoir y arriver !! En avant !

Petit à petit, le groupe traversa sauf Yann qui était à deux doigts de vomir :

Soldat : Majesté, passez devant, je couvre vos arrières !

Yann : Ca va, laissez moi deux minutes bordel !!!

Soldat : Pardon, sire ?

Yann : Euh...Je veux dire euh....J'arrive...

Mais lorsque Yann traversa, le grillage ne put retenir le poids du jeune homme et surtout de l'Epée des Rois ce qui fit chuter Yann dans un grand fracas sur le sol trois mètres en dessous lui. Heureusement, quelque chose de mou avat amorti sa chute. Paniqués, Ashe et les soldats regardèrent en bas :

Ashe : Ian !!! Ian, ça va ?!!

Yann : Non, ça va pas !! je me suis pété le coccyx et ça pue comme c'est pas permis ici !!!!

................

Yann : Euh....Oui, ça va !!

Ashe : A quelques mètres sur ta gauche, tu trouveras un escalier, emprunte-le pour nous rejoindre !!

Yann : D'accord...La vache, ça pue quand même !!

Ashe : Tu vas pas en faire un flan, allez, on t'attend !!

Alors que le groupe alla vers les escaliers en question, Yann, maugréant, se releva, maudissant le poids de son arme quand tout à coup, il sentit la chose molle qui l'avait réceptionné bouger. En regardant dans l'eau, il vit une dizaine de matières visqueuses molles et jaunes se déplacer et l'encercler. Par la suite, ces matières jaunes prirent du relief et des yeux et une bouche se dessinèrent. N'appréciant pas l'ironie de la situation, Yann reconnut des Flans :

Yann : D...Daaaaaaaah !!!!

N'écoutant qu'un réflexe de survie, Yann fit ce qu'il put pour agiter l'Epée des Rois autour de lui. Mais rapidement, le poids de son arme l'entraîna et, après, quelques moulinets hasardeux ayant au moins le mérite d'intimider les flans, le fit tomber contre l'écluse. Légèrement sonné, Yann vit les monstres s'approcher de lui et le regardant avec appétit. Tout à coup, un sort de Brasier frappa l'un d'entre eux qui s'écroula, mort :

Ashe : Aidons le roi, vite !!!

Ashe et les soldats engagèrent le combat avec les flans. Croyant pouvoir se reposer, Yann vit un des monstres s'avancer vers lui avec un air carnassier. Sentant qu'il allait devoir le combattre, le jeune souleva l'épée en l'air et tenta de l'abatte sur le monstre. Mais l'attaque fut tellement lente et mal dirigée que la bête n'eut aucun mal à esquiver, laissant le pseudo-roi (ou prince....Enfin, peu importe) continuer sa course incontrôlée jusqu'à percuter un objet sphérique qui s'illumina à son contact. La seconde d'après, un bruit sourd se fit entendre. Sonné, Yann n'entendit pas les ordres d'Ashe :

Ashe : Les écluses sont en train de s'ouvrir !!! Il faut aller sur les hauteurs !!!

Yann : Niéh ?

N'ayant pas remarqué l'état du jeune, le groupe s'exécuta. Sous le bruit grondant comme le tonnerre, les Flans restants s'enfuirent. Ce ne fut que trop tard, lorsque l'eau commença à envahir la salle, qu'Ashe se rendit compte que Yann était encore en bas. Le courant nauséabond qui se déversa dans la salle emporta Yann qui essaya de se débattre comme il le pouvait, disparaissant sous les flots. Voyant cela, Ashe voulut plonger dans l'eau pour sauver ce qu'elle croyait être son mari, retenue par les soldats :

Ashe : Ian !!! Noooon !!!!!!

Soldat : Majesté, non !! Le courant vous emporterai aussi !!!

Ashe : Iaaaaaaan !!!!!!!!!!!

Alors qu'il espérait pouvoir s'accrocher à quelque chose, la tête de Yann percuta une paroi, l'assomant sur le coup. Le corps inanimé se fit transporter par le courant....

A Archadès...

Un homme en armure complète noire parourrut les couloirs, sa cape noire flottant au vent. Son casque était un casque intégrale représentant une tête de lion, gueule ouverte. Dans son dos, on pouvait voir une imposante double masse avec, à chaque bout, deux blocs d'améthyste grossièrement taillés de la taille d'un enfant de 5 ans, illuminant d'un rose sombre. Il entra dans la salle du trône, qui servait aussi de bureau à l'empereur d'Archadia. C'était une assez grande salle composée de plantes vertes et d'objets luxueux, avec des sièges pour les invités. Derrière le bureau, une baie vitrée donnait une vue sur la ville d'Archadès, dormante. Dans l'ombre de la nuit, sur le trône, une silhouette observait l'homme en armure qui s'inclina et mit un genou à terre :

Homme en armure : Majesté...Les troupes archadiennes et rozarriennes sont entrés dans Rabanastre...Le roi a accepté de capituler et a demandé une négociation pour un traité de reddition...Il fait....

???? : Nous ne signerons aucun traité...

.....

Homme en armure : Ma...Majesté ?

???? : Le roi dalmascan croit pouvoir se permettre une négociation...Les armées ont déjà écrasé tout ce qui pouvait porter la moindre résistance...Seuls quelques races comme les Gariffs ou les Viéras s'opposent encore à nous mais ces problèmes seront vite réglés...Nous allons procéder comme d'habitude, tuer le roi et la reine !! Et demander à la population dalmascane de choisir entre Rozarria et Archadia....Ensuite, sélectionner les habitants pouvant être utiles et brûler les autres avec ceux qui ne se seront pas décidés !

Homme en armure : Majesté, il y a des femmes et des enfants !!! Des personnes qui n'ont rien à voir, qui....

???? : Et alors, juge Karon ? n'est-ce pas vous qui avez détruit tout un village à vous seul ?....

...........

Le juge Karon ne pouvant répondre se contanta de grommeler :

???? : De toute manière, ceci ne vous concerne plus...J'ai déjà donné l'ordre aux juges Daress et Gorbath...Vous, je vous ai convonqué pour une autre mission....Je veux que vous alliez sur Bhujerba et que vous en preniez personnellement le contrôle !

Karon : Dois-je attaquer Bhujerba ? Ou tout simplement m'assurer qu'Ondore soit de notre côté ?

???? : Ni l'un ni l'autre en fait....Je veux que vous preniez la place d'Ondore ! Bhujerba a demandé de faire partie d'Archadia mais ce ne serait pas la première fois qu'Ondore joue sur plusieurs tableaux...Démisssionnez le mais...Diplomatiquement....

Karon : A vos ordres, majesté...

Sur ces mots, Karon s'en alla....

Max ne savait pas vraiment que faire, à part paniquer. Un personnage de jeu vidéo était en train de lui parler dans sa tête, et il n'avait encore rien bu de la soirée. Il se demanda s'il y avait des antécédents psychiatriques dans sa famille.

- Non non, rassure toi, tu n'es pas schizo… C'est moi, Basch !

L'entendre était tout sauf rassurant.

- Gaah, bordel ! Basch me parle ! Dans ma tête ! C'est un cauchemar, je vais me réveiller ! hurla Max.
- Arrête de gueuler ! Si ta mère te trouve en train de gueuler tout seul dans ta chambre, c'est là que tu vas finir dans un asile !
- Mais comment je pourrais ne pas gueuler ! Un mec qui n'existe pas est en train de me parler dans ma tête !
- Comment ça, j'existe pas ? Dis donc, un peu de respect branleur !
- Mais t'es un putain de personnage de jeu vidéo ! Viens pas me dire que t'existe !
- Ecoute mon petit Max, je sais pas ce que c'est qu'un "jeu vidéo", mais une chose est sûre, j'existe, et je suis coincé dans ta tête ! Et crois-moi, j'apprécierais d'en sortir !
- Rah, c'est pas le moment ! J'ai un concert dans 1 heure, je dois m'habiller et récupérer mon matos vite fait si je veux pas être à la bourre !
- Bon OK, je vais la mettre en veilleuse jusqu'à demain... Ah, et si tu veux mon avis, tu ferais mieux de mettre le t-shirt Led Zep. Celui des Sex Pistols, ça fait un peu trop mauvais garçon... Enfin, j'imagine. Après tout, je sais même pas qui c'est !

La voix se tut, laissant à Max l'impression de se réveiller d'un mauvais rêve. Le jeune homme n'écouta pas le dernier conseil de l'hallucination : il enfila le t-shirt portant l'inscription « God Save The Queen » en large caractères d'imprimerie, attrapa son matos et le chargea dans la voiture, puis fila à toute vitesse vers le Beercaster, où il eut du mal à trouver une place pour se garer.


Comme tous les soirs de concert, le Beercaster était bondé, principalement de jeunes lycéens et étudiants venus voir leurs camarades musiciens. Cela faisait des jours que la ville était couverte d'affiches annonçant la grande soirée rock du bar et les quatre groupes qui s'y produiraient : Shouting Ladies, Teenage Landlords, Les Princes de la Folie et bien entendu Lady And The Whip.

Shouting Ladies était un groupe de rock alternatif dont les membres étaient dans le même lycée que Max, et dont Vincent avait brièvement fait partie avant de les quitter pour former Lady And The Whip. De fait, les relations entre les deux groupes avaient autrefois été assez tendues, mais le climat avait fini par s'apaiser, tant et si bien qu'ils partageaient aujourd'hui une affiche.
Teenage Landlords était un groupe formé très récemment par des étudiants en lettres, et encore peu connu en ville. Max avait toutefois entendu parler des concerts assez étonnants de ce duo mêlant punk abrasif, psychobilly et expérimentations électroniques. On racontait au lycée que le chanteur-guitariste avait, lors d'un concert dans une petite salle de la ville, terminé sa prestation debout sur la grosse caisse de la batteuse pendant dix bonnes minutes, tout en exécutant un solo totalement psychédélique, pendant que ladite batteuse hurlait un sorte de pamphlet anti-capitaliste dans son micro. Le public, qu'il ait apprécié ou pas, se souviendrait certainement de ça pendant longtemps, et Max, qui allait les découvrir lors de ce concert, espérait voir ce genre de choses ce soir.
Les Princes de la Folie portaient bien leur nom. Ces cinq lycéens, qui partageaient souvent l'affiche avec le groupe de Max, avaient un style bien à eux : leurs textes étaient très influencés par la culture vidéoludique (l'épique « Madness for Mother », qui concluait souvent leurs concerts, en était une des preuves), et leur musique était un mélange joyeusement bordélique de rock, de folk, de musique électronique et même par moments de reggae.

C'est d'ailleurs un des Princes que Max aperçut en premier dans le bar, alors qu'il passait par « l'entrée des artistes » (la porte de l'arrière-cuisine, en vérité) pour aller décharger son matos dans la pièce réservée aux groupes. C'était Stéphane, le grand frère de Céline, un grand barbu d'une vingtaine d'années qui officiait à la guitare rythmique. Connu pour faire rire le public avec son déhanché ridicule sur scène, il était plus doué comme amuseur que comme guitariste. Sa petite sœur avait pour habitude de dire qu'il avait quitté l'académie des bardes de Solitude pour devenir le bouffon du jarl.
C'est avec un grand sourire que le bouffon en question l’accueillit. Max ne partageait pas son enthousiasme : même s'il appréciait beaucoup Stéphane, il n'avait pas tellement envie d'entendre parler de jeux vidéo ce soir. Et avec Stéphane...

- Alors, t'as testé le nouveau Soul Calibur ? Une tuerie, pas vrai ?

Stéphane criait presque, pour couvrir la musique qui hurlait dans le bar : les Shouting Ladies avaient commencé leur set.

- Désolé Stéphane, j'ai pas eu le temps, à cause des répètes... Tu m'excuses, mais faut vraiment que je me dépêche, je suis grave à la bourre, Vincent va me tuer, il voulait qu'on voie les Ladies...
- Clair, désolé mec ! Les Ladies ont tout juste commencé, mais ils n'ont que 20 min de scène, donc vous pourrez voir les Landlords, mais si tu veux pas trop rater...
- ...Il faut qu'on se magne, oui ! Donc, tu m'excuses, faut vraiment que je passe...

Max dut presque le pousser avec son ampli pour qu'il libère le passage. Le frère de Céline était gentil, mais il ne savait jamais quand s'arrêter de parler.

Le reste du groupe l'attendait dans la pièce, où se trouvaient aussi les deux membres des Teenage Landlords en train de picoler.
Daria, la batteuse de Lady And The Whip, tranquillement installée sur un canapé, avait l'air contente de voir Max : il pouvait même lire une espèce de soulagement dans son regard. Le regard de Vincent, en revanche, était chargé de colère, et il ne tarda pas à déverser cette colère sur Max.

- Bordel Max, ça fait 20 minutes qu'on t'attend ! On aurait dû être prêts avant que Franck et les autres commencent !
- Laisse Franck et ses femmelettes de Ladies gueuler tranquille, et toi, arrête de gueuler justement, garde ta voix pour tout à l'heure. Y'a quoi de tellement urgent ? On a rien de particulier à préparer je crois...
- On doit encore se mettre d'accord sur la fin de la setlist !

What the fuck ? Max se doutait que Vincent allait gueuler, mais pas pour des histoires de setlist à la con...

- Tu me gueules dessus pour ça ? On n'aura qu'à jouer Standard Sarcasm...
- On fait ça à chaque fois ! Faut changer un peu, bordel !
- Eh bah on reprendra Fell In Love With A Girl ! Ça te va, Daria ?
- Pas de souci ! C'est du White Stripes, ça me fatiguera pas ! répondit la batteuse, avec son éternel sourire.

Vincent sembla perdre sa colère, qu'il remplaça par de l'abattement. Il lâcha un faible « OK », puis, dans un soupir, quitta la pièce et retourna dans dans la salle du bar pour voir la prestation de son ancien groupe.
Max ne comprenait pas vraiment pourquoi Vincent s'était à ce point énervé pour un détail aussi futile que la fin de la setlist. Ils avaient suffisamment répété ces jours-ci, et un changement de morceau ne leur poserait aucun problème ce soir. Daria en saurait peut être plus...
Il s'installa à côté d'elle sur le canapé et attrapa une bière dans le pack qui était sur la table. De toute façon, il n'avait aucune envie de voir les Ladies (Franck, leur chanteur et leader, était un des ex de Céline, un vrai connard selon elle), et les Teenage Landlords ne passeraient pas avant un moment. Autant se détendre avec cette bonne vieille Daria.

Yann émergea petit à petit de sa torpeur, les yeux mi-clos :

???? : Ah, tu te réveilles enfin ?

Yann : Niah ? Maman ?

???? : Hein ? Ah, tu dois être encore en état de choc...T'as une belle bosse sur le crâne !

Yann : Oh le cauchemar...J'ai rêvé que j'étais dans un jeu vidéo....

???? : Chhhut ! Allez, c'et rien, c'est rien...Ici, dans le village de la rive Nord, tu es en sécurité....

Yann : Village de la rive Nord ?!!!

Yann se redressa tout à coup et ouvrit les yeux, ce qui lui valut une sacré migraine qui faillit le recoucher direct. A ses côtés, une paysanne d'une quarantaine d'années se tint assise :

Paysanne : Doucement !! La douleur n'est pas encore passée !

Yann : Mais...Mais où est-ce que je suis, bordel ?!!!

Paysanne : Calme-toi...Tu es au village de la rive nord du Nébra...Des pêcheurs t'ont aperçu alors que tu fus éjecté de la bouche d'égout ! Etrange, c'est pas la saison pourtant pour ouvrir les écluses...Au fait, quel est ton nom ?

Yann : Euh...Rick...Rick Damenus ! La rive nord du Nébra ?

Sans le faire exprès, Yann avait trouvé un raccourci pour éviter le passage de Barheim...C'est alors qu'il se demanda où était Ashe, se préoccupant de sa sécurité :

Yann : Je suis le seul à être ici ?!

Paysanne : Oui...Avant ton arrivée, un groupe de cinq personnes est passé par ce village. Ils se sont arrêtés pour la nuit et sont repartis à l'aube ce matin vers le col du mosphore...C'est marrant, la fille du groupe semblait très triste !

Yann : Une fille ?

Paysanne : Oui...D'ailleurs, son visage m'était familier....Mais je me souviens plus d'où je l'ai vu !

Pas de doutes pour Yann, Ashe et le groupe de soldats l'avaient dépassé. Après que la migraine devienne supportable pour Yann, c'est-à-dire une demi-heure plus tard, Yann prit son sac, que les villageois avaient installé à côté de lui. Le poids du sac lui rappela à quel point l'Epée des Rois était lourd et il faillit une nouvelle fois basculer en arrière en le mettant sur les épaules. Au vu du fait qu'il n'arrivait pas à la manier, le jeune homme décida d'acheter une arme plus légère et plus maniable :

Yann : Il n'y aurait pas un marchand d'armes ici ?

Paysanne : Il y a le camelot si tu veux, il aura sans doute quelque chose pour toi ! Il est installé à côté de la sortie du village !

Yann sortit de la maisonnette et se dirigea vers celui qui semblait être le camelot. Vu son petit étalage, il ne devait pas vendre grand chose mais bon, au moins il avait des armes. En le voyant arriver, le camelot se redressa :

Camelot : Bonjourbonjourbonjour !!!! Salut à vous, cher client !!!

Yann : Euh, bonjour, euh…

Camelot : Alors, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ?!! Des vêtements en soie ? Des couverts en argent ? Des médicaments pour soigner les démembrements ? Des porte-bonheurs ?

Yann : Euh...Une arme et un bouclier, s'il-vous plaît....

Camelot : Ah ! Je vois !!! Un guerrier, n'est-ce pas ?!! Très bien !! Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?! Une épée cimmérienne en bronze garanti avec garde amovible ?!

Yann : Bah...

Camelot : Ou une hache de bataille à double tranchant peut-être ? Elle a terrassé 5 dragons !!! Par contre, on ne sera tenu aucunement pour responsable si vous vous blessez avec...

Yann : En fait, je voudrais....

Camelot : Ou encore, cette magnifique épée Vorpal qui boit les âmes, ayant appartenu au grand guerrier légendaire, j'ai nommé Gilgamesh lui-même !!!

Yann : Mais...

Camelot : Ou bien...

Yann : LAISSE-MOI PARLER !!!!

................

Yann : Je voudrais une arme légère, maniable et adaptée pour....ceux qui débutent dans le combat, d'accord ?!

Camelot : Ah, d'accord, bien sûr, nous avons ça en boutique ! Cette fameuse dague en argent, réputée pour avoir permis d'arracher le cœur d'un loup garou !

Yann : Mais bien sûr....

Camelot : Incassable ! Inca....

Mais alors qu'il voulut faire la démonstration à Yann en tapant sur un rocher, le camelot brisa la lame de la dague :

Camelot : Oh merde....Euh, si vous voulez, j'ai ce fauchon de grande qualité, manipulable d'une main et d'une légèreté et solidité à toute épreuve !

Yann fut interessé par le fauchon. Après avoir essayé quelques mouvements d'entraînements (enfin, le terme exact serait "hasardeux"), Yann décida de l'acheter. Il acheta ensuite un bouclier de bois et de fer rond et épais, pas le bouclier le plus solide mais le plus léger, et donc le plus pratique. Après avoir négocié l'achat d'une armure et d'un casque pas trop lourd et quelques potions, et refuser l'achat de porte-bonheur jolis, certes, mais totalement inutile. L'achat d'objets fut le seul moment où il n'y avait pas de grandes différences entre le jeu et la réalité, si ce n'est les négociations. Suite à cela, Yann partit à l'aventure...

Se taper l'escalade jusqu'au Col du Mosphore en mode réel n'était pas aussi aisé qu'en mode jeu vidéo. En plus du sable qui donnait soif et démangeait dès que le jeune homme en avait sur la peau, de la pente qui était rude comme c'est pas permis et de la chaleur de gueux à cause du soleil qui tapait pire qu'une canicule assez forte pour décimer toutes les maisons de retraites de son monde natal, Yann devait sans cesse se cacher des monstres qui rôdaient aux alentours, n'engageant le combat que s'il avait vraiment pas le choix, ce qui lui valut morsures et griffures. Seuls les pampas et les lapins ne représentaient pas de danger, bien que le faux roi (ou prince...Enfin peu importe) eut une désagréable et piquante surprise en voulant faire une halte et n'ayant pas vu un pampa lorsqu'il s'assit à l'ombre des rochers. Afin d'essayer d'oublier le mal de tête qu'il avait à cause de la chaleur, la soif qu'il tentait de noyer avec sa gourde et les douleurs désagréables aux fesses, Yann se posa diverses questions comme combien de PV il pouvait lui rester ou des trucs n'ayant rien à voir comme la couleur que pourrait aborder un schtroumpf si on l'étranglait...Tout à coup, ses réflexions existentielles furent interrompues par des bruits de pas puis une voix résonnante :

???? : Tiens, tiens, tiens, regardez qui voilà !!!

Yann eut à peine le temps de se retourner qu'il sentit une lame sous la gorge. Le jeune homme reconnut des soldats archadiens, cinq en tout. Deux autres soldats l'attrapèrent et le mirent à genoux :

Soldat1 : Un des pouilleux du village du Nébra sans doute...

Soldat2 : Eh, regarde, un bien grand sac pour un paysan !!

Soldat1 : Effectivement...Ha ! Il voulait sans doute aller à Archadès...Mais tu as de la chance, paysan ! Nous allons être généreux, et te l'alléger !!!

Soldat3 : La vache, ça pèse son poids, l'animal !! Je me demande ce qu'il y a dedans !!

Soldat1 : Prenez que ce qui est utile et débarrassez-vous du reste !!!

Entendant cela, Yann se débattit, ne voulant pas que sa couverture soit démasquée à cause de l'Epée des Rois. Mais les soldats archadiens étaient de robustes gaillards et n'eurent aucun mal à le plaquer au sol :

Soldat3 : C'est ce truc voilé qui fait tout le poids du sac, c'est....Oh merde, les gars !!!

Soldat1 : Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?!!!

Soldat3 : Ce...C'est l'Epée des Rois !!! Ce paysan a l'Epée des Rois !!!

Les soldats, sous le coup de la surprise, se mirent à regarder Yann de façon plus méfiante et discutèrent entre eux :

Soldat4 : Mais l'Epée des Rois est censée être l'arme du roi de Dalmasca !!! Serait-ce...

Soldat1 : Dis pas de conneries !!! Le roi et la reine de Dalmasca ont été exécutés ce matin à l'aube !!

Soldat2 : Mais comment il a pu avoir l'Epée des Rois alors ?!!

........

Le soldat qui tenait Yann en joue lui envoya un coup de pied dans la tête qui le mit à terre, lui faisant saigner de la lèvre inférieure :

Soldat1 : Où t'as eu cette épée ?!!! Réponds !!!

Yann : Je...Je l'ai volé....Pendant l'assaut sur Rabanastre....J'allais à Archadès pour la vendre....

.........

L'explication semblait convenir aux soldats qui se concertèrent :

Soldat3 : Qu'est-ce qu'on fait ? On avertit le juge Daress ?

Soldat1 : Mais t'es con ou quoi ?!!! L'Epée des Rois est une relique !! Un symbole divin !! Si on la rapporte à l'empereur Cortez, j'ai de grandes chances de...Enfin...ON a de grandes chances de devenir juges, voire Juges Suprêmes !!!

Entendant cela, Yann fut interpellé par le nom de l'empereur que venait de prononcer le soldat :

Yann : Cor...Cortez ?!

Soldat3 : Bah oui, le nouveau empereur d'Archadia, ayant pris ses fonctions en début de cette semaine, il a pas perdu de temps pour...

Soldat1 : Ouais bon, tu vas pas taper la discut' avec ce paysan ?!! On le tue et puis....

Soldat4 : Daaaargh !!!

Surpris, les quatre soldats se tournèrent vers leur collègue qui venait de se faire avaler par un dinosaure. Profitant de l'attaque de l'animal qui ne voulait pas se contenter d'un soldat, Yann récupéra son sac sans oublier l'Epée des Rois et s'enfuit le plus rapidement qu'il put. Mais voyant ses collègues n'ayant pas du tout l'avantage face au saurien, l'un des soldats les abandonna pour poursuivre Yann. N'oubliant pas son objectif, Yann courut vers le Col du Mosphore ignorant les monstres et toutes les difficultés de tantôt. Au bout de quelques minutes de coure poursuite, il sut qu'il était arrivé au col lors que la végétation se fit plus présente et que la température avait baissé. Mais sa course effrénée le mena à une falaise. S'arrêtant au dernier moment, le jeune homme faillit basculer dans le vide. Mais lorsqu'il se retourna, Yann vit le soldat archadien qui n'avait toujours pas lâché l'affaire :

Soldat1 : Allez...Sois un gentil garçon....Et donne moi l'Epée des Rois !!! Si tu le fais, je te laisse la vie sauve !!!

Evidemment, le faux roi(ou prince...Enfin peu importe) savait que le soldat mentait et sortit son fauchon et son bouclier devant cette réaction, le soldat lâcha un petit rire :

Soldat1 : Quoi, tu préfères combattre ?! Ma foi, c'est pas de refus !!

Alors que le soldat sortit son épée, Yann déglutit en se disant qu'il allait livrer son premier combat...

A Bhujerba....

Vaan et Penelo étaient en réunion avec le marquis Ondore, venant d'apprendre fraîchement la nouvelle qu'avaient diffusé les deux empires :

Vaan : Balthier nous a prévenus, Dieu merci ce n'était pas eux !!

Ondore : Mais nous allons devoir redoubler de prudence...Si Ashe et Ian entrent en contact avec nous, ils vont se faire repérer !

Penelo : Balthier compte les amener sur son vaisseau, non ? Les gardes bhujerbans pourraient les cacher....

Ondore : Ce...n'est pas si simple...

Sur ces mots, le marquis montra une missive avec le sceau d'Archadia :

Ondore : Archadès m'a envoyé ceci...Ils vont envoyer un Juge Suprême pour prendre les choses en main....Ils se méfient de moi....

Tout à coup, un serviteur entra :

Serviteur : Marquis, le juge Karon est arrivé...

Vaan : Qui est-ce ?!

Ondore : Karon le Lion...Un des Juges Suprêmes d'Archadia....Je vais à sa rencontre, restez ici, vous pourrez suivre notre conversation sur la terrasse....

Lorsque Ondore sortit, Vaan et Penelo s'y précipitèrent où ils virent le Juge accompagné de soldats et d'un individu couvert avec une capuche et aux mains menottés....Quelques minutes plus tard, Ondore rejoignit Karon :

Ondore : bienvenue à Bhujerba, Juge Karon....Le voyage a dû vous fatiguer, si nous allions...

Karon : Inutile de manifester vos fausses politesses, Ondore !! Vous savez pourquoi je suis venu !

...........

Ondore : Certes....Si vous voulez bien me suivre....Qui est-ce ?

L'attention d'Ondore fut portée sur l'inconnu à capuche...

Karon : Ca ne vous concerne pas....Allons-y !!

Le groupe s'en alla....

Penelo : Tu as vu la bague de la personne à capuche ?!

Vaan : Oui...Ashe est en danger !!!

"Alors, Max ? Quoi de beau ?"

Daria lui parlait avec un détachement surprenant, comme si tout allait bien et qu'ils s'étaient vus la veille. En vérité, rien n'allait bien et ils ne s'étaient pas vus depuis la dernière répétition.

Pour Max, Daria faisait pour ainsi dire partie du paysage. Cette grande brune filiforme était sa voisine depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne, et ils étaient amis depuis leur plus tendre enfance. De la maternelle à la Terminale, qu'ils débutaient tout juste, ils avaient traversé les épreuves de la scolarité ensemble, jamais bien loin l'un de l'autre. Ou du moins jusqu'à l'an dernier, l'année où Céline avait débarqué. Max s'était vite rapproché d'elle avant de finalement devenir son meilleur ami, et il voyait beaucoup moins Daria depuis.

Et ça n'allait pas s'arranger cette année. Daria avait déménagé dans un autre quartier, et Max ne l'avait pas vu des vacances… Et ne la verrait presque pas de l'année. Curieux hasard, Max et Daria avaient toujours été dans la même classe, jusqu'à cette année, où Daria avait atterri en Terminale S3, et Max en S1. Elle n'avait même pas demandé à changer de groupe. Lorsque les autres lui avaient demandé pourquoi elle n'avait pas voulu les rejoindre en S1, elle leur avait rétorqué que l'emploi des S3 lui permettait de suivre le cours de danse classique du mardi après-midi. Un sarcasme, comme toujours avec elle.

Ce soir en tout cas, elle était là, avec ce grand sourire qu'elle semblait se trimballer depuis la naissance. Avec elle, Max retrouvait une sensation de simplicité : il avait l'impression de rentrer à la maison, tout était fini, il pouvait enfin se poser et oublier le reste du monde. Le genre de sensation qu'il n'avait jamais en compagnie de Céline. Avec elle, il était bien, mais il sentait le poids du monde sur ses épaules. Les responsabilités, les soucis, le lycée, les filles…

La sensation du coude de Daria dans ses côtes le sortit de ses pensées.

- "Hé, j'te cause ! Dis-le si t'as pas envie de répondre !
- Désolé Daria, j'suis un peu troublé en ce moment… Et j'suis pas le seul apparemment !
- Je me porte comme un charme, comme toujours, donc j'imagine que tu parlais de Vincent…
- Ouais, il a l'air salement à cran ! Il me gueule dessus pour des conneries de setlist… Me dis pas que c'est le fait de passer après les Landlords qui le stresse !
- T'es con parfois ! A ton avis, qu'est-ce qui peut le stresser autant ? Ou plutôt, qui…

Max réalisa soudainement… Il s'était déjà emporté comme ça cet aprèm, lorsqu'un nom était tombé dans la conversation.

- Guillaume ?
- Exact ! Ta bestah ramène son gorille au bar, et ça n'est pas pour lui plaire…
- Arrête d'appeler Céline comme ça, connasse ! répondit Max d'un air faussement énervé. Daria aimait bien le taquiner sur sa proximité avec Céline.
- Rage pas, p'tit branleur ! En tout cas, j'espère que Vince va pas chercher d'histoire avec Guillaume, ce serait con qu'il se fasse péter deux dents avant de monter sur scène… Il aura du mal à chanter son amour !
- Daria… je rêve ou t'es en train de me dire que Vince est jaloux ? Par rapport à Céline ?
- T'es vraiment con en fait ! Ca se voit comme les cordes au milieu de ta guitare ! Il l'aime bien, ta Céline, vraiment bien, et il a salement ragé dès qu'il a appris qu'elle sortait avec ce connard de Guillaume.

Max était bouleversé. Daria avait raison, et il aurait dû s'en rendre compte bien plus tôt. Vincent était toujours un peu fébrile quand Céline était là, et il s'emportait dès qu'on parlait de Guillaume, même s'il ne l'avait jamais vraiment apprécié. Pour la détente avant le concert, c'était foutu : ce retournement de situation était aussi difficile à appréhender que mal tombé. Les contrariétés un soir de concert, ça n'était jamais bon, et tout ce qui lui tombait sur la gueule en ce moment lui faisait largement dépasser le stade de la simple contrariété, pour plus le rapprocher de la névrose pathologique. Il espérait que le concert des Landlords lui viderait suffisamment la tête pour pouvoir monter sur scène serein.

- T'en fais pas, le rassura Daria. Vince est pas assez con pour se fighter juste avant un concert, surtout contre cette armoire à glace que tout le monde appelle Guillaume Saria… Encore que, pour une fille, il en serait capable... Ah, si seulement les mecs étaient capables de se battre pour moi !

Derrière la porte qui les séparait du bar, on entendait les Shouting Ladies plaquer leurs dernières notes contre les murs mal insonorisés du Beercaster et remercier le public. Max pensa à une rumeur qui courait ces derniers temps, sur un groupe amateur de la capitale qui avait disparu corps et biens après leur dernier concert, le jour de l'attentat mystérieux qui avait dévasté le centre-ville. Si seulement Franck et ses Ladies pouvaient disparaître aussi, et emmener Guillaume avec eux…

Les Landlords se levèrent de leurs sièges pour aller chercher leur matos et s'installer sur scène. Max vida sa pinte et se leva également. Il avait besoin de musique très forte et très violente pour oublier ses emmerdes.

"Bordel, j'espère que les Landlords sont aussi bons qu'on me l'a raconté", dit-il dans un soupir en passant la porte pour rejoindre le bar, sans un regard pour Daria.

"Moi aussi je vais bien, branleur, merci de t'en soucier !" lui hurla la batteuse.

Max l'entendit à peine, car il venait d'entrer dans le domaine des décibels.

A Ivalice...

Toujours au bord d'une falaise, Yann faisait face au soldat impérial qui se déplacer lentement, minitieusement...Du côté de Yann, c'était la panique la plus complète et la plus totale. Lui qui n'avait pour expérience de combat que deux dents cassés lors d'une dispute au collège, il tremblottait de toute part. Visiblement, le garde l'avait remarqué car il n'hésita pas à lancer un assaut après quelques secondes d'observation. Trop apeuré pour l'éviter, le faux roi (ou prince...Enfin, peu importe) leva son bouclier et son épée en même temps pour parer une attaque latérale. Mal lui en pris car cela laissa une énorme ouverture au soldat qui en profita pour envoyer un coup de genou dans le ventre de son ennemi et de frapper avec son pommeau sur les homoplates, ce qui envoya le jeune homme à genoux :

Soldat : Peuh !! Petit vaurien !! Le combat, c'est de la pratique !

Moqueur, l'assaillant envoya un coup de pied dans les hanches de Yann, ce qui le fit chuter à terre. Puis il continua en riant, tandis que le jeune homme ne put s'empêcher de crier de douleur. Pour Yann, c'en était fait, il allait mourir. Abattu comme un chien par ce soldat qui le maltraitait, il commençait à voir toute sa vie défiler devant ses yeux. Une fois que le soldat se soit lassé de se servir de sa victime comme d'un punching ball, le retourna nonchalamment du pied et le menaça de son épée :

Soldat : Un dernier mot ?

Desespéré, le faux roi (ou prince...Enfin, peu importe) eut une idée. Ne se faisant pas trop d'espoir sur cette idée, il se mit quand même à prier de toutes ses forces :

Yann : Aide-moi...

Soldat : Quoi ?

Yann : Aide-moi...Je t'en supplie, aide-moi...

Ne comprenant pas ce qu'il voulait dire et le croyant fou, le soldat leva son épée quand, tout à coup, les nuages se couvrirent et un symbole apparut sous Yann. Ne comprenant pas sur le moment, le visage de l'impérial s'afficha de terreur lorsqu'il vit Addramelech apparaître devant lui et le regarder dans le blanc des yeux en grognant. Alors qu'il voulut s'enfuir, l'invocation cracha un éclair qui foudroya et tua l'ennemi sur place. Après s'être assuré que l'adversaire de son maître soit mort, l'éon se retourna et se pencha sur ce dernier qui se releva difficilement....

..........

Yann : Est-ce que...Tu peux m'escorter jusqu'à la Côte de Phon, s'il-te-plaît ?

Tout en lâchant un grognement, la créature, prit son maître délicatement entre ses pattes et le posa sur son épaule. Par la suite, il s'envola. Profitant de la sensation de sécurité qu'il ressentait, Yann s'endormit, bercé par les battements d'ailes de son gardien....

A Bhujerba...

Le juge Karon s'occupait de diverses tâches administratives. Il avait prit place dans le bureau du marquis Ondore qu'il avait autorisé à rester sur Bhujerba, en tant que simple citoyen. Dans la même pièce, se trouvait la personne encapuchonnée et menottée. Alors que le silence, qui était jusqu'alors uniquement brisé par les bruits de papiers et de stylo, commençait à s'installer, le juge suprême se leva et se dirigea vers son prisonnier :

Karon : J'admets que je ne m'attendais pas à une manoeuvre aussi....Couarde de votre part, Ashelia B'nargin Dalmasca !

Sur ces mots, Karon enleva la capuche de sa prisonnière et interlocutrice qui, même si elle n'était pas dans une position favorable, gardait un air digne :

Karon : Remplacer votre époux et vous-même par de pauvres innocents qui ont été exécuté à votre place....Il fallait faire preuve d'un certain esprit de sacrifice...

Ashe : Ces doublures étaient censés diriger les négociations envers votre empire et les Rozarriens....Est-ce notre faute si vos empereurs ne sont que des barbares assoifés de sang ?!

.......

Karon : Vous marquez un point...Toutefois, je ne suis pas dupe...Je sais que vous avez des alliés très puissants à Bhujerba, c'est pourquoi, j'ai préféré vous faire passer incognito et que je préfère vous garder à mes côtés plutôt que de vous balancer dans n'importe quelle geôle....J'espère que cela vous conviendra !

Ashe : Trop aimable...Pourquoi Archadia et Rozarria se sont-ils alliés pour commettre autant d'actes ignobles ?!

Karon : Cela ne me concerne pas...Je ne fais que servir l'empereur Cortez...

Ashe : Cortez ?! Depuis quand ce n'est plus Larsa, votre empereur ?!!!

Karon : Il est vrai que l'évènement a été étouffé, pour ne pas attirer l'attention des autres états....Il y a quelques semaines, l'ancien empereur Larsa Ferrinas Solidor, a été renversé et enfermé dans les prisons d'Archadia...C'est Cortez Kronis Dariburg qui prend les rênes...

Ashe : Et vous l'avez suivi...Vous avez abandonné votre empereur pour suivre un traître...

Karon : Abandonné ? je n'étais pas Juge Suprême à ce moment-là...Si ça avait été le cas, nous n'aurions pas cette discussion...

Tout à coup, quelqu'un toqua à la porte. Après avoir couvert la tête d'Ashe, le juge alla ouvrir :

Karon : Que se passe-t-il ?

Soldat Impérial : Le juge Rassilia le Moloch est arrivé...Il vient de la part de l'empereur et veut vous parler !

Karon : Faîtes-le patienter...Et appelez deux gardes !

Soldat impérial : Bien, seigneur...

Le temps que le soldat s'en alla, le juge ferma la porte :

Karon : On dirait qu'ils ont eu vent de votre présence...Vous feriez mieux de ne pas la ramener, Rassilia est moins compatissant que moi...

Une fois les deux gardes arrivés, Karon sortit....

Dans la forêt de Salika....

Lorsque Yann se réveilla, il se rendit compte que non seulement Addramelech avait disparu mais qu'en plus, il était en train de se faire tracter. Lorsqu'il se redressa, il s'aperçut qu'il était sur une charette tractée par quelques guerriers de toute race. Il se fit interpeller par un mog qui était resté assis à côté de lui :

Mog : Ouhlà, calme-toi, Kupo ! C'est pas bon de faire trop d'efforts dès le réveil !

Yann : Où...Où suis-je ?

Mog : On est dans la forêt de Salika...T'as de la chance qu'on t'ait vu, endormi à un arbre ! S'endormir dans cette forêt est aussi suicidaire que de courir nu en plein dans la nécropole de Nabudis !

Lorsque le jeune homme regarda son interlocuteur, il vit que le mog était habillé de vêtements nobles dont une chemise verte et un pantalon marron. Sa fourrure blanche nacrée ne laissa aucun doute sur son identité :

Mog : Je me nomme MontBlanc ! Je suis le chef de la guilde de chasseurs de primes la plus célèbre de Dalmasca ! Tu as déjà sans doute entendu parler de moi ?

Yann : Euh...Oui, oui...

En fait, le faux roi (ou prince...Bon tant pis, on va dire que c'est un prince et puis c'est tout) n'avait entendu parler de lui que dans son jeu vidéo où il a dut accomplir tous les contrats qu'il lui avait confié :

Yann : Mais...Pourquoi vous et votre guilde êtes dans la forêt de Salika ? C'est bien loin de Rabanastre, non ?

Mog : En effet, mais il se trouve que Rabanastre est en ruines à cause des deux empires. Du coup, les habitants n'ont pas les moyens de donner de l'argent pour des contrats...Alors, moi et mes membres allons à Archadia, où la demande doit être plus...Florissante !

Alors qu'il émergeait de sa torpeur, Yann se redressa, pensant à quelque chose qui le mit en panique :

Yann : M...Mon sac !! Où est mon sac ?!!

MontBlanc : Calme-toi, il est dans l'autre charrette, là où nous entreposons nos matériaux !

Soulagé, le jeune homme se laissa tomber de fatigue :

MontBlanc : Et toi, tu vas où ?

Yann : A la Côte de Phon...

MontBlanc : Ah, ça tombe bien, c'est sur notre route !! En avant !!

Sur ces mots, Yann se redressa afin d'admirer la vue splendide de la forêt. Il est vrai que, jusqu'à présent, cet endroit n'était qu'en pixels et voir ceci d'une façon réaliste était une nouvelle expérience...

Quelques minutes plus tard...

Le cortège fit une halte afin de faire reposer les chocobos et soigner les blessés des attaques de monstre (combats auxquels Yann n'avait évidemment pas pris part). Profitant de cet arrêt, le jeune homme alla dans un coin tranquille pour soulager sa vessie. Mais alors qu'il commençait à baisser son pantalon, il fit une découverte étrange. Un objet brillant qui, lorsqu'il y regarda de plus près, fit hurler le faux prince de terreur. Car l'objet en question s'avérait être une main coupée entourée d'un gantelet d'acier. Lorsqu'il regarda plus loin, Yann vit un charnier de soldats dont les armures indiquaient qu'ils étaient rabanastriens. Affolés en voyant ça, le jeune homme chercha Ashe des yeux, l'esprit engorgé dans une paranoïa sans fin. Il eut un semi-soulagement en voyant qu'elle n'était pas parmi eux lorsqu'une voix l'interpella :

Soldat : Si...Sire...

En se retournant, Yann vit son interlocuteur. Il s'agissait d'un soldat aux jambes arrachés et aux multiples blessures rendant son espérance de vie précaire. Affolé par cette vision, le jeune alla au chevet du mourrant :

Yann : Eh ! Eh ! Que s'est-il passé ?!!

Soldat : Quand...Quand on vous avait perdu aux égoûts de Garamsythe, on a dut emmener la reine Ashe à la Côte de Phon...Elle...Elle n'avait plus le goût de vivre et pleurait à votre disparition...On a fait une halte pour se reposer lorsque des soldats archadiens nous ont tombé dessus....Ils ont emmené la reine...A Bhujerba...

Yann : Qui les dirigeait ?!

Soldat : un certain...Juge Karon...Sire...Si vous voyez ma famille...Dîtes que Ivan Karis Domicila a combattu vaillament....

.......

Yann : je m'en assurerais personnellement, promis...Repose en paix...

Soldat : Mer...Merci...Sire...

Après avoir patienté aux côtés du blessé en attendant qu'il meure, Yann décida d'en avertir Balthier lorsqu'il sera à la Côte de Phon et d'aller sauver Ashe :

MontBlanc : Rick ?! Rick, t'es là ?

Yann : Euh...Oui, j'arrive !!

Sur ces mots, le faux prince rejoignit le cortège...

Ce ne fut qu'au bout de quelques heures de route, notemment interrompue par des monstres et autres pièges de la forêt, que le convoi arriva à la Côte de Phon. Après avoir repris son sac et remercier MontBlanc, Yann s'avança sur la plage, respirant le bon air de la mer en recherchant le pirate du ciel des yeux. Il arriva près d'un campement nomade lorsqu'une voix l'interpella :

Balthier : T'es en retard, tu sais...

Cette voix qu'il reconnut le rassura et le fit s'approcher de son ami qui était avec Fran :

Balthier : T'es tout seul ? Où est Ashe ?

Yann : On a un problème, Balthier...

Sur ces mots, le jeune aventurier raconta la situation en évitant les passages un peu honteux comme le pampa ou le soldat :

Balthier : Bon sang !! Il ne manquait plus que ça !!

Yann : Qu'est-ce que vous savez sur ce Cortez ou ce Karon ?

Fran : Rien de plus que toi...Visiblement Archadia a caché cette passation de pouvoir...

Balthier : Il me semble évident qu'il en soit de même pour Rozarria...Bon qu'est-ce qu'on fait ?

Yann : Ca me semble évident, non ?!! Il faut à tout prix sauver Ashe de ce juge ! Il faut aller à Bhujerba !!

Balthier : Et se jeter dans la gueule du loup ? Pas très tactique pour un roi....

Fran : Aurais-tu peur Balthier ?

Balthier : Non, je dis juste que si j'étais roi, je m'y prendrais autrement...Heureusement, je ne suis pas un roi, alors...

La seconde d'après, la pirate prit une télécommande et appuya sur un bouton, ce qui eut pour effet de faire apparaître le Sillage et fit sursauter Yann :

Balthier : Allons-y !! Il est temps que le premier rôle entre en scène !!

"Hey, people ! TAKE YOUR RIGHTS BAAAAAAAAAACK !"

Sans aucune pitié pour les sensibles, le chanteur-guitariste des Teenage Landlords hurla dans son micro en guise de préambule à leur prestation qui s'annonçait furieuse. Exactement ce dont Max avait besoin. De la musique pour oublier. Cette journée était particulièrement éprouvante, alors qu'il ne s'était apparemment rien passé d'exceptionnel. C'est dans sa tête que tout ça se passait, c'était dans son esprit.
Son esprit, qui cohabitait désormais avec un personnage de Final Fantasy. "Fuck logic", se dit-il en terminant sa seconde pinte de la soirée. Max voulait simplement oublier ce détail surréaliste, boire et faire son concert tranquille. Il avait déjà son lot de problèmes, et la schizophrénie pouvait attendre.
Les Landlords terminaient leur première chanson, sous très peu d'applaudissements. La formule "Distortion dans ta gueule" n'avait pas l'air de plaire à tout le monde. En tout cas, ça plaisait à Max. Alors que le chanteur se réaccordait et annonçait la prochaine chanson, une reprise des Cramps, Max observait avec attention la batteuse.

Même au milieu de ce ramassis de gens bizarres qui constituent traditionnellement un public de soirée rock, cette femme sortait de l'ordinaire. Elle semblait très grande : même assise sur son siège, "cachée" derrière sa batterie, elle était clairement visible, au même niveau que le chanteur. Mais ce qui la distinguait le plus, encore plus que son pantalon en cuir moulant et son t-shirt noir et rouge qui avait l'air d'un vétéran de guerre, c'était son interminable crinière argentée qui lui cascadait dans le dos et traînait presque au sol lorsqu'elle était assise. Une femme unique. Et pourtant, il avait le sentiment de la connaître.

"Elle s'appelle Vivian", lui susurra une voix féminine à l'oreille.

Surpris, Max se retourna et se retrouva nez-à-nez avec le visage le plus séduisant de la Création. Laura-Mary Tucker. Il avait oublié qu'il l'avait invitée. Double dose de stress. Super soirée en perspective, se dit-il. Tout ce qu'il faut pour pas paniquer…

- Elle suit les cours du soir de perfectionnement en français que je donne aux étudiants étrangers, poursuivit Miss Tucker. C'est une jeune irlandaise adorable, mais très tourmentée…
- Quoi qu'il en soit, c'est une très bonne batteuse, répondit nonchalamment Max, d'un air faussement détendu.
- Oui, excellente… Oh, je suis en retard, mais je ne vous ai pas raté au moins ? Ton groupe, c'est bien Lady And The Whip ?"

Plus Laura-Mary prononçait ce nom, moins il avait envie d'en changer. Daria trouvait que ça faisait pervers, et insistait pour trouver un autre nom au groupe. Mais Max commençait à vraiment l'adorer. Rien que de l'entendre sortir de la bouche de Miss Tucker, il avait des frissons et des papillons dans l'estomac, entre autres réactions physiques.

- Euh, oui, c'est ça… On, euh, on passe en dernier…
- Great ! On aura un peu de temps pour discuter avant que vous commenciez, alors ! Je t'offre un verre ?

Là, il allait s'évanouir, il en était sûr. Ce ne fut pas le cas, et il n'avait pas d'autre choix que de répondre à cette magnifique créature qui avait manifestement l'air de le draguer.

***

Loin, très loin du Beercaster et des ses intrigues sentimentales et musicales, un jeune homme était assis par terre, dans son salon.

Devant lui, deux bocaux, l'un en verre teinté d'orange, l'autre en métal peint de bandes blanches et rouges. Et un gros tas de sable qui semblait vivant.
Des grains de sable formaient de longs filaments qui s'agitaient sans cesse, se tortillant sur le sol comme une colonie de fourmis désorientées. Par moment, le jeune homme essayait d'attraper le sable pour le mettre dans l'un ou l'autre des bocaux, mais les grains finissaient toujours par s'écouler entre ses doigts et partaient serpenter ailleurs.
Un fil de sable s'enroulait doucement mais sûrement autour du bocal en verre orange, tandis qu'au pied du bocal métallique, des dizaines de petits serpentins allaient et venaient et s'entremêlaient, sans jamais toucher la paroi du bocal.

"Rien à faire… Ces destinées se gouvernent elles mêmes, je ne peux pas intervenir. Faudra que je discute avec eux quand ils se seront remis en place..."

Après ces mots, le jeune homme se leva, alluma sa télé et se vautra dans son canapé, devant une énième rediffusion de Stargate SG-1.

A Bhujerba, Ivalice...

Patientant dans une suite plutôt luxueuse, un juge suprême s'amuser avec une dague. Il était vêtu d'une armure rouge vif et son casque à cornes représentait un reptile plutôt étrange. En plus de ses deux dagues accrochées à sa ceinture, il possédait une épée accrochée à son dos. Plus le temps passé, plus le juge suprême s'ennuyait quand il remarqua le garde de la salle...

........

???? : Eh, petit !

Garde : Seigneur Rassilia ?

Rassilia : Dis-moi...Ca fait depuis combien de temps que t'es rentré dans les ordres ?

Garde : Je suis rentré dans les ordres avant hier, seigneur...

Rassilia : Je t'en prie, appelle-moi Rassilia et tutoie-moi...

Garde : Mais...Mais je n'oserais jamais....

Rassilia : C'est un ordre !

........

Rassilia : Avant-hier, tu dis ? Ahlala...Si jeune....Tu dois être plein d'ambitions, je suppose ?

Garde : O...Oui....J'aimerais devenir Juge Suprême ! Il paraît que c'est une très bonne situation, et....

Rassilia : Ha ! Juge Suprême, rien que ça ? Tu sais, je pourrais te recommander...

Garde : C'est..C'est vrai ?! Oh, merci, je m'appelle...

Rassilia : Tututut ! Avant de me décider, il faut que tu me prouves ta valeur....

Garde : ma....Valeur ?....

Rassilia : Oui...Vois-tu, être Juge Suprême implique des sacrifices, des responsabilités...Et parfois faire des décisions difficiles....Tu serais prêt à assumer tout ça ?

Garde : Ou...Oui !!

Rassilia : Vraiment ?! Bien, alors faisons un test....Imaginons que....Je sois un traître !!

Garde : hein ?!

Rassilia : Ce n'est qu'un jeu de rôle, évidemment...Imaginons que je sois un traître et que tu fasses partie de ceux qui ont été envoyé pour m'arrêter, là, tu m'as coincé, vas-y, fais ce que tu ferais dans un tel cas...

Garde : Euh...Eh bien, euh...Juge Suprême Rassilia, vous êtes....

Rassilia : Tu me menaces sans avoir même sorti ton arme ? T'es courageux ou stupide ?

Garde : Mais...Rassilia...

Rassilia : Ce n'est qu'un jeu de rôle, tu ne risques rien...Allez, recommence !

Hésitant mais rassuré par les paroles du juge, le garde sortit son épée et la tendit vers son supérieur :

Garde : Juge Suprême Rassilia ! Vous êtes en état d'arrestation pour haute trahison !! Rendez-vous afin de subir votre procès et la sentence qui s'ensuivra !!

Rassilia : Pas mal, pas mal...Et si je refuse ?

Garde : Eh bien, euh...Si vous ne vous rendez pas, je me verrais forcé de vous passer par le fer moi-même !!

Rassilia : Comment ?!!!

Surpris par cette réaction, le garde n'eut pas le temps d'esquiver qu'il se fit désarmer et se prit un coup de pied dans le thorax qui l'envoya contre le mur. A peine eut-il le temps de reprendre son souffle que Rassilia le menaça d'une épée sous la gorge :

Rassilia : Tu oses menacer ton supérieur ?!!

Garde : Mais....Mais tu m'as dit que...

Rassilia : Et en plus tu as l'impertinence de me tutoyer ?!!! Je crois que ton compte est bon !!!

Garde : Mais...Mais seigneur Rassilia....

Rassilia : Insubordination, irrespect des grades, menaces sur ton supérieur...On appelle des gens comme toi des rebelles !! J'espère que tu aimeras ton procès !!!

Garde : Pi...Pitié, non....

Rassilia : Tu sais quoi ? On va se passer du procès !! Il vaut mieux que j'applique la sentence moi-même !!

Mais alors que le Juge Suprême allait abattre son arme sur le jeune garde, une main lui attrapa le bras et l'envoya percuter une table basse ce qui le fit tomber. Fou de rage, il se releva et se prépara à charger lorsqu'il vit que celui qui se tenait face à lui n'était autre que Karon :

Rassilia : Toi ?!! Tu oses t'opposer à la sentence d'un Juge Suprême, sale traître ?!!!

Karon : Ne joue pas à ça avec moi, Rassilia....

En se retournant vers le soldat, le juge au casque de lion le vit tout sanglottant et tremblant. Au vu de la tâche, il venait de salir son pantalon. Après avoir poussé un soupir de fatigue, Karon le releva par le col :

Karon : Tu peux disposer...

Le garde ne se fit pas prier et se dépêcha de sortir en pleurant tandis que les deux juges se firent face :

Rassilia : T'es vraiment pas drôle, tu sais ?

Karon : Même si les autres juges te laissent faire des petits jeux sadiques, tu sais très bien qu'avec moi, c'est différent...

Rassilia : Et gnagnagna....

Karon : Qu'est-ce que tu me veux ?

Tout en maugréant, le juge au casque reptilien sortit une lettre d'un de ses gantelets pour la tendre à son collègue qui l'ouvrit :

Rassilia : Malgré tes efforts, il semblerait que la capture de la vraie princesse Ashelia se soit fait remarqué...L'empereur Cortez m'envoie ici en personne pour la ramener et la faire prisonnière à Archadia...

Karon : Pourquoi ne pas simplement l'exécuter ? Il en a bien donné l'ordre avec les doublures, non ?

Rassilia : Mais cette fois, il n'a pas idée d'où se trouve le roi...Il va donc se servir de ce bel appât pour que le deuxième petit poisson arrive....

............

Karon : Pourquoi c'est toi le chargé de la mission ? C'est moi qui ait capturé la princesse !!

Rassilia : Certes mais l'empereur a d'autres projets pour toi...Vois-tu, il semblerait qu'une source de grande puissance ait été découverte dans les mines de Bhujerba, ta mission est d'aller dans ces mines et de voir si cette puissance est...Disons, dressable, ce qui serait utile face à la menace à laquelle nous allons devoir faire face...

Karon : Alors, ça y est ? Les hostilités sont déclarés ?

Rassilia : Eh oui...Après avoir combattu à leurs côtés, nous voilà maintenant face à Rozarria...Ca va être sanglant, je le sens !! J'en frémis d'avance...

A l'aéroport de Bhujerba.....

Le vaisseau de Balthy atterrit doucement. Après avoir passé les contrôles de douane habituelles, notemment en sacrifiant quelques gils, le trio entra dans la ville. A peine eurent-ils le temps de faire quelques pas que deux grands êtres humanoides s'approchèrent d'eux. Mesurant dans les deux mètres, ils donnaient l'impression d'être des hybrides d'homme-lion à cause de leur fourrure et de leur faciès léonin. L'un avait une fourrure bleue et l'autre avait une fourrure or mais les deux étaient vêtus d'habits nobles portant le même blason. Bien que la venue des deux êtres rappela aussi la frustration qu'eut Yann à chercher pendant des heures sur Internet ce qu'était cette putain de race, il se rappela surtout qu'il s'agissait des domestiques du marquis Ondore....Enfin, dans ce cas précis, de l'ex marquis Ondore :

Balthier : On dirait que notre commité d'accueil est là...

Domestique : Le marquis Ondore vous attend...Veuillez nous suivre...

Balthier : C'est demandé si gentiment...

Quelques minutes plus tard...

Après avoir traversé les rues et entré dans un bar, le groupe passa par une porte secrète qui les mena à une cave sous-terraine. Dans cette cave, le marquis Ondore et quelques un de ses hommes étaient en train d'attendre. Parmi eux, deux connaissances se précipitèrent sur Balthier, Fran et Yann :

Penelo : Balthier !! Fran !!

Vaan : Ian !!

Ondore : Bien....On dirait que vous êtes arrivés sans encombre...

Balthier : Ce n'est pas le cas de tout le monde, Ondore...Notre princesse a été...

Ondore :....Fait prisonnière, je sais...Karon le Lion la retient dans ses appartements, je pense qu'il voulait éviter son exposition au grand jour après l'annonce de l'exécution...

Yann : Karon ?!! Il est ici ?!!

Vaan : Il gouverne maintenant Bhujerba, après avoir destitué Ondore....

Ondore : Mais comme il veut éviter une rebellion de mes partisans, il me garde à ses côtés comme conseiller....Ca nous sera sans doute utile pour libérer ma nièce...

Yann : Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur lui ?

Ondore : malheureusement, pas grand chose...Il est devenu Juge Suprême que très récemment et, d'après l'arme qu'il porte, il doit avoir une puissance surhumaine...

Vaan : Bah, c'est pas si grave ! Grâce à l'Epée des Rois, on pourra lui botter les fesses en un rien de temps, pas vrai, Ian ?

Un trou noir qui se serait formé dans son estomac n'aurait pas suffi à expliquer la sensation de vide que le faux roi ressentait. Surtout quand il se voyait incapable de soulever l'arme légendaire face à ce qu'il imaginait être une espèce de colosse aux yeux rouges et crachant de la fumée et rugissant dans le ciel.....Après avoir maudit sa surconsommation de jeux vidéo et de films catastrophes pourries, le jeune homme tenta de proposer une idée moins dangereuse, surtout pour lui :

Yann : Euh...Humhum, c'est une possibilité, mais...On pourrait peut-être envisager une tactique moins....Précipitée ?....Non ?

Vaan : Mais...Mais qu'est-ce qui t'arrive ?!! D'habitude, tu aurais foncé, arme en main, en plein dans les troupes ennemis !!

Penelo : C'est vrai, on n'a pas l'habitude de te voir comme ça !!

Yann : Eh bien...Euh...

Fran : Je comprends ce qu'il veut dire...Il veut dire que si on tente une percée, on risque de mettre nos identités à découvert, ce qu'il faut absolument éviter....De plus, il ne faut pas oublier qu'Ashe est retenue en otage et que Karon n'hésitera pas une minute à s'en servir....C'est ce à quoi tu pensais, Ian ?

Obnubilé par la volonté d'embrasser Fran pour cette intervention, l'interpellé du réagir très vite :

Yann : Euh...Oui !! Oui, c'est exactement ça !! On doit pouvoir approcher Karon sans qu'il découvre nos identités et sans qu'il puisse se servir d'Ashe comme otage !!

Balthier : C'est une bonne idée...Mais comment ?